NEDROMA D'AUTREFOIS

A une cinquantaine de kilomètre nord-Est de Tlemcen, sur le versant nord de la mon-tagne de Fillaoussène et à 400 mètres d’altitude se developpe une petite ville qui comme Tlemcen, a su réunir dans ses vestiges et ses traditions les souvenirs d’une origine Amazighe et Romaine. Selon Hacen El Wazzane (Léon l’Africain), le nom Nédroma est composé de « Ned et Roma » qui veut dire « Rivale de Rome ». Louis Piesse propose toute autre étymologie, il s’agit de la Kalama des Romains. Cependant, il faut souligner qu’aucune inscription ou vestige romain n’a été trouvé sur le site ce qui met des doutes sur ces hypothèses.

Nédroma était une ville citadelle entourée d’une haute muraille en béton, à l’intérieur de cette forteresse on y trouvait la Casabah qui entourait des maisons de taille moyenne, grouppées le long de ruelles étroites ce tableau nous rappellent naturellement le vieux Tlemcen. Nédroma était renommée par la fraîcheur de son climat, ses verdures paradisiaques au sein desquels retentissaient de joyeuses gammes de chants d’oiseaux où murmurait le bruit assoupi de l’eau qui coulait le long des ruisseaux. La plaine de Nédroma était célèbre par sa fetilité grâce à l’abandance des eaux, Nédroma se couvrait de champs de coton et de plusieurs arbres fruitiers et on arrive à distinguer deux sortes d’abricots, quatre espèces de pommes, trois sorte de prûnes.

Comme Tlemcen, Nédroma aussi a été soumise sous la domination des Almoravides en 1035 et laissèrent derière eux une mosquée, la Grande mosquée de Nédroma et le vieux bain. Comme l’indique Ibn Khaldûn, Nédroma est le berceau de la tribu Amazigh des Koumia dont Abdel-Moumen ben Ali El Koumi, عبد المؤمن بن علي الكومي en arabe le fondateur des Almohades est originaire. Il faut dire que cette ville doit sa célébrité en partie grâce aux exploits du vassal abdel-Moumen. Les quelques ruines de la muraille sont toujours là pour témoigner de la période Almohade de la ville.

Après les Zianides-Mérinides on ne sait que très peu sur l’histoire de Nédroma c’est pour cette raison nous avons choisi de ne pas s’atarder sur des informations qui doi-vent encore être confirmées. Toutefois, on ne peut dissocier la ville de Nédroma de son passé andalous. En effet, cette ville a ouvert ses portes aux érudits andalous et aux masses de réfugiés musulmans et Israélïtes en provenance de la péninsule ibérique via le port de Honaïn après la chute de Grenade en 1492.

En 1867, l’art andalous excérçait une influense particulière à tout les niveaux dans cette ville. Les Nédromis formés de 263 familles dont 70 israélïtes ont beaucoup hérité de leurs ancêtres andalous, les Nédromis étaient surtout des, industriels dans le domaine du filage de la laine, la confection du Haïk et des babouches, et la fabrica-tion des poteries ; pas moins de 148 métier à tisser et 17 ateliers de poterie. Mais ils étaient aussi des cultivateurs et marchand dont les rapports de commerces s’étendaient jusqu’à Fès et Tanger au Maroc. Cependant, les israëlites étaient plus modestes que les musulmans, ils ne possèdent point de terres. Presque tous étaient des commerçants: 9 savetiers, 6 bijoutiers, 2 armuriers, 1 menuisier. 22 seulement étaient propriétaires des maisons qu'ils habitaient dans la ville".

Il faut noter en concluant que Nédroma est toujours restée homogène, fidèle à son passé islamique et fiere de son patrimoine andalous. L’’influense européenne fut marginale et la présence des Roumi n’a pas marqué la ville ; d’ailleurs la ville n’a pas eu et n’a jamais eu d’église catholique. Les européens n’ont jamais réussi à imposer leur présence « Culturelle », peut etre en raison du petit nombre des Nédromis et l’absence de pénétrations géographiques dans l’urbanisme de la ville ancienne. Je dirai que c’est aussi en rapport avec leur instinct de conservation et le sentiment de préservation, ici l’islam est correctement structuré et bien plus qu’une religion. Dans ce sens il faut regarder la place que peut occuper la foi dans son sens le plus large dans la vie sociale et culturelle de Nedroma.