dimanche 5 février 2017

Des erreurs à soulever sur ces plaques

Avant de vous donner mon point de vue, à titre personnel je vous informe que je considère ce genre d'erreurs graves et pénibles, parcequ'une plaque comménorative est là pour rappeler un événement historique particulier et précis. Je pense qu'aucune personne du commun des mortels n'accepte qu'on se trompe sur son nom ou sa date de naissance, son lieu de naissance ou encore d'écrire de fausses informations sur sa tombe par exemple. Alors pourquoi on le fait pour des personnages qui ont marqué l'histoire de Tlemcen ? Pourquoi de façon inconsidérée, nous traçons leurs parcours ? Si je prends le temps pour signaler ces fautes avérées c'est pour qu'on les corrige et afin d'éviter que cela ne se reproduise. Croyez moi, c'est épuisant et embarassant de voir ces fautes. Chaque année ils changent les revêtements des trottoirs, ils peuvent quand même changer une plaque de quelques centimètres sur un mur ?! J'espère que le message arrivera aux responsables... 

Comme vous l'avez signalé, évidemment il y a une erreur sur l'année de naissance du Cheikh Larbi Ben Sari. Ce dernier est né en 1870 et non pas 1863. Je ne sais pas, peut être qu'ils voulaient lui donner le chiffre symbolique de 99 ans :). De plus, personnellement je ne comprends pas le rapport entre le Grand Bassin et la maître de la musique andalouse !! Elle nʼa ni queue ni tête, cette histoire ! Ils pouvaient donner son nom au département de la musique à l'université de Tlemcen ou une salle de culture, un Amphithéâtre ou encore, créer une bourse d'étude qui porte son nom pour les étudiants du domaine de l'art musical...Bref, aussi une petite remarque esthétique, ils auraient pu traduire en français la plaque où le nom de Larbi Ben Sari est indiqué car celle du bas est proposée en arabe et en français. 

L'autre erreur concerne le fond, comme quoi le Grand Bassin était la tombe de plusieurs descendants Zianides. J'aimerai rappeler que cette histoire est une légende sans fondement historique, mais si on a voulu la citer malgré tout, je dirais qu'il fallait préciser en ajoutant ceci : " selon la légende..., تقول الأسطورة ". Mais supposant que c'était vrai, le Grand Bassin est sec depuis des siècles alors pourquoi des fouilles n'ont jamais été pratiquées sur le site, pendant au moins le début de la colonisation française ? On sait très bien que les français ont retourné Tlemcen de fond en comble pourtant jamais au Grand Bassin...Ce qui m'amène au point suivant en rappelant que les français n'ont jamais restauré le Grand Bassin comme indiqué sur la plaque mais ont tenté de le restaurer entre 1845-1849 et ils n'ont pas réussi à le remplir. La nuance est de taille car dire d'un ouvrage restauré signifie qu'il a retrouvé pleinement sa fonction primaire, le remettre en son état initial, ce qui est le stockage d'eau ici. À ma connaissance, il a été utilisé comme un terrain d'entrainement et de manoeuvres militaires pendant la colonisation française. 

Finalement, ma dernière remarque concerne la phrase en arabe : و استغلّوه كمنتزه (بالقوارب. Comme ça été écrit en arabe, on ne sait pas avec précision qui a utilisé ce Grand Bassin comme un lieu de plaisance : Les Français ou les Zianides ?  لاندري على من يعود الضمير المنفصل للغائب "هم" في فعل "استغلّوه" الفرنسيون أم الزيانيون؟. C'est vrai pendant les Zianides il servit de terrain de jeux et d'entrainements maritimes. Et pour lieu de plaisance, je suppose que ça été tiré de la légende de la princesse Choumissa fille du roi Dilak et Sahridj Ben Beda ou Ben M'beda. Je rappelle aussi qu'il s'agit d'une légende et étant donné qu'on ignore ce que veut dire le nom Ben Beda ou Ben M'beda, j'aurai aimé : soit de ne pas mettre le nom ou le mettre quand même en précisant que la signification nous échappe. Ainsi, le visiteur est averti, et on sait tous qu'un homme averti en vaut deux :)

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