la photographie n'est plus considérée aujourd'hui comme de la simple documentation interchangeable. Au contraire, elle est une véritable archive. Comme telle, on se doit donc de la replacer dans son contexte historique. Ici sur le groupe nous avons partagé et nous continuons à partager des anciennes photos de Tlemcen. Tlemcen ville d'art et d'histoire fut le modèle de choix pendant des années sous les objectifs des premiers photographes que nous oublions et qui pourtant ont parcouru des zones à risques équipé d'étranges et anciens appareil photo pour nous transmettre des fragments de temps qui ne reviendront pas. Il convient de dire qu'Il faut aimer la solitude pour être photographe et lorsqu'on est prisonnier de l'image, cela nous donne toutes les audaces ceci pourrait expliquer la renommée de certains photographes les plus distingués.
Chaque ville d'Algérie avait son photographe mais c'est Tlemcen qui accueillit certainement le plus grand nombre et voici l'un d'entre eux' Il s'agit biensure de Joseph Augustin PEDRA qui fixe sur le négatif, dès la seconde moitié du XIXème siècle, nombre de rues, d'habitants, de monuments historiques, de marchés pittoresques... À vrai dire on ne connait pas grand-chose de la vie du premier photographe de Tlemcen à part ces quelques lignes. Comme tout photographe professionnel, PEDRA avait son studio sur la ruelle de Sidi El Yedoune à Tlemcen. Il né à Tlemcen en 1860, Grégoire est le fils de Joseph Pedra, qui semble être devenu photographe après avoir été peintre en bâtiment. On connaît les deux mariages du père et du fils, à Batna en 1857 pour le père (alors déclaré peintre), à Tlemcen, en 1879 pour le fils. A cette date, le père est photographe. Les clichés publiés dans plusieurs célèbres revues sont sans doute du père, et sont les seuls qui subsistent de leur production. On raconte que la famille est originaire d’Espagne.
Alexander A. Knox voyageur londonien en visite à Tlemcen nous a laissé sa rencontre avec la femme de PEDRA: "...Nous avions demandé à l'hôtel pour aller à une rue près de la grande place, c'était, si je me souviens bien, appelée "la ruelle Sidi Yeddoune», pour obtenir des photographies de Tlemcen. Nous avons frappé à une porte où il y avait quelques photos dans une armoire de verre contre le mur. une vieille femme nous a ouvert la porte: "Ah, mon cher monsieur, ce pauvre Pedra est mort; je suis sa veuve". Ça nous attristé de l'entendre, et nous étions sur le point de partir lorsque la vieille dame nous a supplié d'entrer en disant que la présence des voyageurs est une bénédiction pour elle et que c'était un acte de charité qu'une personne achetera ses photographies. Nous avions sélectionné certaines photos, et nous avions demandé s'il y avait d'autres, elle nous a dit qu'elle va préparer d'autres à partir des négatifs: "Je peux facilement le faire, je suis bricoleuse comme mon fils "Ah! Mon, mon fils le pauvre! »dit-elle, et elle fondit en larmes. Nous avions essayé avec quelques mots de l'apaiser et de la consoler puis nous lui avions demandé si elle pouvait nous raconter son histoire peut être que ceci soulagerai sa douleur: "Ah!, l'autre jour mon pauvre fils s'est fusillé, il est tombé raide mort-là sur cette dalle encore entachée de son sang....Le garçon avait du sang espagnol dans ses veines du côté de son père alors que la mère était une française.''
Les belles photographies de Joseph Augustin PEDRA ont déjà fait connaître une partie de Tlemcen et se monuments. Un photographe d'un grand talent passionné et généreux qui a su mettre en valeur sa ville natale comme le témoignent ses photos saisisantes d'une rare intensité. Il est donc désirable et fortement recommandé que son travail et ses oeuvres soient reconnus et publiés ou simplement exposées.
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