LA LÉGENDE DE CASSIMA
Face à la conquête imminente de la forteresse de Loulé (ville au sud du Portugal en arabe : الولية) par les chrétiens, le gouverneur maure a emmené ses trois filles, subrepticement, vers un puits à l’est de la ville, près d’une verdoyante cannaie. Quelques chrétiens qui habitaient dans le douar voisin, ont témoigné le suivant : le gouverneur s’est approché du puits et a prié avec tristesse et douceur pendant que ses filles pleuraient; ensuite il s’est éloigné, triste, ému et tout seul. Le soir suivant, le gouverneur, accompagné de son peuple, a abandonné la forteresse vers la ville maritime de Quarteira a fin d’embarquer vers Tanger. Il y prétendait regrouper son armée pour reprendre la ville ce que n’est pas arrivé à cause des dissensions provoquées par le changement du pouvoir au Maroc. Tous les jours le gouverneur parcourait tristement les plages de Tanger en portant son regard vers l’Algarve où il avait quitté ses filles enchantées.
Un jour quelques chrétiens captivés par les maures sont arrivé à Tanger. Entre eux il ya avait un charpentier naturel de Loulé qui a été acheté par le gouverneur. Le charpentier lui a reconnu tout de suite, mais il a fait semblant de ne pas le reconnaitre. Le gouverneur lui a demandé des nouvelles de la ville et le charpentier lui a répondu qu’on parlait beaucoup des filles enchantées du gouverneur. Celui-ci a voulu connaitre les détails de la nouvelle et il a avoué que c’était lui le père malheureux. Le charpentier lui a promis le l’aider s’il le faut. Le jour suivant, le gouverneur, assuré de sa générosité, lui a demandé de retourner à Loulé a fin de désenchanter ses filles. Le charpentier a déploré de ne pas connaitre le chemin ni de savoir conduire un almadin. Alors le gouverneur lui a conduit à son chambre et lui a fait promettre, par son Dieu, qu’il allait accomplir strictement ses indications. Le gouverneur a pris trois pains gardés dans une boîte et lui a dit : Dans chacun de ces pains il est écrit le nom de chacune de mes filles. Dan la veille de Saint Jean, à minuit, approche-toi du puits où mes filles sont enchantées, jette dedans un de ces pains et prononce Zara ; ensuite celui-ci et prononce Lydia ; par fin celui-ci et dit Cassima. Ensuite rentre chez toi. Le charpentier a examiné soigneusement les pains et ensuite le gouverneur les a gardés dans une besace qu’il a posée sur ses épaules. Le voyage devrait être fait par des arts magiques. Le charpentier devrait sauter vers l’arrière sur une bassine d’eau. S’il y tombait il se noierait dans la mer, mais s’il le traversait d’un saut il se trouverait tout de suite à l’entrée de la ville de Loulé. La récompense, il la recevrait au bon moment. Le charpentier a sauté vers l’arrière et disparut.
Le gouverneur s’est adressé, tout de suite, à la mosquée où il est resté longtemps. Les maures qui passaient près de lui murmuraient « le juste des justes est en train de prier ». Il était très respecté à cause de son valeur, foi et malheur. Cependant, le charpentier qui a croisé la mer comme une aigle, est arrivé chez lui le lendemain. Il a embrassé sa femme et ses enfants et a eu entouré par beaucoup de voisins curieux. Une fois seul, il a gardé soigneusement les pains dans une vieille caisse caché dans des outils. Tous les dimanches et jours sanctifiés, le charpentier s’adressait au puits où il restait longtemps en regardant l’eau. À son retour, il vérifiait si les pains continuaient cachés. La répétition de ses gestes a attiré la curiosité de sa femme. Un jour, pendant l’absence de son mari, elle a ouvert la caisse eta découvert les pains. Surprise, elle a questionné son mari qui lui a répondu sèchement et l’a interdit de toucher les pains. Plus méfiante et curieuse, pendant que son mari se trouvait auprès du puits, elle a cassé un pain avec un couteau et, terrorisée, elle l’a vu sangler tandis que son mari a entendu un cri terrifiant venu de l’intérieur du puits. Elle a gardé les pains, rapidement, et n’a rien raconté à son mari.
La veille de Saint Jean est arrivée. À la tombée de la nuit, le charpentier s’est adressé au puits avec les trois pains dans la besace. Juste à minuit,
il a pris un pain, l’a jeté dans l’eau en disant «Zahra ». Immédiatement il a vu un globe d’écume s’élever, sous la forme de voile blanc nuptiale qui a disparu au ciel. Il a jeté le deuxième pain en disant « Lydia » avec le même résultat. Après jeter le troisième en criant « Cassima », il a entendu un cri douloureux et les eaux n’ont pas bougé. Il a répété énergiquement l’appel et les eaux ont bougé bruyamment tandis qu’une belle fille embrassait le goulot du puits. Terrorisé, le charpentier a entendu la belle maure regretter, en larmes, son destin de prisonnière éternelle. C’était la faute de la femme du charpentier qui l’a coupé une jambe avec son couteau. Le charpentier a essayé de justifier l’acte de sa femme, prise par la curiosité. Alors, la maure en comprenant que ce n’était pas sa faute, lui a donné une ceinture brodé au fil d’or et couvert de pierres précieuses afin de ceindre le ventre de sa femme au moment de l’accouchement.
il a pris un pain, l’a jeté dans l’eau en disant «Zahra ». Immédiatement il a vu un globe d’écume s’élever, sous la forme de voile blanc nuptiale qui a disparu au ciel. Il a jeté le deuxième pain en disant « Lydia » avec le même résultat. Après jeter le troisième en criant « Cassima », il a entendu un cri douloureux et les eaux n’ont pas bougé. Il a répété énergiquement l’appel et les eaux ont bougé bruyamment tandis qu’une belle fille embrassait le goulot du puits. Terrorisé, le charpentier a entendu la belle maure regretter, en larmes, son destin de prisonnière éternelle. C’était la faute de la femme du charpentier qui l’a coupé une jambe avec son couteau. Le charpentier a essayé de justifier l’acte de sa femme, prise par la curiosité. Alors, la maure en comprenant que ce n’était pas sa faute, lui a donné une ceinture brodé au fil d’or et couvert de pierres précieuses afin de ceindre le ventre de sa femme au moment de l’accouchement.
Le charpentier, émerveillé de la richesse de la ceinture et afin de mieux l’apprécier, l’a placé autour du tronc d’un vieux chêneau et s’est éloigné afin de contempler la splendeur de son trésor. Soudain il a entendu un bruit horrible, venu de l’intérieur de la terre, qui a arraché l’arbre et l’a jeté au ciel. Le charpentier a fait le signe de la croix et a couru à toutes jambes chez lui. Quelques mois passés, un jour d’hiver, le charpentier, en passant par la place de la ville, a vu une femme appuyée contre le mur d’une maison, qui le faisait signe. Afin de s’approcher d’elle, il a sauté sur un ruisseau. Immédiatement il se senti projeté dans l’espace en tombant d’un coup à Tanger. Un groupe de maures l’ont pris et emmené à la présence du gouverneur. Soudain il s’est rappelé de la figure de Cassima et l’a reconnue comme la femme qui le faisait signe dans la place de Loulé. Le gouverneur, tête à tête avec lui, a regretté le destin malheureux de Cassima à l’envers de ses sœurs qui s’étaient mariées et enrichies. Mais il n’a pas condamné le charpentier en reconnaissant que ce n’était pas sa faute. En tout cas, il lui a dit que, de toute façon, sa fille n’était pas seule. Il a confirmé ce qu’on disait à Loulé, c'est-à-dire, que beaucoup de maures ont resté enchantés dans la région. Alors le gouverneur a proféré ces paroles énigmatiques : «Tandis que l’Al-Faghar existe, il y palpitera un monde de cœurs sarrasins». Ensuite, le charpentier est retourné en sécurité chez lui, dans un bateau vénitien payé par le gouverneur. Six siècles passés, le peuple croyait encore écouter le pleur de la maure Cassima pendant les nuits froides d’hiver ou les nuits chaudes de l’été les deux moments magiques correspondants aux solstices de l’été de l’hiver.
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