mardi 24 mars 2015

LES GUILLOTINÉS DE TLEMCEN
La guillotine est une machine de décapitation inventée en France et très célèbre durant la Révolution française. Cette machine infernale a été largement inspirée des méthodes utlisées par les tribunaux de l'inquisition en Andalousie. Son nom est lié à un certain Joseph Ignace Guillotin, politicien et medecin français connu pour avoir fait adopter la guillotine comme mode unique d’exécution capitale. En France, une guillotine fonctionna à la prison des Baumettes à Marseille pour la dernière fois en septembre 1977, et fut remisée définitivement, après l’abolition de la peine de mort en 1981, à la prison de Fresnes à Paris. Par pure coïncidence, un médecin lyonnais, J.M.V. Guillotin (pas de relation) fut exécuté par la guillotine. ce qui contribua à une fausse rumeur comme quoi Guillotin aurait lui-même été exécuté par "sa" machine. Joseph Ignace Guillotin est en réalité mort de causes naturelles. Et comme disait Victor Hugo; « Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. »
Dès la "colonisation", les Français ont introduit au Maghreb, en Algérie principalement, leur Justice et leur méthode de châtiment. L'objet est très vite devenu un sujet d'horreur absolue, car si la guillotine a été souvent employée pour châtier des criminels de droit commun, elle l'a également été bien trop souvent pour exécuter des condamnés politiques : certains avaient du sang sur les mains, d'autres non. Désormais la guillotine d'Algérie, modèle original de Berger 1868, est en exposition dans un musée d'Alger, symbole d'une douloureuse politique colonialiste.
D'ailleurs, connaissez-vous l'origine du mot "Bouzelouf"? C'est un mot utilisé dans plusieurs régions d'Algérie pour désigner un plat traditionnel à base de la tête du mouton sacrifié le jour de l'aid. En réalité, l'histoire de ce mot est beaucoup moins succulente car le 16 février 1843 à Alger, Le martyre Ben Zelouf Abdelkader fils de Dahmane fut la première victime Algérienne de cette macine de mort, donné en spéctacle au niveau de la place de Bâb El Oued à Alger. Il a été condamné pour assassinats et vols dans la région d'Alger selon l'administration colonialiste française.Et pour illustrer une tête coupée, Benzelouf est devenu Bouzelouf. Nous connaissons plusieurs années plutard le martyre héro "Ahmed Zabana", le premier indépendantiste algérien guillotiné, le 19 juin 1956, dans la prison de Barberousse à Alger.
Tlemcen aussi avait son contingent de victimes qui ont alimenté la guillotine. Dans les photos que je vous propose, nous pouvons assisté à l'exécustion du martyre Zenan Bachir Ould Si Abdelkader qui a eu lieu le 26 Août 1912 au village de Montagnac-Remchi. Zenan Bachir a été reconnu coupable de l'assassinat du gendarme Richard, dans le village de tentes à proximité (douar) de Bel-Ouardous. Il a été détenu à la prison de Tlemcen, mais ramené sur la scène de son crime pour subir son exécution. L'autre photo montre une autre scéne d'exécusion au niveau du centre ville de Tlemcen.
Voici la liste des autres victimes de la région de Tlemcen de cette machine de la terreur:
A- Octobre 1861: Un condamné inconnu.
B- 24 octobre 1868: Quatre condamnés inconnus.
C- 02 octobre 1875: Si ben Ali Ould si l'Habid ben Mansour. Ce dernier a été condamné par la cour d'assises d'Oran. Fils de marabout, s'offusqua qu'une mère lui refuse la main de sa fille malgré son importance au sein de la communauté. Le 26 février 1875, à Aïn-el-Hout, il tue et viole la femme qu'il convoitait, et assassine sa mère et sa soeur.
D- 28 octobre 1913: Azizi Abdelkader ould Djelloul.
E- 04 août 1917: Bouzian Ould Hadjazi: Ses complices, Chikh Ould Labib et Abderrahman Ould Boudjema, sont grâciés.
F- 01 octobre 1917: Bouhaf Boumedine. Son complice, Abdelkader Loudjdi, est grâcié.
G- 08 octobre 1918: Boubekeur Mohamed Ould Mohamed.
H- 15 juillet 1921: Ben Aïssa ben Amar.
I- 10 mars 1923: Abdelkader ben Mohamed. Au procureur qui lui demandait ses dernières volontés, le condamné répond : "Un Impérial Anis !
Allah Yerhamhoum, paix à leurs âmes





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