lundi 2 décembre 2013

L'ARTISANAT: COMPARAISON ENTRE TLEMCEN ET MÉRTOLA

Qu'est-ce que l'artisanat?

"C’est l’espace ouvert qui semble ne pas avoir de limite. Ce sont les couleurs et les odeurs qui naissent de la terre. C’est le tracé sans pareil de l’architecture rurale, présente dans les "montes” des grandes propriétés, dans les quartiers les plus anciens des villes, des bourgades et des villages ou dans les chapelles qui mettent une touche de blanc au sommet des collines. C’est ce que l’on peut lire dans les manières d’être et de faire, dans les arts qui sont conservés et se renouvellent, dans la tradition que l’on sauvegarde et que l’on réinvente, dans le "cante” que, avec leur âme et leur cœur, seuls les doués savent chanter"

1-MÉRTOLA la ville portugaise de la région d'Alentejo, son artisanat est dans une période de changement. La tradition est passée de père en fils, mais les maîtres sont devenus les professeurs de publics plus vastes. Et c’est ainsi qu’est apparue une nouvelle génération d’artisans, qui parient sur ce qui se vend, en laissant au reste la place que l’on réserve toujours à ce qui a de la valeur, mais qui n’a pas d’usage: le musée.

Couvertures, tapis et tapisseries...

Les couvertures ou Mantas Alentejanas traditionnelles sont fabriquées sur le métier à tisser, avec des fils de laine de brebis, blanche ou noire. Ce sont de très jolies pièces. On les met sur les lits, elles décorent les murs et, parfois, servent aussi de tapis. Aux motifs traditionnels s’ajoutent aujourd’hui d’autres modèles, avec de nouveles couleurs, fruit de la créativité de ceux qui les conçoivent et les produisent. Avec les mêmes techniques, mais en employant aussi le coton, on fait aujourd’hui des rideaux, des sets individuels qui embellissent les tables, des houpelandes, des ponchos, des coussins, des sacs, des couvertures de voyage, des chaussettes, des nappes … Les principaux centres de production qui ont fait école dans cet art et qui subsistent encore sont Reguengos de Monsaraz et Mértola.

Les Tapis d’Arraiolos, brodés depuis des siècles, sont arrivés jusqu’à nous grâce au travail, au génie et à l’art de plusieurs générations de brodeuses qui continuent toujours, encore aujourd’hui, souvent assises devant la porte de leur maison, à créer les dessins de la tradition, point par point.

Ce que l’on sait, c’est que tout a commencé au XVe lorsque le roi Manuel I a ordonné l’expulsion de Lisbonne de plusieurs familles musulmanes. En route vers l’Afrique du Nord et le Sud de l’Espagne, quelques-unes se sont arrêtées à Arraiolos. Bien accueillis localement, les artisans de ces groupes, camouflés en convertis, ont commencé à se dédier à la manufacture de tapis. C’est ainsi que sont nés les tapis d’Arraiolos, qui auront connu, jusqu’à nos jours, trois époques auxquelles correspondent trois compositions décoratives différentes.

TLEMCEN, capitale des Zianides et terre d'accueil des andalous: A propos de la place de l’artisanat dans ladite cité, Yahia Ibn-Khaldoun avait recensé ainsi pas moins de 4.000 métiers à tisser, durant les temps forts de la période zianide. En revanche, au milieu du XIVe siècle, André Cochet donne le chiffre de 500. Enfin, Alfred Bel, par suite d’un recensement effectué vers 1911, dénombre 44 ateliers. Aujourd’hui, on en compte beaucoup moins. Il faut dire que le commerce était loin de constituer une activité autarcique et le caractère international des échanges avec d’autres métropoles était fortement attesté. En effet, la ville de Tlemcen comptait dans ses murs, au début du XIVe siècle, environ 2.000 marchands qui étaient venus de diverses régions d’Europe.

Tapis et costumes tlemcéniens, une griffe connue et reconnue, jadis. Qui se souvient du label tlemcénien ? Qu'en reste-t-il ? Que sont devenus ces vaillants créateurs de la beauté et de la qualité ? Existent-ils toujours ? L'époque où les objets artisanaux, de véritables chefs d'œuvre, était une référence internationale a été douloureusement enterrée sans raison. Malheuresement, l'artisanat tlemcénien a connu ces dernières années un net recul qui en dit long sur l'état de l'art dans la capitale des Zianides. Il est plus qu'urgent de débattre des voies et moyens à mettre en œuvre pour donner un véritable coup de fouet à ce secteur qui fut jadis très florissant.

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