GRANDE MOSQUÉE DE CORDOUE, LA SPLENDEUR DE L'ART CALIFAL ANDALOUS
C'est sous le règne de l'exilé de Damas Abdel Rahman El Dakhil que l'andalousie musulmane commence enfin à jouir d'un gouvernement régulier et protecteur. On voit accourir à Cordoue de Syrie et d'Égypte, les partisans nombreux et puissants de l'ancienne famille Omayyade qui viennent s'y établir et ces rapports multipliés entre l'orient et l'occident offrent l'explication du goût de l'architecture qui dut vraisemblablement s'introduire alors à Cordoue et dont les parties anciennes de la mosquée d'Abdel Rahman (La Grande Mosquée de Cordoue) présentent un exemple extrêmement remarquable; ce monument empruntant aux ruines romaines leurs marbres, leurs colonnes et leurs ornements. La mosquée de Cordoue a été tracée par Abdel Rahman lui-même, qui voulut qu'elle fût semblable à celle de Damas, supérieur en magnificence et en grandeur à la nouvelle mosquée de Bagdad et comparable à celle d'Al Aqsa en Palestine.
Les historiens pensent que la mosquée primitive d'Abdel Rahman que son fils Hichem avait terminé après lui comprenait seulement onze grandes nefs du Nord au Sud qui aboutissent sur un patio ou la cour. Trente-trois nefs plus petites coupaient les onze grandes à angle droit, formant ainsi un vaste quinconce de colonnes, véritable forêt de marbre oú l'oeil s'agarait de tous les côtés. Une ligne droite qui part de l'ancien Mihrab jusqu'à la grande porte coupait l'édifice en deux parties parfaitement égales. Mais cette mosquée a été modifiée comme son Mihrab par la prodijieuse richesse d'exécution et par le goût particulier des succésseurs d'Abdel Rahman Al Dakhil.
Malgré les différences d'âge des diverses partie de la mosquée, elles n'offrent qu'un même style de décoration, celui qui domine le Mihrab est biensure le Byzantin. Quand on le voit, on est frappé par sa grandeur réelle, par la sévérité de ses lignes, dont l'effet est de grandir encore plus l'édifice et par ce caractère imposant de solidité fortement exprimé dans toute ses parties, il nous étonne d'avanatge. Mais à ces temps reculés, et si on la compare avec ;es édifice contemporains d'Europe, la Mosquée de Cordoue dut être bien longtemps encore un des monuments les plus somptueux de l'époque, sa renommée répandue au loin attirait en Espagne les musulmans de toutes les contrées et la foule d'étrangers qui venaient en pélérinage à cette Mecque de l'occident nécéssita bientôt un agrandissement de l'édifice incapable de contenir la population entières qui s'empressaient de la visiter.
L'agrandissement de la mosquée dont le Mihrab est le point culminant fut la grande oeuvre architecturale du calife Al Hakam II fils d'Abdel Rahman III. Le souverain l'a entreprise dès son arrivée au trône et l'a menée à bien durant son règne. Il a fait élargir la mosquée existante vers le sud jusqu'à l'aplomb de la berge nord de Guadalquivir (Al Oued Al Kabir). Les mosaïques du mihrab de la mosquée de Cordoue, exécutées entre 965 et 970, qui sont un document tout à fait isolé dans l'art musulman du Maghreb, témoignent de l'ambition du calife Al-Hakam II d'égaler le faste de la cour byzantine et de continuer une mode de décor, inaugurée pour les grands sanctuaires musulmans du Proche Orient (mosquées de Médine, de Jérusalem et de Damas, Dôme du Rocher) par ses ancêtres
Abd El Malik et son fils Walîd.
Abd El Malik et son fils Walîd.
D'après l'historien andalous Ibn Al Idhari: "...En Juin 965 la coupole qui domine Al Mihrab fut achevée, puis commença le travail des incrustations des mosaiques à l'édifice. Al-Hakam II avait écrit au roi "des Roum" et lui avait ordonné de lui expédier un ouvrier capable à l'imitation de ce qu'avait fait Al Walid Ibn Abdel Malik lors de sa construction de la mosquée de Damas. Les envoyés du calife lui amanèrent le mosaiste ainsi que 320 quintaux (envrion 1600kg) de cube de mosaique que le roi des Roum envoya à titre de présent. Le calife plaça plusieurs memlouk en qualité d'apprentis auprès du mosaiste et travaillant avec lui ils acquirent le talent un talent d'invention qu leur fit dépasser le maître. Ils restèrent travailler seuls lorsqu'on pouvait dorénavent se passer..."
Geroge Marçais pense qu'il y a eu deux envois de tesselles de mosaique destinées au Mihrab de la mosquée de Cordoue car un autre historien arabe rapporte que ces dernières ont été destinées à Abdel Rahman III le père d'Al Hakam II. Pour concilier les deux, George Marçais pense que le projet de décoration du Mihrab est antérieur à Al Hakam II et qui l'a été conçu (projet) par son père Abdel Rahman III. En tout cas, la façade de ce Mihrab est restée telle qu'elle était au temps d'Al Hakam II et dont la richesse d'ornementation et l'éclat ne sont surpassés par aucun ouvrage ancien ou moderne de ce genre. Ce Mihrab encore étincelant aujourd'hui de dorures et de mosaiques comme au temps d'Al Hakam II est à la fois le spécimen le plus complet et le plus merveilleux de l'art arabo-islamique au Xe car il résume toutes les connaissances acquises à cette époque par les arabes des les diverses partie de la construction et de la décoration des édifices.
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