jeudi 9 mars 2017

Magnifique cadeau : Un tapis de Tlemcen.
À Tlemcen, l'industrie des tapis fut de tout temps familiale et ses artisans rivalisèrent parfois avec les meilleurs ouvriers de la Perse et de la Turquie, sans être même constitués en ateliers. Il est avéré que les tapis de Tlemcen pénétrèrent en France en même temps que la laine de même origine, aux XIIIe, XIVe et XV siècles.
Bien avant l'invasion romaine, les artisans amazighes fabriquaient des tissus à destination de tapis, dont les dessins et les couleurs, inspirés peut-être de l'art asiatique, sont encore de ceux qui nous ont été transmis par la tradition et se retrouvent dans les tentures et tissus provenant de nombreuses tribus. La conquête musulmane a fait connaître le tapis à points noués. Le tapis s'inspira alors de la méthode orientale et de la méthode amazighe. Les tapis arabes proprement dits sont à courte laine, épais, moëlleux, d'un tissu un peu analogue à celui des tapis de Smyrne.
Alors que les tapis amazighes, au contraire, sont à longue laine et, n'étant pas tondus, ils ont l'aspect d'épaisses toisons. Les tonalités en sont sombres, leur décor est très simple.
Ce sont surtout les officiers français de retour des premières aérations de la conquête de l'Algérie qui firent connaître et apprécier les tapis d'Algérie et en particulier celui de Tlemcen, tout d'abord trophées de guerre, puis confortables ornements de leurs appartements. Au moment de la conquête de l'Algérie, les marchés étaient largement approvisionnés de tapis par les centres, déjà nombreux, de fabrication purement familiale. Il existait, dans un grand nombre de tribus, un dessinateur, ou Reggam, qui établissait des dessins et des canevas, montait la chaîne et mettait en marche les métiers ; après quoi, la femme, sur ses indications, tissait le tapis. Il suffisait donc de donner quelques directives rationnelles pour rendre à la fabrication des tapis sa valeur artistique primitive.
Aux diverses expositions des Arts décoratifs et de l'Artisanat algérien, on a pu se rendre compte que, grâce à une propagande active auprès des milieux locaux, à la création de nombreuses écoles et de cours complémentaires des écoles d'apprentissage des écoles primaires indigènes, les manufactures, le tapis constituent de véritables industries. On peut citer, l'école indigène du tapis qui se trouvait au niveau de Bâb el Hadid à Tlemcen. Tlemcen a donc conquis, en France, une place importante dans le commerce des tapis, malgré la concurrence que lui fait la métropole elle-même, mais que tempèrent dans une certaine mesure des tarifs douaniers que la Commission des Douanes de la Chambre a sensiblement relevés à la demande des intéressés. en 1922, la production de l'exercice à Tlemcen a été supérieure de 10.000 mètres carrés et le prix du mètre carré était de 200 frcs taxes incluses.
Devant les difficultés croissantes pour se procurer les matières premières, la laine en particulier, la fameuse Manufacture de tapis d'Orient (MTO) a songé à utiliser la production lainière algérienne en installant à Tlemcen le premier établissement d'industrie textile qui fonctionne dans l'Afrique du Nord. Cette filature, qui peut déjà produire 9.000 mètres de tissus pour tapis, emploie avec succès la maind'œuvre locale. Elle comporte des ateliers de triage, de lavage mécanique et de teinturerie et sera prochainement agrandie par la construction de divers ateliers et de logements ouvriers.
PS: Tlemcen = Toute la région en particulier Beni Snous, Nedroma, M'sirda.





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