UNE JOURNÉE AU HAMMAM À TLEMCEN
Qu’on l’appelle Bain maure en andalousie ou Bain turc par les occidentaux, le Hammem qui signifie « eau chaude » est un lieu de détente, de bien-être et de sociabilité. la pratique du hammam ne commença vraiment à se développer qu'environ 600 ans après Jésus-Christ, lorsque le prophète Mohammed (PSL) lui-même, conquis, en fit l'apologie. Avant son arrivée (messager de l'islam), les arabes de la péninsule arabique n’utilisaient que l’eau froide puis adoptèrent le bain de vapeur, mais adaptèrent très vite cette pratique. Ainsi donc le hammam pris une signification religieuse, et il devint rapidement une annexe à la mosquée, où il était utilisé afin de se conformer aux règles d'hygiène et de purification de l'Islam. On accorda moins d'importance au volet développement physique et intellectuel, et seule la pratique du massage perdura. Après avoir goûté aux plaisirs de l'eau chaude, les musulmans n'appréciaient plus les douches et les bains d'eau froide. Le hammam devint une un lieu de retraite tranquille, dans une demi-pénombre, où régnait une atmosphère de farniente et de solitude. Sur le plan architectural, la voûte des plafonds fût abaissée, les bains se faisant plus petits et plus modestes. Les musulmans préférèrent en construire plusieurs plus petits disséminés à travers la ville, le baigneur passait à travers trois salles, une chaude, une tiède et une autre froide.
La Hammam Avait des propriétés médicinales, « Le bain guérit de la variole et d'autres maladies cachées » écrivait le calife al'Qu'imin en 1032. Après avoir été utilisé pendant des siècles à cet effet, le hammam doit son surnom de « docteur silencieux » aux Musulmans. Le plus ancien bain traditionnel d’Algérie est à Nedroma, ce monument classé patrimoine national qui se trouve au cœur de la médina de Nédroma est connu sous le nom de hammam El Mourabitine ou El Hammem El Bali, construit en 1095 et 1147 (je dirai plutôt 1095). L’écrivain andalous, Yousuf Ibn Abdelhadi avait dit : « Celui qui a beaucoup pêché devrait construire un bain (en signe de pénitence.) Les gens allaient au Hammam pour se purifier sur le plan physique mais aussi spirituel ce qui constitue une recommendation majeure de notre prophète (PSL). Il y avait toujours de bonnes raisons pour se purifier et se rappeler à Allah : avant de porter de nouveaux vêtements, après un long voyage, une convalescence ou une sortie de prison.
Cependant, à Tlemcen et pendant la période des zianides il fut l’objet d’une grande discorde entre les savants de la ville, ceux qui disent qu’il est autorisé de fréquenter ce genre d’endroit et les opposants. Finalement, le Hammem est devenu une pratique tolérée dans la société tlemcenienne et même une tradition obligatoire chez les hommes et même les femmes.
Les femmes de Tlemcen ne tardaient pas à aller au Hammam lors de plusieurs occasions telles que le mariage, après l’accouchement et avant l’aïd(s). Pendant les zianides, certains de ces hammams étaient consacrés exclusivement à elles, alors que d’autres étaient mixtes avec des horaires séparées biensure comme était indiqué sur les portes. Et si un homme voulait parler à sa femme, il n’avait de possibilité que d’appeler une des gérantes du Hammem.
Les femmes de Tlemcen ne tardaient pas à aller au Hammam lors de plusieurs occasions telles que le mariage, après l’accouchement et avant l’aïd(s). Pendant les zianides, certains de ces hammams étaient consacrés exclusivement à elles, alors que d’autres étaient mixtes avec des horaires séparées biensure comme était indiqué sur les portes. Et si un homme voulait parler à sa femme, il n’avait de possibilité que d’appeler une des gérantes du Hammem.
À cette époque, le baigeur avait le droit à deux seaux d’eau chaude inclus dans le prix, tout extra était payé à l’avance. Les gens s’amusaient enormément dans les hammams, parlaient et chantaient à haute voix. Les propriétaires des bains obligeaint les baigneurs à porter « Setra ou مئزر en arabe) sous peine de vous demander de quitter le lieu et insister sur la séparation les enfants des adultes et les filles des femmes matures. Comme le café, le bain était l'un des rares endroits tlemceniens à être accessible à tous, depuis le matin très tôt jusqu'à tard le soir, parfois même plus longtemps. La fonction de « barbier » était une des attractions des bains. Il rasait les barbes, coupait les cheveux, pratiquait des saignées (Hidjama). Les barbiers étant en contact rapproché avec les baigneurs, il ne leur était pas permis de manger de l'ail. Une tâche importante incombant au barbier consistait à poncer la plante des pieds des baigneurs pour en éliminer les callosités. On croyait que les pieds sans callosités permettait non seulement aux mauvaises vapeurs de s'échapper, mais faisait également disparaître la migraine. Quand le baigneur se levait, la fatigue et autres effets indésirables descendaient et quittaient l'organisme par les pieds. Les barbiers, au courant des nouvelles de la ville et de l'extérieur, étaient des sources d'information et de commérages.
Le Hammam Aujourd’hui
En tant que lieu public, le hammam est presque l’unique endroit où il n’existe aucune distinction sociale. Toutes les catégories s’y côtoient. Mis à part le bain, le principe premier du hammam est de s’extraire de son quotidien, surtout de se détendre. Aujourd’hui dans les bains traditionnels, on y trouve deux bassins, un pour l’eau chaude et l’autre pour l’eau froide. Les femmes sont censées ramener avec elles un seau, afin de puiser l’eau, il porte le nom de « mahbess ». Dans les bains un peu plus modernes, les deux bassins sont supprimés et remplacés par un socle, communément appelé « sorra » et des petits éviers en marbre avec des robinets d’eau chaude et froide, épargnant ainsi aux baigneuses l’effort d’aller chercher l’eau. Tout un personnel y est mobilisé pour garantir la meilleure prise en charge des baigneurs. Pour les hommes, il s’agit d’un homme assez costaud, un gaillard, appelé « moutcho ». Cet homme, dont l’appellation tire son origine de l’espagnol, a une grande carrure, une bonne musculation et surtout un grand souffle, sachant qu’il passe beaucoup de son temps dans une salle à la température très élevée. Dans le but d’assurer le service du massage et le gommage.
En tant que lieu public, le hammam est presque l’unique endroit où il n’existe aucune distinction sociale. Toutes les catégories s’y côtoient. Mis à part le bain, le principe premier du hammam est de s’extraire de son quotidien, surtout de se détendre. Aujourd’hui dans les bains traditionnels, on y trouve deux bassins, un pour l’eau chaude et l’autre pour l’eau froide. Les femmes sont censées ramener avec elles un seau, afin de puiser l’eau, il porte le nom de « mahbess ». Dans les bains un peu plus modernes, les deux bassins sont supprimés et remplacés par un socle, communément appelé « sorra » et des petits éviers en marbre avec des robinets d’eau chaude et froide, épargnant ainsi aux baigneuses l’effort d’aller chercher l’eau. Tout un personnel y est mobilisé pour garantir la meilleure prise en charge des baigneurs. Pour les hommes, il s’agit d’un homme assez costaud, un gaillard, appelé « moutcho ». Cet homme, dont l’appellation tire son origine de l’espagnol, a une grande carrure, une bonne musculation et surtout un grand souffle, sachant qu’il passe beaucoup de son temps dans une salle à la température très élevée. Dans le but d’assurer le service du massage et le gommage.
On y trouve aussi le service accompli par la « Nadhéra » et celui de la « Teyyaba ». En premier lieu, et dès l’entrée au hammam, nous retrouvons la nadhera qui tient ce nom de la fonction de la surveillance des affaires et des clientes. En effet, elle qui se charge des affaires des clientes, déshabille les enfants qui accompagnent les parents, applique les teintures et le henné, se tient mobilisée pour servir les serviettes ou le peignoir lorsque la femme finit son bain. Il faut signaler que dans les traditions, les jeunes garçons de plus de 8 ans ne sont pas admis dans le hammam des femmes. Dans la chambre chaude, nous retrouvons le rôle de la tayyaba. Cette dernière est chargée du massage et du gommage.
Pour l’histoire, le mot « tayyaba » tire son origine de l’époque où les femmes étaient chargées de faire chauffer l’eau pour le servir aux clientes. D’où l’appellation « tayyaba ». Elles jouaient un rôle social très important. La tayyaba était, en quelque sorte, une véritable agence matrimoniale. Rien ne lui échappait. Toutes les portes des maisons lui étaient ouvertes. Elle était respectée et avait sa place dans toutes les cérémonies familiales.
La tayyaba faisait l’intermédiaire entre deux familles, les rapprochait et ramenait les informations utiles pour une union. Plusieurs accords de mariage se sont déroulés dans un hammam sous la conduite vigilante d’une tayyaba. Les jeunes filles n’avaient pas le droit d’élever la voix au hammam, encore moins d’offenser la tayyaba, de peur de ne jamais figurer sur la liste noire.
La tayyaba faisait l’intermédiaire entre deux familles, les rapprochait et ramenait les informations utiles pour une union. Plusieurs accords de mariage se sont déroulés dans un hammam sous la conduite vigilante d’une tayyaba. Les jeunes filles n’avaient pas le droit d’élever la voix au hammam, encore moins d’offenser la tayyaba, de peur de ne jamais figurer sur la liste noire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire