DESTIN D'UN CARAVANSÉRAIL, EL KISSARIA
Pourquoi cette cité européenne a été soudainement dépeuplée? C'est une question intrigante questions sur laquelle beaucoup de chroniqueurs du début de la colonisation française se sont penchés. Un peu avant eux, Hacen Al Wazen (Léon l'africain) lorsqu'il décrit Tlemcen en 1515, il pouvait encore admirer une certaine prospérité de Tlemcen et notamment d'El Kissaria. Mais c'est vrai que c'était la fin de cette grande animation commerciale qui avait vivifié la capitale du Maghreb centrale pendant plus de 500 ans. La chute de Grenade en 1492 avait précipité l'arrivée des espagnoles sur la côte oranaise. Les guerres et les révolutions intérieures dont Tlemcen devint dès-lors le théâtre, boulversèrent de fond en comble la cité des Beni Ziane et anéantirent ce qui restait encore de son ancienne prospérité.
Ainsi, Tlemcen se vit succéssivement abandonnée de ses marchands chértiens qui ne trouavntplus la place assez sûre pour leurs opérations, se réfugièrent vers le littoral sous la pavillon Castillan. À la suite de cette déroute générale, le caravansérail des Francs (El Kssaria) dépeuplé dee ses anciens hôtes, fut envahis par les marchands arabes qui le réduisent au proportions mesquines que comportait la situation nouvelle faite au commerce tlemcenien. Depuis lors, sa destination ne changea plus jamais jusqu'à nos jours, et à l'époque oú l'armée française victorieuse s'est emparée de Tlemcen, elle a trouvé ce vieux bazar du moyen âge encombré de boutiques basses, sombres et étoirtes oú végétait misérablement un commerce abâtardi sans nerf et sans vigueur.
Dès les premiers instants de l'occupation française, l'intérieur d'El Kissaria fut déblayé et des batiments réguliers élevés sur les plans du Génie militaire, remplacèrent bientôt cette agglomération informe de boutique arabes qui, depuis l'époque de la décadence s'étaient substituées sans ordres aux commodes magasins des Francs. Une partie de l'enceinte crénelée qui pouvait se raccrocher avec les nouvelles constructions fut conservée au départ et qui allait être démoli. En exécutant les travaux nécéssités par cette appropriation on découvrit dans un pan de muraille une tablette de marbre portant une inscription arabe. Très vite le chef d'escadron Bernard commandant de la police de Tlemcen fut prévenu à temps pour cette découverte. Il comprit tout de suite l'imprtance de trouvaille, il le fit déposer en lieu sûr, dans sa propre maison et l'année d'après il le fit offrir au musée de Tlemcen.
La tablette en question est de beau marbre translucide, elle mesure 0m et 66cm de longueuret sa largeur de 0m et 18cm. L'inscription se compose en deux lignes en caractère épigraphique andalous qui se déploie sur deux cartouches:
"الحمد لله و الشكر لله هذا قياس الذراع بالقيصرية عمرها الله في شهر ربيع الثاني عام ثمانية و عشرين و سبع مئة " =« Louange et reconnaissance à Dieu ! Ceci est la mesure de la coudée, à la qaysariyya (bazar) ; que dieu l’enrichisse ! Au mois de rabi‘a II de l’an sept cent vingt huit »
"الحمد لله و الشكر لله هذا قياس الذراع بالقيصرية عمرها الله في شهر ربيع الثاني عام ثمانية و عشرين و سبع مئة " =« Louange et reconnaissance à Dieu ! Ceci est la mesure de la coudée, à la qaysariyya (bazar) ; que dieu l’enrichisse ! Au mois de rabi‘a II de l’an sept cent vingt huit »
Il s'agit bien sur de la coudé royale qui date de la période des Zianides. Et si on regrade bien la date hégirienne de Rabie second 728 correspond au mois de Mars 1328 de notre ère. À Cette époque Tlemcen était gouvernée par le sultan Abou Tachfine 1 qui commençait la dixième année de son règne. Ici sur le groupe, nous avons vanté à plusieurs reprises ce prince chez qui les qualités de l'homme d'état s'alliaient à la valeur du guérrier, Tlemcen avait atteint son plus haut degré de prospérité. Le commerce y était florissant, et els relations des tlemceniens avec les marchands chrétiens avaient pris un essor considérable. Abou Tachfine, en roi sage et éclairé dont la sollicitude s'étend à tous les détails, dut songer à introduire dans les transactions l'ordre et la régularité qui pouvaient en assurer la sincérité et la durée. C'est dans cette pensée libérale, qu'il détermina et promulgua dans son vaste royaume la mesure de longueur-type, à l'usage du commerce et rendit ainsi un signalé service ses sujets, ainsi au'aux étrangers qui se trouvaient interéssésavec eux dans les échanges commerciaux. Cette utile réforme ne profita pas seulement à Tlemcen mais elle s'étendit à Oran, Ténès, Alger, et toutes les autres places du commerce du Maghreb centrale qui relevaient alors du gouvernement Abdelouadite.
Les coudées naturelle qui datent depuis l'Egypte ancienne mesure entre 45 et 50 cm et comme toujours, elle a été considérée comme unité de longeur. Donc, une sécurité pour les transactions, il est important de de ne pas laisser cette appréciation au hasard. Celle de Tlemcen était particulière car elle mesure 47cm c'est à dire qu'elle représentait mieux q'aucune autre la moyenne de la coudée naturelle. Dès lors la question qui se pose est pourquoi la coudé de tlemcen mesurait 47cm? La réponse se trouve peut être dans la personnalité d'Abou Tachfine, qui d'après les historiens était un sultan artiste réformateur et qui aimait créer et innover. Pendant son règne de 19ans il employa d'habiles ouvriers venus d'Andalousie pour embellir son royaume et sa capitale Tlemcen. Avec l'instauration de cette coudée, il confirmera non suelement un usage ancien mais il accomplit une réforme utile qui fait d elui un sultan novateur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire