L'EAU ET LA COUR DES LIONS
L'eau à l'Alhambra jouit encore d'un traitement très attentif et varié ; ce traitement est soucieux de sa beauté autant que de son utilité. Les fontaines de l'Alhambra semblent conserver un écho de l'amour, presque de la vénération, que l' eau inspirait aux musulmans de Grenade. Parmi elles, la fontaine des lions du palais Nasride qui a toujours retenu l'intérêt ou éveillé la curiosité des visiteurs. Cette fontaine ainsi que sa cour sont certainement les joyaux les mieux conservé et les plus complets de ce palais des milles et une nuits. Tous les historiens qui se sont intéressés à l'architecture andalouse nous le confirment, qu'il s'agit bel et bien d'une merveille unique, un chef-d'oeuvre fantasmagorique qui représente l'apogée de l'art architectural musulman d'Espagne.
Donc, la cour des lions tient son nom de sa fontaine centrale. Il s'agit d'une large vasque portée par douze lions stylisés. Un système hydraulique extrêmement ingénieux a été mis en oeuvre par les artisans musulmans afin de garantir un débit constant de la fontaine. Ce système a intrigué durant de nombreuses années les architectes chrétiens qui, semble-t-il, démontèrent la fontaine pour en connaître le mécanisme. De la gueule des lions, sous la vasque décorée de vers poétiques, s'écoule l'eau vers quatres canaux symbolisant les quatres rivières du paradis et les quatres points cardinaux. Il semble qu'à l'époque musulmane la cour n'était pas couverte de gravier comme de nos jours mais d'un jardin.
Il est possible qu'elle provienne des ruines da Palais de Ibn Nagrelle, أبو إسحاق إسماعيل بن النغريلة. ministre juif du roi Badis de Grenade du XIe siècle, d'où le roi Nasride, Mohamed l'aurait fait venir pour décorer son palais, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Il aurait alors remplacé la vasque d'origine par une autre de forme et de dimension similaires, mais aux côtés peut être un peu plus inclinés, comme les fontaines d'ablutions, et plus richement décorée pour être en harmonie avec le décor et le style de cette cour. Elle est signée, en quelque sorte par une inscription poétique sur ses bords qui décrit la fontaine et en fait louange au roi.
Ce nouveau montage conservait, peut être, les dispositions de la "Mer de Bronze" de Jérusalem ; il stagissait d'un thème juif traité selon le style musulman. Cette fontaine avait alors une double raison de paraître exotique aux yeux des occicientaux. Ceci explique pourquoi ils voulurent, tout de suite, l'occidentaliser en perchant la grande vasque sur d'étranges supports et en surélevent encore io fontaine, par la superposition de la vasque d'une autre fontaine musulmane, a` laquelle on ajouta encore, au XIXème siècle, la haute verticale d'un jet d'eau central. qui remplaça les multiples jets dont elle avait été pourvue auparavant.
Les lions, qui disposent d'une tuyauterie indépendante, déversent à leurs pieds l'eau qui s'écoule rapidement par la rigole qui encercle le socle de maçonnerie de la fontaine, où confluent les rigoles qui viennent des salles et des galeries su pourtour. Les jets d'eau de toutes les vasques, quand ils fonctionnent à plein, forment un bel ensemble décoratif dans le jardin du patio et les salles aux alentours de cette fontaine.
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