samedi 7 février 2015

VISITE AU CIMETIÈRE DE TLEMCEN
La médina de Tlemcen était dotée de plusieurs cimetières en proportion avec le nombre de sa population. La majorité de ces cimetières se trouvaient à l’extérieur de la médina, au-delà des remparts et précisément au niveau des portes principales de la ville. Cependant, il existait aussi des carrés de cimetière déstinés aux familles royales connus sous le nom de «Al khoûlwa ou Al Râwda, الروضة أو الخلوة» et situés à l’intérieur de la médina de Tlemcen au chevet des mosquées ou encore dans des jardins annexés au palais royal. On peut citer Al Râwda des rois Zianides qui se trouvait au niveau de la Grande Mosquée de Tlemcen, Al Râwda du jardin de la mosquée Sidi Ibrahim El Masmoudi, Al Râwda de la Medersa El Yâaqoubia, Al Râwda de la mosquée d’Abou Mediene et enfin Al Râwda de Sidi Senoussi. Progréssivement, les cimentières publiques situés à l’extérieur de la ville devenus insuffisants, se sont agrandis au cours du temps et avec l’expansion urbaine et la croissance de la taille de la population tlemcenienne, ils ont fini par déteindre sur l’intérieur de la médina de Tlemcen.
Les cimetières de Tlemcen ressemblent bien plus à des lieux de promenade ou de halte agréable qu'à des endroits de tristesse et de désolation oii l'on vient pour pleurer. On ne voit pas pleurer dans les cimetières à Tlemcen. Un grand contraste avec le cimetière chrétien ou juif de la ville où s'accumulent sur les monument funèbres, comme dans des bazards, des statuettes d'anges et de saints, des couronnes et des palmes multicolores, des offrandes hétéroclytes, hommages plus ou moins symboliques des vivants aux parents qui sont morts et les cimetières musulmans, où la simplicité est la règle, oú rien ne distingue la tombe, du pauvre de celle du riche, si ce n'est la finesse de l'écriture ou de la matière des stèles funéraires donnant le nom du défunt. Effectivement, à Tlemcen, une sépulture musulmane se compose de de cinq pièce essentielles : La Roussiya, الروسية, le Chahed, الشّاهد, les deux Djennabiyates, الجنابيات et la plate-forme en marbre ou en faïance. Parfois, à la stèle qui se trouve aux pieds, on grave quelqu'une de ces formules de la foi musulmane, proclamant la vanné des choses d'ici-bas et la grandeur d'Allah Tout-Puissant: « Tout ce qui est Ici-bas doit passer.- mais ce qui durera éternellement, c'est la face de Ton Seigneur, Puissant et Généreux. »: كُلُّ مَنْ عَلَيْهَا فَانٍ, وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ ذُو الْجَلالِ وَالإِكْرَامِ .
Alors que dans les campagnes, la tombe la tombe est encore simplifiée. À peine un caillou quelconque à la tête et aux pieds, avec le léger renflement de la terre rapportée sur le cadavre, en marque-t-il la place. Parfois, des fagots d'épines, fixés par de grosses pierres, recouvrent ces simples tombeaux pour les protéger contre l'hyène ou les chacals. À Tlemcen, et les promeneurs européens, est certainement celui de Sid'i Senoussi. C'est là que la plupart des tlemcéniens sont enterrés aujourd'hui. Aucune limite bien précise ne les sépare les tombes. ici comme là l'herbe et les fleurs des champs cachent, incomplètement les vieilles stèles funéraires et celles qui sont plus récentes. Des ormeaux
plusieurs fois centenaires, des oliviers qui n'ont plus d'âge, d'admirables cyprès tout noirs auprès des blanches coupoles, des arbres respectables et respectés, des mausolées .de saints oubliés ou encore vénérés, sont là comme des gardiens muets et vénérables de ces milliers de morts que depuis des siècles on enferre à leurs pieds.
Le chemin du cimetière de Sidi Senoussi est celui qui mène au village de Sidi Abou Mediene et au sanctuaire du fameux patron de Tlemcen. Il n'est pas seulement chaque jour fréquenté par de nouveaux pèlerins, mais aussi par les femmes tlemceniennes, les parentes de ceux récemment enterrés là. Elles viennent, par petits groupes bavards, visiter à certains jours de la semaine la tombe des leurs et rester un moment; auprès de ceux qui de la vie terrestre, et fugitive sont passés dans celle de l'Au-Delà. Mais l'herbe pousse bientôt sur cette tombe encore fraîche hier et déjà oubliée demain, et les visiteuses se dirigent vers une nouvelle qui vient de se refermer sur un nouveau parent, quelque part dans ces vastes jardins...
















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