jeudi 19 décembre 2013

LA PROGRÉSSION PRUDENTE MAIS PÉNÉTRANTE DE LA FEMME ANDALOUSE


En 1809, Alexandre de Laborde écrit dans son livre: "Itinéraire descriptif de l'Espagne"

"...Les Maures, devenus les maîtres de l'Andalousie, cultivèrent avec succès les sciences et les lettres. Ce fut là une époque brillante pour cette contrée de l'Espagne ; l'astrologie, l'astronomie, la physique, les mathématiques, y furent en honneur. [...] La médecine sur-tout fut cultivée par les Maures avec le plus grand succès; elle passa de l'Espagne en France et de là dans le reste de l'Europe; elle y fit oublier la médecine des Grecs; les noms des Maures de l'Andalousie célèbres dans cette science sont extrêmement multipliés: un Averroes, un Avicenne, un Aben Zoar, un Almanzar, répandirent leurs lumières dans toute l'Europe : leurs écrits devinrent les guides de toutes les écoles. [...] Les Maures emportèrent avec eux le goût des sciences et des lettres; après leur retraite l'Andalousie retomba dans son ancienne barbarie..."

Dozi nous résume bien la réalité andalouse quand il écrit : « ...En Andalousie tout le monde savait lire et écrire, alors qu’en Europe l’ignorance battait son plein, excepté les sphères de la religion... ». L’Andalousie avait rassemblé des caractères qui lui sont propres, richesses naturelles et épanouissement culturel ont façonné une société quasi dépourvue d’ignorants et d’analphabètes. Chaque citoyen s’intéressait à une activité particulière. Plusieurs puisait dans différents domaines et sources de savoir et répandaient leur génie personnel.

A travers son histoire, la femme musulmane a apporté une grande contribution au mouvement scientifique, intellectuel et littéraire. Particulièrement, la société andalouse musulmane qui a réservé à la femme une place centrale. « Les femmes s’occupent de sciences philologiques ou religieuses, les unes sont jurisconsultes, les autres ascètes, la plupart copistes du Coran. Au XI ème siècle, la femme tend à prendre une place de premier plan dans la société, jouissant d’une liberté relative elle revendique comme l’homme le droit à la vie active et publique en société ».

Abdel-Rahman III, la calife des musulmans s’inspirera du prénom de sa favorite pour édifier la magnifique cité Madinat Al-Zahra, ainsi qu’un immense palais à l’architecture éblouissante.

Al-Mu’tamid Ibn Abbad, lors d’une promenade le long du fleuve Guadalquivir, le roi s’est senti d’humeur poétique.  Il a alors composé un vers.  Puis, il s’est tu, laissant par là  à son vizir et poète Ibn ‘Ammar l’occasion de compléter le poème.  Mais contre toute attente, c’est I’timad, une domestique qui lavait du linge au bord du fleuve, qui a répondu aux attentes du roi.  Charmé autant par la beauté que par les dons poétiques de celle-ci, le sultan l’achète auprès de son maître, Roumayk Ibn Hajjaj, ce qui explique le surnom d’I’timad al-Roumaykiya et donc le surnom du roi de Séville Al-Mu’tamid Ibn Abbad.

Le portrait physique de la femme andalouse nous est donné par les vers composés au XIème siècle. Ibn Zaydun écrit : « Pudique, elle dissimule son visage derrière ses mains / lorsqu'elle le découvre, son corps comparé à celui d'une gazelle, / ses joues font penser au beau jardin parfumé et aux roses, / les dents fines à des perles alignées. »

Quant à Ibn Hazm, lui il a un faible pour les femmes blondes, à l'image des omeyyades d'Espagne. Au XIVème siècle, Ibn al-Jatib voit ainsi les femmes de Grenade : « caractérisée par un embonpoint modéré, des formes voluptueuses et de longues chevelures... elles ont la bouche saine et elles exhalent une bonne odeur. Elles sont vives, parlent avec élégance et ont une conversation agréable. Cependant, les femmes de grande taille parmi elles sont rares ».

Étrangement, les hommes et les femmes se distinguaient par la coiffure, les hommes coiffés de feutre et les femmes portant une pièce d'étoffe (Chachia). Elles portent des escarpins noirs à bout recourbé.

A partir du XIIème siècle les femmes andalouses n'ont pas vraiment respecté la pratique du port du voile sur le visage, ce qui constituait un violation majeure de la docrine musulmane selon Ibn toumarte, Ainsi on assitait à la chute des Almoravides et la naissance des Almohades. Alors qu'au milieu du XIVème siècle, des femmes dévoilées se pressaient avec les hommes sur le passage du cortège royal.

Jusqu'ici les femmes musulmanes andalouses jouissaient de leur nouveau statut, elles furent certainement celles qui eurent  le plus de liberté et ceci reflète davantage la culture de la tolérence arabo-musulmane.






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