TLEMCEN, L'OBSESSION DE SES ENNEMIS

Dans le conflit Mérinide-Zianide beaucoup des frais de guerre engagé par le sultan Zianide Yaghmoracen Ibn Ziane ont été supportés par Ibn Al Ahmar de Grenade, les références historiques indiquent que ce dernier avait envoyé 10.000 pièces d'or à Yaghmoracen avant l'intervention du sultan Mérinide Abou Yaâcoub en Espagne en 1281.

Un évènement historique d'une importance capitale est passé inaperçu dans l'histoire de Tlemcen Zianide et qui fut l'un des prémices du fameux siège de Tlemcen. En effet, le Wali de Marrakech était le fils du sultan Abou Yaâcoub, un garçon ambitieux, intègre mais pressé de prendre le pouvoir; poussé par les conseils d'un vizir pour se soulever contre son père. Ce dernier était forcé de se déplaçé à Marrakech pour mettre fin à la révolte ; il finira pa obliger son fils à demander "l'Aman, الأمان et le pardon" alors que le vizir s'enfuît et se réfugie à Tlemcen.

Le sultan Abou Yaâcoub demanda à son homologue Zianide, Abou Uthman Ibn Yaghmorcen de lui livrer le coupable traître. Mais, ce dernier refusa de le lui remettre au nom des lois de l'hospitalité. Ce fut l'un des motifs sérieux pour que les mérinides déclarent à nouveau la guerre aux Abdelwadides. Fidèles aux conseils de son père Yaghmoracen, Uthman resta à l'intérieur de ses remparts obligeant ainsi les mérinides à assièger Tlemcen. Mais ils ont réussi à s'emparer de la banlieu de Tlemcen, "Imama" et malgrè l'utilisation des machines de siège le blocus ne durra que 40 jours avant que le roi mérinide ne leva le siège et retrouner à Taza pour la préparation d'une offensive contre les croisés de l'Espagne.

Un an plus trad, les soutiens des Tlemceniens apportés aux royaumes de Castille et d'Aragon a envenimé les relations avec les mérinides et malheuresement ceci fut la goutte qui déborda le vase car les conséquences d'un tel acte furent très graves. De plus, le Mérinide trouva un autre pretexte dans "le mauvais accueil" reservé à son ambassadeur par la cour de Tlemcen.

Pour soumettre Tlemcen, Abou Yaâcoub a commencé par occuper la ville frontière qui sépare les deux royaumes. On peut chercher ici la fin du royaume des zianides et le début de celui des mérinides, cette démarcation a été au niveau de la ville de "Taourite, تاوريرت" plus à l'Ouest de Ouejda. Et oui, Ouejda faisait partie du royaume Zianide que Uthman Ibn Yaghmoracen n'a pas hésitié de défendre lorsque Abou Yaâcoub a entamer la destruction de sa muraille; mais les pertes zianides étaient conséquentes.

En 1295, Touerite fut annexée aux Mérinides, puis il s'emparra d'Oran, Mostaganem, Alger, Miliana...une après l'autre, aucune ville ne lui résiste. Seulement Tlemcen, et pour en finir, il commença par isoler ses ennemis en construisant une muraille qui entoure la ville bordée en dedans d'un fossé très profond. Et pour acabler les Tlemceniens, la ville d'Al Mansourah fut bati. Le nom que le sultan avait donné à sa nouvelle ville est trés prémonitoire "La victorieuse" car tout semble indiquer une victoire imminente. Mais les assiégés tiennent bon, malgré le situation qui devint de plus en plus catastrophique jusqu'à la délivrence: "Combien est proche le secours de Dieu, ما أقرب فرج الله".

Nous avons souvent rappeler les faits historiques liés aux conflits entre les deux dynasties et si on regarde en profendeur, de manière générale les guerres livrées par les Zianides étaient violentes et se caractérisent par l'affrontement directe et les sièges que Tlemcen avait l'habitude de subir ne venaient que plus tard. Ibn Khaldun nous explique si les Mérinides ont souvent battu les Zianides c'est seulement parcequ'ils étaient nombreux et plus puissants:

"Aussi leur dynastie supassait-elle l'autre et chaque fois les Mérinides étaient vainqueurs de leurs rivaux. On dit qu'au début les Mérinides étaient seulement 3000 et les Abdelwadides seulement 1000. Par la suite les effectifs accrurents en raison de l'attraction du pouvoir, avec sa vie facile et ses nombres de courtisans"