jeudi 8 octobre 2015

POPULATION NOIRE ET LE COMMERCE DES ESCLAVES À TLEMCEN

C'est durant le règne des Zianides que les esclaves noirs sont apparus massivement dans la cité lemcenienne. D'un jeune âge (fille ou garçon), les esclaves étaient sollicités pour travailler dans les palais royaux zianides, dans les champs, dans l'armée régulière ou encore dans les maisons de notables et riches commerçants tlemceniens autant que "domestiques". Certaines esclaves du Soudan s'occupaient de l'organisation des mariages, des baptèmes et même l'allaitement des nouveux-nés. D'après Yahia Ibn Khaldoun, le frère cadet du sociologue Abdel Rahman, rapporte que le nombre des eslcaves a augmenté exceptionnellement pendant la période des zianides en raison de la prosperité agricole de la ville et qui exigeait une main d'oeuvre considérable. Naturellement, ceci a fait prospérer le commerce des esclaves pendant cette période et qui occupait le deuxième rang juste après l'orfévrerie.

La source principale des eclaves était le Soudan ou ils étaient arrêtés dans les forêts africaines puis vendus à des commerçants nord-africains et juifs et très vite se retrouvaient dans les marchés de Tlemcen, Fès, Kairouan et jusqu'en europe. Leur prix variait entre 25 et 60 dinars d'or pour les hommes et il pouait atteindre les 1000 dinars pour une femme. Les prix des esclaves à Tlemcen dépendait de l'âge du sujet, de son origine, de son expérience et fortement de sa condition physique. Dans les marchés Soudanais, les commerçants=caravaniers maghrebins échangeaient parfois des esclaves contre des marchandises ou ils les achetaient à des pris symboliques. Par exemple la fille ou le garçon qui ne dépasse pas 15 ans pouvait voir son prix l'équivalent de 6Kg de blé. Alors que les enfants et les vieillards pour la moitié. À Tlemcen, un pur sang pouvait être échanger contre 15 voire 20 esclaves du Nigeria.

Il faut souligner que l'Islam est venu pour abolir l'esclavage et ce genre de commerce c'est pour cette raison que le propriétaire se devait prendre soin de son esclave, sauvegarder sa dignité et le traiter avec respect car le cadi de la ville avait pleinement le droit d'intervenir afin d'accorder la liberté à l'esclave. On assistait à des situations où les esclaves eux-même achetèrent leur liberté par le biais de l'argent durement gagné après leur travail dans les champs, dans les palais...Dans l'amée Zianide, on les appelait "El Wasfanes=الوصفان" à cause de leur peau noire, Abou Hammou II, le roi Zianide, les avait utilisé dans cadre de sa protection personelle, de plus ils a incorporer dans le cadre d'une unité d'intervention spéciale au sein du palais royal.

La majorité des maisons tlemceniennes pendant le règne d'Abou Hammou II comptaient au moins une domestique et sans doute ces El Jarwari, الجواري (concubines si j'ose dire) ont pu donner naissance à une nouvelle génération par mixage éthnique, issu d'une relation entre El Jaria venue d'afrique, Soudan...et son maître tlemcenien. Au fil du temps, la société tlemcenienne tolérente, indulgente et ouverte a pu les contenir et les intégrer dans la vie quotidienne d'un point de vu éconimique, sociale, culturel...et ceci malgrè leurs diverses origines éthniques, tribales, géographiques et classes sociales. Un quartier entier leur a été dédié, il s'agit du quartier de Sidi Lahcen pas loin de Bâb Zir, les chroniqueurs français l'appelaient "village des nègres". Alors ne soyez pas surpris si vous croiseriez une jour un tlemcenien de couleur noire, il se pourrait qu'il soit plus tlemcenien que vous. émoticône smile

PS: Photo d'une famille de Tlemcen.


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