jeudi 20 mars 2014

PORTRAIT DE LA BRIOCHE DITE: LA MONA
Pendant que certains cherchent à dévaloriser l'image de la civilisation musulmane, nous, nous préférons la magnifier et la glorifier via ces petits rappels de l'histoire commune qui unit à jamais les deux rives de la méditerranée. Je pense que maintenant vous êtes familier avec le portrait de l'andalousie, les circonstantces politiques qui favorisèrent la naissance et l'essor de cette prodigieuse civilisation en terre Espagnole. Mais un des traîts qui frappe le plus l'historien d'Al Andalus est le rayonnement indiscutable que les musulmans, persécutés par l'inquisition et chassés de leur terre excercèrent sur le monde et le Maghreb en particulier. En matière de cultures, d'échanges furent continus, il n y a pas eu de coupure entre les deux mondes. Dès l'aube de la conquête musulmane avait eu un contact permanant qui a donné naissance à un malaxage ethnique, culinaire (voir le résumé de la Bastila) sans précédent.
Assurément, les moeurs raffinées de ces musulmans avaient pénétré dans les petites cours Maghrebines, elles avaient apporté l'artistocratie, le goût du luxe et le sens du confort. Doucement mais sûrement, les habitudes des Andalouses s'imposèrent aux Maghrebines ; les Tlemceniennes était souvent données en exemple. Souvent, la nouriture qu'on servit aux sultans Zianides s'inspirait de la cuisine Andalouse. Une brioche appelée "la Mouna ou la Mona" très connue dans l'Oranie et notamment Tlemcen a retenu mon attention que je qualifie comme "label d'authenticité" ou "pièce à conviction" de cette influence Andalouse et une trace de leur symbiose au Maghreb.
Nous allons faire un bond en arrière de plusieurs siècles dans l'histoire de cette délicieuse brioche parfumée à la fleur d'oranger, truffée de zeste de citron et saupoudrée de sucre ; qui nous rappelle tant de souvenirs de notre enfance.
Cette galette briochée portent plusieurs noms: la Mouna, la Mona, brioche de pâque, brioche judéo-espagnole, brioche Espagnole...Bref, plusieurs noms donc possible plusieurs origines, voici les hypothèses:
Tout le monde est d'accord pour dire que le nom le plus répandu en Algérie est la Mona alors qu'ailleurs c'est plutôt la brioche Espagnole. Il est souvent affirmé que cette pâtisserie a été amenée par les Espagnols en Oranie.
Une autre hypothèse rapproche le nom du gâteau de celui du fort construit par le premier gouverneur espagnol, don Diego, marquis de Comarez, à l'endroit même du débarquement ; ce fort fut appelé Castillo de la Mona (Château de la Guenon, devenu fort de la Moune, puis Fort Lamoune), car, dit-on, l'endroit entièrement boisé était habité par des bandes de singes (mono en espagnol). Pour la fête de Pâques, les familles auraient fait passer aux prisonniers du fort des gâteaux, piqués sur de longues perches, qui auraient pris le nom du lieu.
Une troisième hypothèse avance que le gâteau porterait ce nom parce que les Oranais avaient l'habitude d'aller piqueniquer près de ce fort, à Pâques. Henri Chemouilli, quant à lui, rapproche mouna de mimouna, probablement issu de l'arabe imoun (heureux), qui est le nom du dernier jour de la Pâque juive.
Selon André Lanly, « mouna » vient du valencien mona (avec un o fermé), qui dériverait de l'adjectif latin munda dans l'expression munda annona qui désignait le pain de luxe dans l'armée romaine. Il s'appuie sur le fait qu'en valencien, comme en catalan, la dentale du groupe nd s'efface. Dans le parler populaire d'Algérie, « mouna » désignait aussi un coup porté sur la joue : « Il lui a mis une mouna comme ça ! ».
Pierre Mannoni signale en tout cas que quelle que soit la forme de la mouna, l'important réside dans la tradition du piquenique où on la déguste et que cette coutume, qui se retrouve partout en Algérie, constitue une célébration du printemps, un « rite plus païen que chrétien sans doute ». Il rejoint Joëlle Hureau pour qui « faire la mouna, c'est sacrifier à un rite ».
C'est alors dans l'origine Espagnole qu’intervient une tradition réginale Andalouse Valencienne qui évoque une vieille femme surnommée « La Mouna » pétrissant un pain avec la plus blanche des farines et des œufs les plus frais afin de guérir une Reine frappée d’un mal mystérieux. Ce « sein de la sultane » brun, arrondi, lisse et luisant émut le Roi qui donna le nom de Mona à ce gâteau.
Donc, son origine Andalouse nous envoie vers son origine arabe: Nous allons chercher la signification du mot Mouna ou Mona. Pour celà je vous envois vers le Noble Coran, Sourate la vache au verset suivant: وَظَلَّلْنَا عَلَيْكُمُ الْغَمَامَ وَأَنزَلْنَا عَلَيْكُمُ الْمَنَّ وَالسَّلْوَى. El Mann ( الْمَنَّ) était une grâce, une charité, une bienvaillance offerte par Dieu: هو كل ما يمن الله( تعالي) به علي خلقه من نعمه.
Dans le cas de l'andalousie, cette brioche était très appréciée par les rois musulmans et chrétiens, Il s'agissait d'un régal que les musulmans offraient en cadeau à leurs seigneurs d'où cette appélation de l'arabe Espgnole "LA MONA ou LA MOUNA".
Bon Appétit


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