mardi 7 février 2017

LE CALIFAT DE CORDOUE AU SAUVETAGE DE TLEMCEN
L'an 912, marqua un tournant majeur dans la politique omeyyade lorsque le calife andalous Abdel Rahman décida d'intervenir au Maghreb et notamment à Tlemcen. Petit rappel : Abû al-Mutarraf al-Nâsir li-Dîn Allah, أمير المؤمنين أبو المُطرّف عبد الرحمن الناصر لدين الله (Cordoue, 7 janvier 891–Madinat El-Zahra, 15 octobre 961) était le premier calife d'Andalousie et le fondateur du califat de Cordoue. Sa grand-mère était Oneca Fortúnez, fille du roi de Navarre Fortún Garcés et l'une des épouses d'Abd Allah Ibn Mohamed (son père). Sa mère, Muzna ou Muzayna, était elle-même une Jaria chrétienne de Mohamed. Par ses origines, Abdel Rahman III avait une barbe d'un roux blond qu'il n'hésitait pas de la teindre en noir pour ressembler aux arabes de l'andalousie venus du moyen orient, par fierté de ses origines.
Désireux de mettre un terme à l'essor du Shiisme de l'autre rive de la méditerranée, le puissant calife de son temps renforça les défenses côtières andalouses ainsi que sa flotte, puis il chercha à aider les anciens alliés de Cordoue sur El Ifriqia. Dans la région de Tlemcen, une alliance fut signée entre des tribus Amazighes locales et les Omayydes de Cordoue en Andalousie. Par cette conduite, ils s'attiraient le mécontentement des Fatimides et très vite s'emparent de l'île stratégique de Rechgoun. Moussa Ibn Abou Âfia, chef local ayant abandonné le parti des Fatimides pour se rallier aux Omeyyades écrivit alors à Abdel-Rahman III pour lui demander un appui militaire pour un assaut imminent sur l'île de Rechgoun. Sans tarder, le calife donna l'ordre de prépaprer 15 navires de guerres, et il y fit embarquer des trouppes, des armes, des munitions et de l'argent. Cette flotte se dirigea directement vers l'île de Rechgoun à partir du port d'Almeria, l'île fut assiéger, on tua un grand nombre de ceux qui s'étaient réfugiés, alliés des fatimides. Connue par les pêcheurs du coin sous le nom de "l'île de Leila", elle fut définitivement conquise au Xe jusqu'à la colonisation française.
Agadir -Tlemcen- fut Idrisside de 790 jusqu'à 931, car après cette date elle se soumettra aux Fatimides jusqu'en 955 date à la quelle la tribu zénète des ifrinides (Ifren veut dire une caverne en tamazight) soutenue par le calife Abdel Rahman III de Cordoue s'en emparère. Tlemcen garde toujours des vestiges Fatimides, par exemple, "Derb H'lawa" de l'ancienne médina, portait le nom de "la rue des Fatimides" avant la montée des Almoravides qui achèvent définitivement la dynastie des Beni Ifrenes en 1080.
Finalement, l'intervention d'Abdel Rahman à Tlemcen pour mettre fin aux ambitions Fatimides illustre bien son rôle de défenseur de l'islam Sunnite. La prise du titre califien par Abdel Rahman III en 929 conforta les prétensions omeyyades au Maghreb alors même que des marchands andalous s'installaient à Ténès et fondèrent la ville d'Oran. Abdel Rahman écrivit avant sa mort : " Depuis que je suis calife, richesses, honneurs, plaisirs, j'ai tout possédé, tout épuisé. Les rois, mes rivaux, m'estiment, me redoutent, et me porte envie. tout ce que l'homme désire, le ciel me l'a prodigué ; et cependant dans ces longues années d'apparente félicité, je ne puis compter que quatorze jours heureux. Qu'es-ce donc que la grandeur, le monde et la vie?
À la mort de ce Calife Magnifique, on trouve au trésor public (Khizanet el Mâl) 5 millions de dinars, soit 250 quintaux d'or monnayé. Sous son successeur, son fils El Hakam II, le total des recettes versées s'élèvait à 40 millions de dinars...


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