dimanche 21 juin 2015

RAMADAN À TLEMCEN PENDANT LES ROIS ZIANIDES
Semblable aux bienfaits de l'élagage d'un arbre, le Ramadan procure un renouveau et des forces neuves. Il apporte une meilleure comprehension de ceux qui souffrent de la faim. Il est important de rappeler que le Coran a été pendant l'une des dix dernières nuits de Ramadan. Ramadan ou Ramdan en accent Tlemcenien doit être un mois de pénitence, de recueillement et de prières. le musulman met sa santé quelque-fois fortement à l'épreuve, comme par exemple, quand il jeûne tous les jours pendant le mois de ramadan, quand il sacrifie son sommeil nocturne pour faire des prières surérogatoires pendant des nuits entières. Selon les traditions, la célébration du mois sacré de Ramadan commence dès les premiers jours avec beaucoup de prières et de charités "Sadakates, صدقات", et les visites nocturnes des familles pour renforcer les liens familiaux.
Toutes les mosquées de la capitale changeaient d'apparence, on décorait les salles de prières par la pose de plusieurs bougies et Candiles et par le combustion des encens et "B'khour, بخور" qui dégagent une fumée odoriférente de diveres sensations telles que le Musk, le Santal, l'Ambre...Les habitants de la ville accordaient une importance majeure à la prière des Tarawih en particulier celle qui était organisée dans la grande mosquée de Tlemcen avec l'imam "Abou El Abess El Zwawi, ابو العبّاس الزواوي" dotait d'une belle voix et qui maîtrisait parfaitement l'art de la récitation du Coran "التجويد". Les rois Zianides organisaient des séances de lecture du coran dans le palais d'El Méchouar et apportèrent un exemplaire du Coran de "Othman Ibn Affane "qui faisait partie d'un butin de guerre. Au départ, le Coran en question avait été sauvegardé par Abdel Rahman Al Dakhil, fondateur des Omeyyades en Andalousie. Le Coran tomba sur les mains des Almohades lorsqu'ils ont détrôné les Almoravides. Les Almohades ont utilisé ce Coran lors des nuits de Ramadan, le lisant, l'ont emporté avec eux dans leurs compagnes et voyages se sentant bénis par sa présence. jusqu'au dernier calife Almohade "El Mu'tadid, المعتضد" qui l'a emporté à Tlemcen mais il fut tué en 1247. L'armée révoltée a saccagé les biens du sultan et parmis les objets pillés se trouvait ce Noble Coran. Sans connaître sa valeur, ni son prix, ni sa portée, elle l'emporta à Tlemcen pour le vendre. Le sultan Yaghmoracen Ibn Ziane arracha le Coran à celui qu'il avait et ordonna d'en prendre soin et de le garder. Ce Coran resta dans les biens des Zianides jusqu'à la conquête de Tlemcen par des Mérinides dans les derniers jours de Ramadan 1337. Et les Mérinides en ont fait le même usage que les Almohades jusqu'à ce qu'il fut enlever lors de la bataille de Tarifa en 1340. Regrettant fortement sa perte et s'efforçcant de le chercher sachant qu'il se trouvait au Portugal, le rachat du Coran en 1344-1345 coûta des milliers dinars d'or...
Il n'existe pas de rupture aussi marquée à Tlemcen, "ville traditionnaliste et moderne à la fois". À Tlemcen, cette foi sincère que procure Ramadan n'exclut pas une certaine tolérance dans les rapports avec les non-musulmans. Toutefois les tlemceniens ne permettraient pas à un de leurs coreligionnaires de se mettre ostensiblement en opposition avec sa loi religieuse ; par exemple, un habitant qui romprait publiquement dans la journée le jeûne de ramadan serait maltraité. À Tlemcen on célébrait deux Nefqa avant Ramadan et deux autres pendant. Les deux premières Deux nefqas ont lieu pendant le mois de redjeb (le 15 et le 27). Elles ont pour but de se préparer pieusement au jeûne du mois sacré de Ramadan, qui lavera le musulman de ses péchés. Les deux autres nefqas ont lieu pendant le mois de ramadan (le 16 et le 27). Celle du 27 est la plus importante de toutes les nefqas fêtées à Tlemcen elle correspond à "la nuit du destin".
Pour le jeûne de ramadan, les parents se montrent très exigeants vis-à-vis de leurs enfants. Aussi n'est-il pas rare de voir ici des bambins de dix ans jeûner comme père et mère pendant le mois de Ramadan. L'enseignement du Coran, que relativement peu d'enfants reçoivent, se donne dans plusieurs écoles à TIemcen. Comme partout ailleurs, cet enseignement, encombré de cérémonies magiques ayant pour but de faciliter la mémoire de l'étudiant, consiste, de la part de l'instituteur, à taire apprendre de mémoire et sans les comprendre les sourates du Coran.
N'oublions pas la H'rira qu'on fait à Tlemcen avec un pâte à base de semoule grossière et du levain qu'on laisse fermenter, on fait cuire à l'eau les pois chiches, fèves, lentilles et autre légumes secs, on les pile avce du carvi, on mélange le tout avec la pâte pour former une bouillie claire. D'autres ajoutent de la viande finement découpée assaisonéé de coriandre, de riz, de semoule gros grains : Berkoukes...à suivre.


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