LE PENDU DE SIDI ABOU MEDIENE. TLEMCEN 1853
La corde de palmier est beaucoup moins solide
Que la corde de lin , disait, d’un ton stupide ,
Un caporal français qui passait par hasard,
Tandis que l’on pendait, au mur du Méchouard,
Un grand Maure barbu : ce Maure fanatique,
Qui jetait au gibet un regard sympathique
Ou levait l’oeil au ciel, c‘était le mueddinn
Du marabout sacré de Sidi Bou Medine.
Or, ceci se passait dans Tlemcen la jolie,
Où la France; en ce temps, était mal établie.
Le mueddinn , le soir, autour du minaret,
Grand nombre de croyants à sa voix attirait.
De prières pourtant il ne s’occupait guère;
Car il les excitait à rallumer la guerre.
Mais Cavaignac le fit, un beau jour, garrotter,
Et puis le lendemain d'un câble cravater.
La corde ne rompit de son cou qu’une artère ,
Puis elle se cassa. Le Maure tombe à terre,
Se relève aussitôt et vient, avec hauteur,
Remettre col et corde à son exécuteur.
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