L'Andalousie, symbole de la Palestine.

En dépit du départ des Arabes de la péninsule ibérique après presque huit siècles de domination musulmane, une certaine nostalgie demeure encore chez les écrivains, due à la perte de cette terre représentative d’un âge d’or islamique, symbole du rayonnement de l’empire arabo-musulman, et d’une harmonie entre les trois grandes religions monothéistes. Ce sont là les raisons pour lesquelles l’Andalousie resta la source d’inspiration d’un grand nombre de poètes, historiens et musiciens. En effet, nombreux sont les écrits se rapportant à l’Andalousie et reflétant son décor ainsi que sa vie.
Considérée comme un modèle des pays perdus d’antan, l'Andalousie a été le motif d'écrits littéraires arabes remarquables, et la littérature palestinienne en a été un important support, que cela soit par sa prose ou sa poésie. Mahmoud Darwich est l'un d'eux, il prend donc place dans une riche tradition. La poésie de Mahmoud Darwich reste indissociable de l’histoire palestinienne, celle de sa terre, de son peuple, et sera toujours liée à leur destinée. Tous ces motifs resurgissent tôt ou tard dans sa poésie. Mais ils ne sont pas les seuls, un autre thème apparaît constamment au sein de ses œuvres, celui de l'Andalus:

وطني حقيبه
من جلد أحبابي
وأندلس القريبة
وطني على كتفي
بقايا الأرض في جسد العروبة

Ma patrie, une valise, En peau de mes chéris
Et de la proche Andalousie. Ma patrie, sur mes épaules,
Reste de la terre dans l’âme aliénée

بيروت! من اين الطريق إلى نوافذ قرطبة
أنا لا أهاجر مرتّين
و لا أحبّك مرتين...
...و أريد أن أمشي
لأمشي
ثم أسقط في الطريق
إلى نوافذ قرطبة

Beyrouth ! Montre-moi le chemin des fenêtres de Cordoue Moi, je n'émigre pas deux fois
Je ne t’aime pas deux fois...
...Je veux marcher Pour marcher
Puis tomber sur le chemin Des fenêtres de Cordoue

قصبٌ هياكلنا وعروشنا قصبُ
في كلِّ مئذنةٍ حاوٍ ومُغْتصِبُ.
يدعو لأَندلسٍ. إن حوصِرَت حلبُ

De roseaux, nos autels, de roseaux, nos trônes
et dans chaque minaret un charlatan et un usurpateur
qui invoquent l’Andalousie, si Alep est assiégée