mercredi 25 janvier 2017

Évolution de l'architecture de la médina de Tlemcen.

Souvent on me demande des informations sur l'évolution de la ville de Tlemcen ; et à plusieurs reprises, j'ai abordé ce sujet indirectement en citant l'exemple d'El Medersa E Djadida (Medersa Tachfinia), le palais d'El Méchouar ou encore la première prison de Tlemcen. Je comprends parfaitement ces intérrogations car l'étude et l'usage des bâtiments de cette ville par exemple, s'opèrent fréquemment sur la base nostalgique de l'identification de sa période grandiose, en l'occurence la préiode Zianide à une époque de gouvernance coloniale destructrice. J'aimerais vous rappeler qu'il est très difficile de déterminer avec exactitude l'ampleur des modifications qui ont affecté le panorama de la médina de Tlemcen au cours de l'histoire. Vous devez d'abord comprendre que Tlemcen n'a pas son pareil au Maghreb, elle a un cadre historique particulier et donc une identité qui lui est propre. Ainsi, c'est une erreur d'essayer de comparer de manière intégrale l'architecture de Tlemcen aux autres villes du Maghreb et de tâcher de poser un modèle architectural sur le fond d'une multitude d'hypothèses comparatives. Dans ce cas là, le modèle n'aura plus de réalité que théorique et il cesse d'avoir une origine réaliste.
Naturellement, l'architecture urbaine de Tlemcen incarnerait une période historique censée refléter la fonction d'un bâtiment, un rempart, une tour, une mosquée, un barmistan...etc C'est est un travail de recherche à plusieurs facettes qu'on peut diviser en deux moments majeurs : la période de création, la période de développement-destruction (tout dépend du camp dans lequel nous nous retrouvons). Rappelons déjà que la ville a été fortement endomagée lors du deuxième siège des Mérinides de Fès, puis à 30% lors de la compagne de Tlemcen suite è l’expédition militaire menée par la régence d'Alger, dirigée par Hassan Pacha dans le conflit espagnole-saâdien-zianide au cours du XVIe siècle.
Puis vient la colonisation française, Tlemcen fut occupée entre 1836-1837 puis définitivement en 1842. Ici c'est facile d'identifier un nombre considérable de travaux qui ont été exécutés à Tlemcen car les archives français les mentionnent. Ainsi pour vous simplifier les recherches, je vous ai résumé quelques de ces travaux dans la liste suivante. À noter que ces tout premiers travaux excutés à Tlemcen furent par le capitaine Gaubert, chef du génie militaire français de la subdivision de Tlemcen :
- 925 m de rues de la grande voirie (1846-1851)
- 655 m de rues de petite voirie (1846-1851)
- Des plantations (1846-1851) : plus de 6.000 arbres
- 1 pépinière de 6 hcts et demi en 1844 (rue des maronniers)
- 610 m de conduites d'eau (1844-1849)
- Restauration du Grand Bassin (1845-1849)
- 1 réservoir d'eau (1849-1851)
- 21 fontaines d'eau (1845-1849)
- 4 lavoirs (1845-1851)
- 6 abeuvoirs (1845-1851)
- 472 m d'égouts (1845-1851)
- Restauration de Saguiat El Nasrâni « canal du Nazaréen », entre El Méfrouche-El Ouerit et le village de Sidi Abou Mediene-Tlemcen.
- 1 barrage de Mesrouh (1849) : 2 m de hauteur, 42 m de longueur, 4.300 m de canaux , 240 hects de surface arrosée.
- 1 ferme modèle 1844-1845 (Bréa)
- 1 marché (1845-1846)
- 1 abattoir vers Agadir (1849-1851- 67.000 frs)
- 1 hospice, asile pour les nécessiteux (1850-1851) vers la Grande Mosquée de Tlemcen au niveau de Derb Sidi El Ghomari.
- 1 église sur l'esplanade d'El Méchouar (1842-1849)
- Plusieurs interventions sur les mosquées et les synagogues (1847-1849). Plus tard je vais donner plus de détails.
- 1 cimetière de Sidi el Sénoussi (1842-1849)
- 1 bâtiment du domaine (1842-1849), il s'agit d ela caserne de cavalerie sur El kissaria devenue le marché couvert.
- 1 fondouk (1842-1849)
- 1 pont de maçonnerie vers El Ouerit de 40 m (1844-1845). Il ne s'agit pas du pont de chemin de fer mais celui qui est ouvert à la circulation automobile.
NB. Liste non exhaustive


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