LA CROISIÈRE DE LA CHACHIA, DE L’ANDALOUSIE AU MAGHREB
Éthnographiquement, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ne peuvent se séparer, tout les trois refermant les mêmes grandes catégories de populations : les Amazighs, les arabe, éléments auxquels sont venus se joindre les Andalous, les Juifs, les Turcs, les Kouloughlis et les noirs du centre d’Afrique. De manière générale, on peut dire ainsi que l’ensemble des populations est un mélange à dose variable, des conquérants et du peuple conquis.
Ces pays partagent beaucoup de traditions et coutumes encore visibles et palpables aujourd’hui, notamment certains costumes traditionnels. Bien que leur origine remonte à des périodes lointaines, quelques un d’entre eux proviennent d’institutions qui n’ont parfois laissé que le souvenir de leur existence.
La chéchia par exemple portée par tout le monde, qui jadis était un élément principal, indispensable du costume traditionnel et dont la forme, la couleur et la position sur la tête offraient de nouvelles variantes et indiquaient l’âge et le rang social du porteur.
Aujourd’hui, la capitale de la chéchia masculine de couleur rouge est incontestablement la Tunisie, sa confection artisanale nécessite une collaboration de plusieurs villes dont Zeghouan, Tunis, Al Alia, El Batan…et 80% de sa production est destinée à l’exportation. Ce sont les andalous perfectionnant les méthodes de fabrication donnèrent à cette industrie un développement considérable et répondirent dans tout l’orient la chéchia. D’ailleurs le nom Chouachi-Chaouchi originaire de l’andalousie désignait l’artisan des chéchias.
Oui, la chéchia est 100% andalouse introduite par les musulmans après la chute de Grenade et 1492. L’origine du mot chéchia n’est pas encore bien établit. On sait que son ancêtre s’appelait El Ghiffara, الغِفَارَة en arabe, on connaît cet héritage andalous à Tlemcen sous le nom de البْنِيقَة (le terme exacte c’est le bnaka, (بناقة) qui désigne un bonnet que les femmes portent à la sortie du Hammem.
Musulmans et juifs sont les deux composantes qui présentent le moins de différences à tout les niveaux : Génétique, culturel, historique et vestimentaire. Les juifs s’habillaient comme les musulmans, leur tenue vestimentaire se composait de : « Sarwâl, Jubbâ et Burnûs ». Toutefois, Durant la période ottomane (En Algérie et Tunisie), une discrimination plus sensible existait et que les historiens n’ont pas hésité à la rapporté : À la différence des musulmans qui portent un chéchia rouge, (signe de noblesse et montrant que le porteur est un arabe), enveloppée d’un turban blanc et quelquefois vert, les juifs portaient une chéchia noire enveloppé d’un turban sombre : noir, bleu foncé ou violet. Au fil des années, les juifs ont acquis le droit de porter une chéchia de couleur rouge.
À Tlemcen, les femmes étaient coiffées de chéchia en velours, brodée de fil d’or, de forme conique posée sur le côté. Mais cette calotte se retrouve aussi à l’état libre et gracieux sur la tête des enfants. Pour se distinguer des femmes juives, les Tlemceniennes avaient adopté l’habitude de porter la chéchia sur le côté. Il faut dire que la chéchia a perdu son prestige mais je pense qu’avec l’adhésion de la Chedda de Tlemcen au patrimoine mondial de l’UNESCO, la chéchia a encore de beaux jours devant elle.
PS: À ne pas mélanger avec "le Tarbouche ou la chéchia Istambouli"
Principalement le lien entre Tlemcen et sa région et l'Andalousie pour comprendre les flux migratoires et les traditions transises et héritées. Ce blog permettra des échanges et des découvertes historiques via le partage de photos/videos antiques et rares ainsi que la mise à la disposition des abonnés des articles pour faciliter les recherches historiques, généalogiques et les publications.
lundi 25 novembre 2013
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