dimanche 12 juillet 2015

LA CORRIDA EN ANDALOUSIE AU TEMPS DES MUSULMANS
Les courses de taureaux en Espagne sont si anciennes que leur origine se perd dans la nuit des siècles. Il faut dire que la corrida se fonde sur la passion des Romains pour les combats de gladiateurs et ceux de bêtes féroces. Mais l'usage de ce sport a été établi chez les arabes de combattre les taureaux à cheval ; il est en effet certain que ces combats étaient fréquents parmi eux et qu'ils les transmirent plus tard aux chevaliers chrétiens ; mais nous ne pouvons dire s'ils apportèrent cette coutume d'Afrique, ou s'ils la trouvèrent établie en Espagne, à l'époque de leur conquête. Ces exercices cependant, s'ils existaient au temps des Romains, différaient essentiellement de ceux des arabes, et surtout de ceux qui se pratiquent de nos jours et pendant la domination des musulmans en Espagne, les combats de taureaux devinrent un divertissement exclusivement réservé à la noblesse. Il s'agit des exercices d'adresse et de courage auxquels se livraient avec une prédilection marquée les chevaliers arabes.
En Islam, la chasse fait partie intégrante de la furusiyya, somme des connaissances théoriques et pratiques relevant de domaines variés comme l’équitation, l’art vétérinaire, les jeux et l’art militaire, dont le concept naquit à l’époque du prophète de l'islam: « علموا أولادكم الرماية والسباحة وركوب الخيل ». Il est probable que l'amour que les arabes avait pour la corrida est né de cette recommandation prophétique pour excercer l’équitation, le tir à l’arc et la natation. Sous le règne des derniers rois musulmans de Grenade, et particulièrement sous celui du roi Chico, appelé Abou Abdallah, ou Boabdil. Sous ce règne se distinguèrent les nobles chevaliers maures Malek-Alavez, Moussa Ibn Abi Ghassan, Almanaor, Gazul, et d'autres nobles Abencerrages, qui combattirent avec succès une multitude de taureaux, dans la place de la Bib-Ab-Rambla, destinée aux joutes et aux tournois. C'était la coutume alors d'accueillir dans la ville où se célébraient les fêtes les chevaliers ennemis, chrétiens ou maures ; il leur était permis de prendre part aux combats, et on les traitait comme des hôtes de distinction. La prise de Grenade et la dispersion des nobles tribus maures qu'elle renfermait ne fit pas tomber la tauromachie ; elle avait jeté de si profondes racines au cœur des Espagnols.
Les chevaliers chrétiens, à l'imitation des chevaliers arabes de qui ils prirent plusieurs coutumes. il faut dire cependant que les chrétiens se hasardaient quelquefois à excercer cette lutte à l'aide du capellar, petit manteau mauresque ou pèlerine, et de l'alquicel, vêtement arabe en forme de grand manteau (une sortde Burnous). Une corrida a été décrite par l’historien Edward Gibbon, le 3 septembre 1332 au Colysée à "sur le modèle de celles qui se faisaient en Espagne ou chez les arabes". Des représentants de plusieurs familles munis d'une lance affrontaient des taureaux. On suppose aussi que les arabes furent les premiers à utiliser par exemple des capes pour détourner le taureau, durant les attaques à la lance. Les espagnols leur attribuent d'ailleurs une grande partie des origines de la corrida et reconnaissent leur avoir beaucoup emprunté.





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