LA FEMME ET LA POÉSIE AMOUREUSE À L'ÉPOQUE ANDALOUSE
La poésie amoureuse fut particulièrement à l’honneur dans l’Espagne musulmane du XI siècle, ou de nombreux lettrés s’illustrèrent en ce domaine. Des oeuvres telles que le Tawq al Hamama de Ibn Hazm (le collier de la colombe) prouvent la prédilection qu’avaient les Hispano-musmlmans. Ibn Hazm (994-1094) est sans doute l’historien le mieux placé pour parler des femmes andalouses, personnalité multiforme, homme politique, moraliste, historien, théologien d’une des écoles les plus littéraliste de l’Islam. Il était connu pour son honnêteté, sa vaste culture et ses activités littéraires. Oeuvre de jeunesse, le célèbre collier de la colombe apparaît comme un véritable répertoire de l’amour courtois, mais non platonique, de ses personnages, de ses thèmes et de ses comportements, le tout en vers et prose alternés. Cette oeuvre s’anime à l’évocation d’aventures et de cas exemplaires où resurgissent, soutenus par un lyrisme volontiers précieux, les souvenirs personnels de l’auteur.
Il nous livre dans son ouvrage Tawq al-Hamâma, les résultas de ses propres expériences avec les femmes. Il fut éduqué par elles :
Il nous livre dans son ouvrage Tawq al-Hamâma, les résultas de ses propres expériences avec les femmes. Il fut éduqué par elles :
" J’ai personnellement observé les femmes et connu leurs secrets, ce qu’un autre ne pourrait guère connaître. C’est que j’ai été élevé sur leurs genoux, j’ai grandi auprès d’elles, je n’ai connu qu’elles et n’ai fréquenté la société masculine que quand j’étais déjà un jeune homme et que mon visage se couvrit de duvet. Ce sont elles qui m’ont appris le Coran, m’ont transmis bon nombre de poésies et m’ont familiarisé avec l’écriture. Dés que j’ai commencé à comprendre - j’étais encore un tout jeune enfant -
mon unique souci, ma seule activité intellectuelle ont été de chercher à connaître les affaires des femmes, à rechercher les informations les concernant et à bien me pénétrer de tout cela je n’oublie rien de ce que je vois d’elles "
.
Ibn Hazm dans son livre évoque la prédilection des califes Umayyades de Cordoue pour les femmes blondes et ajoute que la femme au cou svelte de cigogne n’est pas toujours préférée à celle qui a un cou normal. La bien-aimée est ornée de toutes les vertus, comme il ressort d’une histoire qui lui est arrivée personnellement. Les chroniqueurs attestent que la femme andalouse était très présente dans la poésie amoureuse andalouse. Cette dernière absorba les caractéristiques et tous les styles des poèmes d’amour composés dans les centres orientaux de l’empire musulman, mais elle ne verse que rarement dans l’obscénité et la vulgarité. Pour le Ghazal (la poésie d'amour) : " Dans tous les thèmes que nous avons analysé, écrit H.Pérés, la femme et l’amour tiennent une place prépondérante ".
mon unique souci, ma seule activité intellectuelle ont été de chercher à connaître les affaires des femmes, à rechercher les informations les concernant et à bien me pénétrer de tout cela je n’oublie rien de ce que je vois d’elles "
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Ibn Hazm dans son livre évoque la prédilection des califes Umayyades de Cordoue pour les femmes blondes et ajoute que la femme au cou svelte de cigogne n’est pas toujours préférée à celle qui a un cou normal. La bien-aimée est ornée de toutes les vertus, comme il ressort d’une histoire qui lui est arrivée personnellement. Les chroniqueurs attestent que la femme andalouse était très présente dans la poésie amoureuse andalouse. Cette dernière absorba les caractéristiques et tous les styles des poèmes d’amour composés dans les centres orientaux de l’empire musulman, mais elle ne verse que rarement dans l’obscénité et la vulgarité. Pour le Ghazal (la poésie d'amour) : " Dans tous les thèmes que nous avons analysé, écrit H.Pérés, la femme et l’amour tiennent une place prépondérante ".
Le cadre de la poésie érotique est la pièce indépendante dans laquelle le Ghazal est traité principalement et pour lui-même. L’exemple le plus caractéristique de ce genre de cette poésie est la fameuse nūniyya qu’Ibn Zaydūn (poète et politicien de Cordoue) dédia à Wallàda peu de temps avant la rupture de leur relation. La nūniyya connut et connaît encore un très large succès. Emilio Garcīa Gōmez, qui considère Ibn Zaydūn comme : " le plus grand poète néo-classique de l’Espagne musulmane » pense que la réussite de ce morceau d’anthologie réside, aux yeux des occidentaux du moins, dans le fait qu’il est « très proche du goût de l’occident".
Quelques siècles plus tard, l’historien Maqqarî ajoute qu’en dépit de toutes les malveillances, elle fut une femme pure ayant su préserver son honneur, et d’illustrer ce propos par ce vers de sa composition : « Si les gens admirent ma beauté qu’ils sachent que je suis comme les antilopes de la Mekke dont la chasse est illicite. » Les descriptions de la femme sont très nombreuses dans la poésie Andalouse, et les notations sur la beauté de l’aimée ne s’écartent guère des canons de la beauté classique. Parmi les éléments thématiques les plus fréquents, une large place est faite au visage de la bienaimée, chez Ibn Khafadja le visage était comme un raccourci du jardin, où s’épanouissaient les roses et toutes sortes de fleurs :
1- Une (fleur) m’a fait bon accueil, merveilleuse, simplette : j’ai alors souhaité que la clarté
(du jour) devienne obscurité (de la nuit).
2- Elle m’est apparue, me ravissant vieillard comme jadis elle m’a ravi jouvenceau.
3- Agréé, je l’ai accueilli avec émotion du regard qui, a bien réfléchi, est (une sorte de langage).
4- Grisé de joie, je l’ai alors vénérée, elle excusa ma vieillesse et accabla le destin
de reproches.
5- Elle exhala son parfum, ce fut un printemps lointain qui s’attendrit généreusement et me l’offrit en guise de salut.
Les jambes selon l’imagerie andalouse, sont assimilées pour leur finesse et leur blancheur, aux rouleaux de papyrus : C’est une idole, qui accapare la beauté tout entière par son corps drapé dans une riche tunique, et dont les « bracelets, à la marche, ceignent des tubes de papyrus. »
(du jour) devienne obscurité (de la nuit).
2- Elle m’est apparue, me ravissant vieillard comme jadis elle m’a ravi jouvenceau.
3- Agréé, je l’ai accueilli avec émotion du regard qui, a bien réfléchi, est (une sorte de langage).
4- Grisé de joie, je l’ai alors vénérée, elle excusa ma vieillesse et accabla le destin
de reproches.
5- Elle exhala son parfum, ce fut un printemps lointain qui s’attendrit généreusement et me l’offrit en guise de salut.
Les jambes selon l’imagerie andalouse, sont assimilées pour leur finesse et leur blancheur, aux rouleaux de papyrus : C’est une idole, qui accapare la beauté tout entière par son corps drapé dans une riche tunique, et dont les « bracelets, à la marche, ceignent des tubes de papyrus. »
En générale nous pouvons dire que pour être aimée, une femme doit être belle selon les canons de la beauté de l’époque. C’est surtout le visage de la bien-aimée qui subjugue par son éclat et sa fraîcheur, puis les différents éléments qui le constituent : Le front, source de lumière, les yeux noirs comme ceux de la gazelle ou parfois comme le narcisse, les cils et les sourcils autant d’arcs et de lances meurtrières, les pommes ou des roses des joues, la source fraîche et apaisante de la bouche et des lèvres, la salive telle une liqueur enivrante, les dents, marguerites éclatantes de blancheur. Ajoutons le cou qui rappelle la fleur de lys, les cheveux, les ténèbres, les seins généreux de grenades éclatées, la taille fine, svelte et souple étant comparée au rameau de saule et la croupe prospère à une colline sablonneuse. Ces images sont empreintées à la nature dans ce qu’elle a plus attrayant.

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