vendredi 13 juin 2014

L'INCROYABLE VOYAGE DE L'ANDALOUS "AL QALASADI, القلصادي": DE BAZA, PUIS TLEMCEN ET ENFIN BEJA EN TUNISIE
Si l’Occident peut se réclamer des plus grands penseurs, des plus grands poètes et littérateurs, des artistes les plus fins, des savants les plus distingués, des monuments les plus éclatants, l’Espagne à l’avantage de partager, avec bonheur, ce très riche patrimoine et possède, en plus, un autre patrimoine encore plus riche et plus brillant qui lui vient de la civilisation arabo-musulmane dont elle s’est profondément imprégnée au cours de près de huit siècles de connivence avec un peuple venu d’orient et du Maghreb avec une croyance et une langue nouvelles qui allaient bouleverser totalement l’individu espagnol et introduire un développement inattendu dans son mode de vivre, de penser et de s’exprimer.
Son parcours
En 1412, la ville andalouse "Bastah" (Baza, dans la province de Grenade) a donné naissance à Abou Al Hassan ibn Ali ibn Muhammad al-Qalasadi. Il avait commencé son éducation à Bastah, en apprenant le Coran et en étudiant la science. Il s'était déplacé au sud, loin des zones de la guerre, à Grenada où il avait continué ses études, particulièrement en philosophie, en science et en législation musulmane. Puis Al Qalasadi s'interessa aux situationx mathématiques générales et non seulement à des problèmes issus de la vie quotidienne, il réussi à résoudre des problèmes algébriques en utilisant pour la première fois des symboles.
Grand voyageur du savoir, Al-Qalasadi quitta Grenada, pour le Maghreb, il passa beaucoup de temps à Tlemcen (7 ans) Il avait passé quelques temps à Tunis et à Tlemcen où il avait étudié sous l'égide de ses professeurs l'arithmétique et ses applications tels que Ben Zaghou qu'on aura l'occasion d'exposer son parcours mais aussi Aissa El Routmi qui à son sujet Al Qalasadi écriva; (ولم يكن يحسن تعليم المبتدىء ، ولذلك لم يشتهر عند جميع الناس كغيره). Par la suite, Al-Qalasadi de Tlemcen se dirigea vers l'Egypte. Là encore, il avait étudié chez quelques principaux savants de ce pays. Finalement, Al-Qalasadi avait atteint la Mecque, le but de son pèlerinage, puis retourna à Grenade. Mais Grenade commença sa chute, les royaumes d'Aragon et de Castille étaient aux porte de la ville. Les armées chrétiennes qui s'avançaient, rendaient la vie impossible pour Al-Qalasadi: Courageusement... s'engageant dans une pénible tentative d'organiser la résistance, mais bientôt il a été forcé de joindre les hordes andalouses de réfugiés qui s'étendaient sur le Maghreb. Al-Qalasadi mourrut en 1487 dans la ville tunisienne de Béja.
Le célèbre historien des sciences F. Woepcke analysait le manuscrit « كشف الأسرار عن علم الغبار »,(Kashf al-Asrar an ilm al ghobar), d'al-Qalasadi et levait le voile sur le symbolisme alors utilisé au Maghreb par les mathématiciens du Moyen Age. Al-Qalasadi est décrit comme un spécialiste dans la répartition d'héritages qui ont pris les premiers pas vers la présentation du symbolisme algébrique. Ses contributions au symbolisme algébrique consistaient à utiliser des mots courts arabes, ou seulement leurs lettres initiales, comme symboles mathématiques.
En particulier il a utilisé :
"Aa, و" voulant dire "et" pour +
"Illa, إلاّ" voulant dire "moins" pour -
"fi, في) voulant dire "fois" pour X
"Ala, على" voulant dire "sur" pour la division (/)
"J" de jidr, جدر voulant dire "racine"
"Ch" de chaye, الشيء" voulant dire "chose" (X, l'inconnue)
"M" de "mourabbâa, مربّع" pour X à la puissance 2
"K" de "moukkaâb, مكعّب" pour x à la puissance 3
"L" de "Yâadilou, يَعْدِلُ" pour Égale.
Le célèbre historien des sciences F. Woepcke analysait le manuscrit « كشف الأسرار عن علم الغبار »,(Kashf al-Asrar an ilm al ghobar), d'al-Qalasadi et levait le voile sur le symbolisme alors utilisé au Maghreb par les mathématiciens du Moyen Age.
Al-Qalasadi a écrit plusieurs livres sur l'arithmétique et un sur l'algèbre. Quelques-uns sont des commentaires comme son commentaire sur le Talkhis amal al-hisab, تلخيص امال الحساب (Résumé d'opérations arithmétiques) par Al-Bannâa surnomé l'architecte qu'on a eu l'occasion d'aborder son riche parcours. La mosquée d'EL Bannâa qui se trouve au niveau d'Al kissaria a Tlemcen lui est dédiée. El Bannâa mourut un siècle avant Al-Qalasadi et ce dernier fut le premier à écrire un commentaire sur le travail d'Al-Banna qui lui-même avait écrit un commentaire sur son propre travail.
Certainement Al-Qalasadi avait écrit des travaux originaux. Son important traité était al-Tabsira fi'lm al-hisab (éclaircissement de la science de l'arithmétique). C'était un texte difficile qui avait de l'ampleur suivant l'exemple d'Ibn Al-Banna. Al-Qalasadi l'avait suivi en écrivant une version plus simple qu'il avait appelée le Dévoilement de la science de l'arithmétique. Même s'il l'avait considéré trop difficile pour être utilisée dans l'enseignement, il avait écrit une troisième version : le Dévoilement des secrets de l'usage des lettres tumultes.
Ainsi, J Samso-Moya écrit :"...L'auteur analyse le travail des mathématiciens du Maghreb comme s'ils étaient entièrement indépendants de leurs prédécesseurs dans l'est islamique. Ceci l'amène à accentuer l'importance du symbolisme algébrique utilisé par Al-Qalasadi (1412-1486) sans prendre en considération les tentatives semblables antérieures dans l'est et l'ouest islamique, un fait qui était déjà connu - dans la seconde moitié du 19e siècle." par F Woepcke.
Le livre est une réimpression du traité du 19e siècle de Woepcke, sur lequel Samso-Moya s'est appuyé. Ce dernier écrit :"...L'auteur semble croire que le symbolisme algébrique est développé en premier lieu en Islam par les mathématiciens arabo-espagnols Ibn Al-Banna (m. 1321,) et Al-Qalasadi (m. 1486) : l'extrême rareté du symbolisme algébrique dans les parties consacrées à l'algèbre dans les livres médiévaux italiens sur l'abaque et l'arithmétique est peut-être due au fait que Leonardo Fibonacci (m. après 1240), dont "Liber abaci" était extrêmement influent dans l'Italie médiévale, n'était pas informé du travail des mathématiciens andalous."

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