L'ORIGINE DE "LA TÊTE DU MAURE" DE LA CORSE ET DE LA SARDAIGNE
La Corse est une île française de la méditérranée, certaines études historiques indiquent des originines qui remontent à la chute de Grenade. Xavier Poli un historien français dans son livre "La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge" dit: "...Les relations de commerce entretenues à Bonifacio, avec les peuplades de la Sardaigne, l'emploi coûteux qu'on y faisait de l'obsidienne, bien que le silex du pays, d'égale valeur, fût connu et utilisé, permettent de supposer que le Bonifacien des temps néolithiques était un immigré venu de la Sardaigne, peut-être originaire de l'Afrique."
En tout cas un symbole très fort témoigne de la présence musulmane ailleurs qu'en Andalousie. Il s'agit ici du drapeau de la corse avec sa tête de Maure qui ressemble à celui de la Sardaigne avec ses quatre tête de Maure. L'origine de ce drapeau est à chercher dans la Reconquista sur la terre Andalouse qui a été le théâtre privilégié de la confrontation Islam-Christianisme; la Méditerranée étant par ailleurs, avec l'expansion du traffic commercial, un enjeu non négligeable. Il n’aura échappé à personne que la Corse et la Sardaigne se situent au cœur du Mare Nostrum.
L'année 1492, sonne la fin du règne des musulmans en Andalousie, mais bien avant c'est à dire dès 713 que des Amazighes-Arabes ont débarqué sur l'île sous la poussée des conquêtes de l’Islam pillant les villages et capturant hommes et femmes pour en faire des esclaves. Donc il n’y a pas eu véritablement de conquête avec colonisation de peuplement, mais des « coups de mains » extrêmement rapides et meurtriers. En 846, les Aghlabides de Tunisie se servirent de la Corse comme base logistique avancée pour lancer une vaste expédition militaire contre Rome mais malheuresement elle tourna court. Dès la fin du XIème siècle et jusqu'à la fin du XIIIème, pisans génois et vénitiens règnent en maîtres sur cette partie de la Méditerranée leur poids politique, économique et militaire décourage les aventures des musulmans mais tissaient des liens commerciaux très forts avec le Maghreb dont Tlemcen biensure.
Revenons à l'emb;ème Corse, juste après l'expuslion des musulmans de Greande Philippe II, roi d’Espagne, fils de Chales Quint exerce une souveraineté théorique sur ses possessions méditerranéennes, dont la Sardaigne et la Corse : cette dernière est toutefois sous la gestion directe de Gênes qui l’administre tant bien que mal et avec les vicissitudes que l’on sait. Philippe II a ainsi souhaité que chaque possession ait sa bannière et il a fallu donc en trouver une pour la Corse qui n’en possédait pas : en 1573, c’est le géographe Giacomo Mainoldi Galerati qui fut chargé de cette tâche et il décida donc d’attribuer à notre île, avec l’accord du puissant monarque, une bannière avec une tête de Maure sur fond blanc, sachant que la Sardaigne voisine possédait déjà la sienne, composée d’une croix et de quatre têtes de Maures.Pourquoi ce choix de la part du géographe génois ? probablement pour flatter Philippe II en sa qualité de "champion" du catholicisme contre l'islam et rappeler au monde, Corse comprise, qu'il serait sans pitié pour les maures. La bataille navale de Lépante, en 1571, l'avait déja confirmé, s'il en était besoin.
Une autre légende digne de foi révèle que l’origine de l’emblème est en relation directe avec l’invasion sarrasine: des Arabo-berbères et des Espagnols convertis. La tête est donc celle d’un soldat maure décapité par des soldats corses lors d’une bataille et empalé dans une pique pour effrayer l’ennemi et symboliser la victoire.
Alors que le drapeau de la Sardaigne porte encore aujourd’hui le témoignage de cette époque musulmane. Il est à l’identique du drapeau corse, puisqu’il représente 4 têtes de Maures, et symbolise la victoire sur les Aghlabides venus de Tunisie puis installés sur les côtes de la Sardaigne, notamment lors de la grande bataille menée en 1014 par une coalition armée chrétienne contre le chef de guerre et roi arabe au cours de laquelle, ce dernier perdit Cagliari.les têtes de maures représenteraient les vaincus, et sont au nombre de quatre en référence aux régions sardes.
Mais le fait historique le plus explicatif du symbole serait celui de 1096, lorsque le roi Pierre Ier d'Aragon vainquit les Maures lors de la bataille d'Alcoraz. Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges (dont la bannière est une croix rouge sur fond blanc). D'ailleurs, d'anciennes représentations montrent parfois quatre têtes couronnées.
La croix rouge sur fond blanc, que l'on retrouve sur les caravelles de Christophe Colomb comme sur un ancien maillot du Barça, est l'emblème de la ville de Barcelone, véritable centre catalan de l'empire maritime aragonais, qui comprenait également le Levante (région de Valencia), les Baléares, la Sicile et le royaume de Naples. Elle flottait sur tous les navires catalans. Le blason actuel de la ville de Barcelone est cette croix écartelé avec le blason catalan. D'où la présence de catalanophones à l'Alguer.
C'est le 5 juillet 1952 que l'emblème devient, par décret, le symbole officiel de la Sardaigne. La Loi régionale du 15 avril 1999 a relevé le bandeau sur le front des Maures (à l'origine, il leur bandait les yeux), pour des raisons diplomatiques.
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