jeudi 17 novembre 2016

Le Damasquinage « Ataujía », de l'Orient en Andalousie.
La splendeur artistique de l'Andalousie ne se limite pas seulement à l'architecture de ses monuments, on la retrouve aussi dans l'orfèvrerie et notamment dans la technique dite du damasquinage. On dirait que les andalous avaient hérité le pouvoir d'un roi passionné par l'argent et l'or appelé Midas : tout ce qui passait par leurs mains, devenait de l'or. C'est vrai que cette technique n'a pas été developpée par eux, elle était un usage très répandu parmi les Égyptiens, les Grecs et les Romains avant eux. Historiquement, cet art jouit d'un développement très rapide en Orient depuis le déplacement de l’Empire Romain à Byzance. Les meilleures pièces rapportées en Europe provenaient de Damas, c'est pourquoi cette technique reçut le nom de «Damasquinage ». Il s'agit d'une sorte d'ornementation applicable à toute sorte d’objets artistiques, et consistait à enchâsser des fils en or ou en argent sur un métal commun comme le fer bruni, l’acier ou le cuivre pour créer des dessins.
En Espagne, cette technique est appelée «Ataujía », évidemment une étymologie d'origine arabe car elle dérive du mot El Tawchia, التوشية qui était l'action du verbe arabe Wacha, Youwachi , وشَّى يوشِّي qui signifie " broder, décorer, embellir..etc. وشَّى الثَّوبَ : وَشاهُ ، زخرفه ، حسّنه بالألوان ونمنمه ونقشه وشَّى القُماشَ : أضفى ألوانًا مختلفة على خيوطه ، ملابس مُوَشَّاة : مزيَّنة مزخرفة. Certe, l'art du damasquinage était imité partout dans le monde. La cause du rebondissement en Occident de cet art oublié fut, dans un premier temps, le luxe décoratif inouï des armures européennes à partir du XVe siècle tels les somptueux harnais de Charles Ier d'Espagne et de Philippe II d'Espagne. Au fur et à mesure que les armes de feu évoluèrent, le damasquinage perdit de l’importance et fut réduit à un simple accessoire de l’orfèvrerie et de la bijouterie.
De nos jours, Tolède est le plus grand centre de production de damasquinage du monde. C'est aussi le seul endroit où l'on fabrique des pièces d'une telle diversité. Le style mudéjar ainsi que celui de la Renaissance et des nouveautés comme celles qu’on appelle « vistas » sont encore travaillés. Le prestige de l'authentique damasquinage tolédan repose sur une technique artisanale très soigneusement élaborée conservée des artisans musulmans. Il n'est pas seulement considéré comme le « fleuron » du secteur du métal mais il représente aussi une source de richesse indéniable pour l’artisanat tolédan et de Castille-La-Manche.













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