dimanche 15 juin 2014

QUELQUES ANCIENNES CROYANCES À TLEMCEN
Avant d'aborder ce sujet j'amerai vous rappeler que le caractère licite ou illicite de ces pratiques n'est pas abordé ici. chacun est libre de se prononcer dessus, personnellement je ne fais rapporter que des faits et je ne veux pas rentrer dans ce débat.
Les pratiques rituelles à Tlemcen peuvent se dispenser ou pas d'un marabout. Certaines de ces pratiques peuvent être sacrificielles, purificatrices, propitiatoires... Elles consistent à excorciser un mal ou peuvent protéger du mauvais oeil, ou à conjurer les djinns. Le marabout même à distance peut dispenser sa Baraka dans la mesure où c'est lui qui ira remercier quand l'objectif a été atteint. Mais les Saints hommes ne sont pas polyvalents, les tâches doivent être divisées entre eux et chaque marabout a une spécialité bien précise à l'exception de Sidi Abou Mediene dont la baraka est multiforme mais celle de la fortune est la plus notoire car les commerçants qui veulaient devenir richer aller le visiter en lui adressant des prières.
Nous savons tous que le coût du mariage de Tlemcen n'est pas donné. Voici "Lalla Baqça" en montant le village d'El Eubbad, cette sainte est sollicitée par les démunies de trousseau ou espèrent une dot convenable. Ainsi les jeunes filles l'invoquent: "Ya Lalla Baqça âtina Eddah wel Khorsa, يا لالّة بقسة أعطينا الدّاح و الخرصة" qui veut dire Oh! Lalla Baqça puisses-tu nous donner bracelet et pendentif.
Sidi El Medjassi dont la mosquée qui abritée sa tombe, ne reste que la moitié d'un minaret. Les femmes de tlemcen non remariées ou en attente le bon parti vont rendre visite son mausolée. Elles escaladent le minaret à la manière d'un muezzin et prononcent la prière suivante à haute voix: " Ya sidi El Medjassi, âbbili t'âassi we radlli n'âassi, يا سيدي المجّاسي عبّيلي تْعاسي و ردلي نْعاسي" qui veut dire, Oh! Sidi El Medjassi ôtes-moi mes insomnies et rend mon someil.
Les marabouts guérisseurs qui possèdent une spécialité medicale sont: Sidi Othmane, son mausolée se trouve tout en haut du village d'El Eubbad. Ce saint est spécialisé dans la coqueluche et les problèmes respiratoires. Étrangement, le Râb Amîn-Kaouâ était aussi fréquenté par les musulmans pour la même maladie. Les parents du malade égorgent symboliquement celui-ci avec un canif non aiguisé qu'ils déposent ensuite dans le sanctuaire israélite.
Pour guérir le trachome, on doit faire boire au malade une tisane à base d'olivier sauvage dont les feuilles auront été ramassées de l'arbre de cet espèce qui se trouve au niveau du petit mausolée blanc saint Sidi ali Ibn Yâacoub qui se trouve non loin de la koubbah de sidi Yâacoub, gardien des femmes stériles et de leur fidelité (voir la discussion sur le sujet).
Plus loin, Sidi ali Ben N'guim, lui est réputé dans le traitement des maladies psychiques. Les visiteurs accompagnent le malade d'un bouc acheté pour être sacrifié. Mais aupravant, qu'à l'issu des invocations, il faut que le bouc prenne aux yeux du malade l'apparence d'un djinn. C'est le signe que le djinn s'est enfin détaché du malade pour se faire bouc.
De plus chaque artisan avait son protecteur, les fileuse de la laine qui vont se rendre à Souk El gh'zel à l'aube pour vendre leur marchandise avaient coutume de passer d'abord devant Sidi El Ouezzane considéré comme le patron de la peseé. Elles lui adressent ces prières: " Ya sidi El Ouezzane Tahdar li fi El Mizane, Ya Sidi Nawzen Bithiqa we Souf Tebqa, يا سيدي الوزان تحضر لي في الميزان، يا سيدي نوزن بالثيقة و الصوف تبقي. qui veut dire: Oh! sidi El Ouezzane, sois présent (témoin) à la pesée, Oh! seigneur, je pèse honnêtement, il me restera de l'excédent.
Au marché, ces femmes invoquaient le patron des vendeurs, Sidi Merzouq: Oh! Sidi Merzouq toi qui protège le marché (السوق), puisses-tu m'aider à écouler ma vente "Ân-Fad, النّفاد"
Les autres rituels sans les interventions des marabouts sont:
"Fâl al âatba, فال العتبة" ou le sort du seuil, il s'agit ici d'un rite sacrificiel. En général après l'achat d'une nouvelle demeure, on immole une bête dont on aura enterré une partie de son corps à la seule intention des djinns. Le plus souvent, on se contente d'un coq et de verser son sang à l'entrée. Selon les coyances populaires, le sang procuure une immunité contre les maladies et les accidents. Je vous envois vers la publication sur Beyt Er-riche.
Contre le mauvais oeil, une Khemssa ou encore un fer à cheval qu'on mettai à l'entrée des maisons ou encore sous le lit du nouveau-né. Je vous envois vers la publication sur l'accueil du nouveau-né à Tlemcen.
Le hénné et les tatouages aussi sont dotés d'un pouvoir magique de protection. Se sont de vrais talismans. D'ailleurs le hénné d'Achoura était sacré et utilisé comme un puissant talisman. Je vous envois vers la publication sur les rites du hénné à Tlemcen.
Les chiffons noués aux arbres sacrés, prépuces de la circoncision, ongles, cheveux, et même les peignes sont autant d'objets receptacles de la madie ou du mauvais oeil.
Quand un enfant déverse du lait, de l'eau ou même de la nourriture par terre, il faut se garder de l'essuyer aussitôt, car il est dit que c'est "la ration" dévolue aux djinns.
À Tlemcen, quand on veut venger son ennemi, on s'emploiera à frotter du charbon devant le sanctuaire de Sidi Boushak El Tayer. D'autre part il est de coutume de ne pas prêter (à la voisine) la levure parceque cela provoque l'éruption des boutons chez les enfants. De même manger des rognons peut prédisposer à des kystes cutanés (au niveau du crâne). Il ne faut pas non plus prêter l'aiguillette à coudre, car ce geste pourrait occasionner un malheure dans la famille.
Enfin, il arrive que la tradition populair ene soit pas unanime dans la signification à donner à certains objets, voire à certains animaux domestiques. Par exemple: alors que le pigeon roucoulant nommé : "Fakhêt, فاخت" considéré comme noble puis qu'il peut réciter le coran: le Dikr, certaines familles des chorfas proscrivent cet oiseau de leurs demeures l'assimilant à un hibou.

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