vendredi 30 décembre 2016

ÉPILOGUE DE LA CHUTE DE GRENADE: CAPITULATION DE GRENADE
Il faut rappeler que Grenade est une ville forte, sa position géographique lui offre une protection naturelle. Depuis, la fondation du royaume de Grenade par Zaoui Ibn Ziri Al Senhadji en 1012, cette ville était défendue par de forts remparts, flenqués de mille trente tours et par une foule d'ouvrage entassés les uns sur les autres. De plus, malgré les conflits qui avaient innondés de sang le royaume, Grenade renfermait nombreux d'habitants et guérriers prêts à mourir pour leur patrie, leur religion, leur roi. Le désespoire aurait pu doubler leur force sous un autre roi , mais avec le roi Boabdil, un monarque faible, ce désespoire les a figé à leurs places. Boabdil a éteint toute flamme qui aurait précipiter Grenade dans un autre avenir, les grenadins étaient mécontents et découragés bien que les savants de la ville avaient prédit la mort du royaume. La haine et le mépris que les habitants avaient pour leur roi étaient tellement grandes qu'ils l'ont surnommé "Al Zoghbi, الزّغبي" qui veut dire "l'infortuné".
Le siège de Grenade durera 9 mois durant lesquelles Ferdinand ne tenta aucun assaut contre une ville si fortifiée. Il attendait patiemment que la faim lui livrât Grenade. Les musulmans avec Moussa Ibn Abi Ghassan essayèrent alors diverses autres moyens pour provoquer les chrétiens au combat, mais la défense de Ferdinand les retint. Cependant, l'arrivée d'Isabelle, qui annonçait assez la résolution irrévocable des souverains de ne point abandonner le siège avant la reddition de la ville, n'abbatit point le courager du chevalier musulman: " Nous n'avons plus rien à défendre que le terrain que nous foulons sous nos pieds disait Moussa Ibn Abi Ghassan. Lorsque nous l'aurons perdu il ne restera plus ni patrie, ni rien, pas même notre nom"
Durant l'assaut final, Moussa Ibn Abi Ghassan le coeur gonflé d'indignation et de désepspoire était partout, sa cavalerie partout elle donnait une nouvelle ardeur au combat. Cependant, les chrétiens s'étaient emparés de quelques tours de la ville et pressaient les grenadins. Boabdil essayait d'encourager l'infanterie, saisis d'un panique les cavaliers abandonnèrent tout à coup le roi et prirent la fuite. Boabdil a failli tomber entre les mains des chrétiens. Boabdil convoca un conseil composé de ses principaux officiers et leur demande ce qu'il fallait faire: " "Nous rendre! fut leur réponse", "c'est trop tôt pour parler de soumission dit Moussa Ibn Abi Ghassan en les interrompant, nos moyens de résistance ne sont point épuisés. Nous avons encore une source de force, terrible dans ces effets et souvent a fixé victoire: c'est notre désespoire. Soulevons la masse du peuple, donnons-lui les armes et combattons jusqu'à la dernière extrémité, jusqu'à la mort"
Mais le petit roi Boabdil se rengea de l'avis de la majorité et envoya le gouverneur de Grenade aux souverains chrétiens pour traiter de la capitulation. Tout le monde attendait dans l'anxiété le résultat de la négociation. À son retour, le gouverneur revint avec les dernières conditions:
1- Ils consentent de suspendre les hostilités pendant 70 jours, si au bout de ce temps le roi ne recevait aucun secours, il leur remettait la ville.
2- Tous les captifs chrétiens devraient être délivrés sans rançon.
3- Boabdil et ses principaux chevaliers devraient prêtter serement de fidélité à la couronne de Castille et certains domaines d'Alpujarras seraient assignés pour la subsistance du monarque musulman.
4- Les habitants de Grenade deviendraient sujets des souverains chrétiens et conservaient leurs biens, leurs chevaux, leurs armes excepté l'artillerie, il seraient protégés dans l'exercice de leur culte, gouvernés par leurs propres lois et administrés par leurs cadis sous l'autorité des gouverneurs nommés par les souverains.
5-Ils seraient exempts de tout tribut pendant trois ans au bout desquels il paieraient les mêmes impôts qui avaient coutume de payer à leurs anciens monarques.
6- Ceux qui dans le courants des trois ans désireraient se retirer en Afrique, y seraient transportés sans aucun frais avec leurs familles et leurs effets.
7- Pour l'execution de ces articles les souverains catholiques demanderont 400 otages des principales familles qui seraient rendus après la prise de pocession de la ville.
8- Le fils du roi de Grenade (rappelez vous Ahmed, il n'avait que deux ans) et tous les autres otages qui se trouvaient déjà dans les mains des vainqueurs devraient être rendus au même temps.
Au moment de signer ces conditions, plusieurs membres du conseil fondirent en larmes. Moussa Ibn Abi Ghassan conservait seul une fermeté inaltérable:
" Laissons dit-il les vaines lamentations aux enfants et aux femmes, mais du sang que nous devons verser. Le peuple n'a plus de courage de tenter un dernier effort; mais les coeurs généreux ont un dernier espoire...Celui d'une mort glorieuse. Mourrons en défendant notre liberté, la terre, notre mère commune recevra ses enfants dans son sein où n'auront plus à craindre les chaînes des vainqueurs; ou bien si quelqu'un de nous ne trouve pas de sépulère, le ciel couvrira sa dépuille mortelle. Qu'Allah nous preserve de voir les nobles de Grenade hésitants à mourir pour la religion et la patrie!"
"Allah Akbar s'écria le petit roi Boabdil, Dieu est Dieu et Mohammed son prophète! c'est en vain que nous voulons lutter contre la volenté du ciel, je reconnais qu'il est écrit dans le livre de la destinée que je dois être malheureux et que le royaume doit périre sous mon règne"
Quand Moussa Ibn Abi Ghassan vit boabdil sur le point de signer le traité, il se leva et quitta l'Alhambra, il rentra chez lui, là il s'arma de toutes pièces et monta sur son cheval favori et disparut par la porte de la ville de Grenade, et jamais depuis lors, on a entendu parler de lui. Il était évident qu'il cherchait la mort, il se jetta au milieu de la cavalerie chrétienne, son épée perça 15 chevaliers, et tous les coups qu'il porta furent mortels. Insensible à ses propres blessures, à la fin il fut blessé mortellement et son cheval atteint d'un coup de lance, s'abbatit sur lui. Les chrétiens, admirants sa valeur, auraient voulu épargner sa vie, mais il continua de combattre à genoux. Il fit un dernier effort et se precipita dans le fleuve le Xenil où le poids de son armure l'entraîna sous les eaux.
La capitulation fut signée le 25 novembre 1491, depuis le petit roi Boabdil attend le 02 Janvier 1492. On entendit dans les rues de Grenade " VIVE BOABDIL L'INFORTUNÉ" (À suivre).


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