mardi 23 décembre 2014

QUAND 300 MOUDJAHIDINE FONT VASCILLER L'ARMÉE FRANÇAISE
En allant vers Nedroma et Djeballa (un ethnonyme qui désigne les habitants d’une région montagneuse), on ne peut s'empêcher de s'émerveiller devant la verdoyante vallée qui caractérise cette région, dominée par les majestueux monts Fellaoucen, qui d'ailleurs portent bien ce nom puisqu’en Amazighe Fellaoucen signifie «le plus grand». On raconte qu'à partir du sommet Fellaoucen dit "El Menchar" on peut même distinguer par temps clair les montagnes andalouses de l'autre côté de la méditérranée.
Ce sommet était le théâtre d'une forte et dure bataille de la révolution Algérienne qu'on a tendance à oublier si ce n'est une rue du centre ville de Tlemcen au niveau de l'ancien cinéma REX est là pour nous la rappeler car elle porte son nom.
C'est le 20 Avril 1957 que la Grande Bataille Fellaoucen se déclencha, elle durra deux jours et deux nuits durant lesquels et pour la première fois l'armée Algérienne mobilisera 3 régiments (Katayeb) équipées avec un maximum d'armes et qui se sont installés au niveau des monts Fellaoucen dont le stratégique mont "El Menchar" qui fut le lieu essentiel de cette bataille. Selon les témoins encore vivants de cette bataille seulement 300 braves moudjahidines munis d'un admirable courage ont tenu tête à 20.000 militaires Français du général Salan qui reçoit le plein pouvoir pour liquider cette résisitance, et appuyés par des blindés, 10 mortiers, 30 avions bombardiers et 12 hélicoptères de combat.
Les Moudjahidine avaient bien préparé leur coup, mieux protégés par des fortifications déjà installés à l'avance suite aux informations reçues quelques jours plutôt sur le déplacement de l'ennemi. Deux jours et deux nuits, c'était une véritable épreuve pour les jeunes soldats mais l'armée de Salan se trouva trop faible devant un petit groupe de héros Algériens mieux organisés. Un vrai combat de face et même de corps à corps, les balles de l'ennemi s'évaporaient face à la bravoure des combattants Algériens. Et pour venir à bout de la résistance féroce opposée par les moudjahidine, les Français en sueur ont utilisés des armes interdites tels le napalm et le gaz.
Enfin, il ne nous reste que de donner le bilan de cette mémorable bataille; plus de 106 martyrs sont tombés au champ d'honneur et 60 blessés et plus de 700 soldats français ont été tués et 400 blessés en plus d'un avion abattu. La victoire nette de l'armée Algérienne a précipité la chute du gouvernement Guy Mollet, président du conseil comme rapporté par les médias français de l'époque.
(Photo Djebala, crédit Rachid)


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