L'année 1079 fut celle de la conquête de Tlemcen par les Almoravides. Ils venaient de loin, de la Mauritanie et du bas-Sénégal. C'était là qu'un chef énergique et en même temps un apôtre, avait groupé ces grands nomades Sahariens et leur avait enseigné les vérités de l'Islam. Le Calife des musulmans, Youssef Ben Tachfin fera de ces chameliers des combattants qui portèrent la lutte jusqu'en Espagne (Bataille Zallaka en 1086) où ils rétabliront la situation compromise par l'effondrement du califat de Cordoue.
Les Almoravides guidé par Youcef Ibn Tachfine se présentèrent devant Agadir (Tlemcen), montés sur des chameaux au flanc desquels pendait un grand bouclier de cuir. Un long voile noir couvrait le bas de leur visage et descendait sur leur poitrine, tandis qu'un autre leur couvrait le front et ne laissait voir que les yeux, d'où le surnom des Al Moulathamines ( les voilés, en arabe الملثمين). Tlemcen tomba entre leurs mains et assura aux conquérants une tête de pont indispensable à leurs conquêtes futures, c’est à cette époque que s'érigea Taghrart, la Tlemcen actuelle. Le chef almoravide, venant du Maroc, a installé son camp à l'ouest de vieille cité, plus exatement au niveau d'Al Méchouar qui fut construit par les Zianides des siècles après.
A la nouvelle Tlemcen, Taghrart, on construit d'abord une demeure pour le gouverneur et surtout une grande mosquée, manifestation de la ferveur religieuse des conquérants. Youssef Ben Tachfin instaurait partout l'Islam ascétique et rigoureux dont il avait fi pour lui-même une règle de vie. Les chroniqueurs disent de lui qu'il dépeignait les plaisirs du monde: quelque que grande que fut la puissance que Dieu donna, il ne se vêtit jamais que de laine, il ne se nourrit que d'orge, de viande et de lait de chameau. De fait les mosquées semblent naître soi les pas de ce conquérant et on dit qu'il y travaillait de ses propres mains. L'Algérie lui doit la Grand Mosquée d'Alger, celle de Nédromah et celle de Tlemcen. Les deux premières ont subsisté avec la sobriété et la simplicité propres à l’art almoravide. Celle de Tlemcen fut profondément remaniée par les successeurs de Youssef Ben Tachfin. En se rendant les maîtres de l’Espagne après avoir rétabli la situation compromise par l’effondrement du califat de Cordoue, les Almoravides firent goûter à Tâgrârt, ce
nouveau centre urbain, les charmes de l’Andalousie. Cepenant le palais Almoravide Qsar-El-Quadim ou el Bali a disparu mais la mosquée subsiste encore.
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