lundi 23 décembre 2013

LE CULTE DES SAINTS OU DES "MARABOUTS" AU MAGHREB ET À TLEMCEN (2)

Généralement, lorsque le Saint est d'une célébrité exceptionnelle, on voit s'annexer à son mausolée une mosquée et une Zâouia, qui forment un ensemble de bâtiments considérable, nous avons l'exemple de Sidi Boumédiène ou Sidi El Haloui à Tlemcen. Tout ces batiments sont dit H'bous légués par les fidèles et un H'bous par définition est une entité qui ne se consomme pas et qui ne diminue pas, dont la propriété est réputée appartenir à dieu lui seul. 

Un Saint détient "la Baraka, بركة", une parcelle de grâce divine qui transmettra lui même à ses déscedants. C'est pour cette raison on n'hésite pas à toucher son Burnous et les objets dont il a fait usage, dans l'espoire de recevoir sa Baraka. Dans les croyances populaires le Saint ou le Marabout est naturellement doté d'une divine qui lui permet de réaliser des miracles telles que la faculté de commander aux forces naturelles comme soulever des montagnes et annéantissent leurs ennemis. Nous avons un exemple curieux à Tlemcen, il s'agit du Saint, Sidi Abou Ishaq surnomé El Tayar car il avait le don de se transporter d'un endroit à l'autre en volant dans les airs. Et si l'on croit les fidèles "Il faisait la prière du Dohr à la Mecque, El âssr à Jérusalem avant de revenir pour faire El Maghrib à Tlemcen. 

Naturellement, la principale source de revenus des Saints et des Marabouts est les offrandes ou Ziâras offerts par les pélerins et les fidèles en échange de bénir leur terre agricole, les maisons ou encore les mariages nouvellement célébrer ou les nouveaux nés. Dans les régions reculées du Maroc qui manquent de sécurité, certains Saints appercevait une somme d'argent plus ou moin considérable appelée "Zetâta, زطاطة" afin d'escorter les voyageurs ou les caravanes commerçantes afin qu'ils benificient de leur protection, un prestige maraboutique. 

Le Saint ou le Marabout peut être aussi un "Béchar, بشّار" c'est-à-dire qu'il s'entremet entre les voleurs de bestiaux et le volé, pour permettre à ce dernier de rentrer en possession de son bien, moyennant une somme déterminée que le Béchâr partage ensuite avec le voleur. Le rôle des Saint peut être encore plus élargit à la fonction de juge, eux seuls avaient le pouvoir d'arbitrage en cas de conflits tribaux. Les Saints représentaient l'unique contrepoids dans ce genre de conflits et dans une société fondée principalement sur la hiérarchie. Les Zianides et les ottomans à Tlemcen eu pour politique de ménager les Saints, de leur témoigner de la déférence, de les gagner par des présents, par des exemptions d'impôts. Ceci a été sûrement l'une des raisons de leurs succès comme le témoigne la multitude des mausolées présents à ce jour à Tlemcen et des retouches ottomanes sur l'une d'elles. On oublie souvent que c'est parmi les marabouts que se sont toujours recrutés aussi les agitateurs qui ont prolongé si longtemps contre la France la résistance nationale Algérienne.

Photo représente le mausolée de Sidi Abou Ishaq Tayyar à Tlemcen.


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