lundi 20 février 2017

Al HAKAM II, UN SAGE QUI N'A PAS PU ÊTRE PAUVRE
Sous le règne du calife andalous Al Hakam II (Xe), ce fut une ruée vers Cordoue non seulement de sages et de juristes, mais aussi de poètes et d'artistes. Ils étaient reçus magnifiquement, traités avec largesse par ce prince cultivé et curieux que les chroniqueurs ont chanté plus que tout autre prince. D'après les textes anciens il apparaît comme le plus puissant et le plus sage de la dynastie omeyade d'Espagne. Il avait quarante ans lorsque en 961 il succéda à son père Abd-ar-Rahman III.
Celui-ci avait choisi pour l'instruire les maîtres les plus célèbres de Cordoue ; il avait une profonde culture islamique, mais aussi des connaissances étendues dans toutes les disciplines que l'on enseignait alors : rhétorique, poésie, astronomie, médecine. Les chroniqueurs présentent Al Hakam II comme un homme de savoir encyclopédique, d'esprit curieux, toujours en éveil. Il passait chaque jour des heures à étudier et annoter des manuscrits. Il présidait des réunions d'altaquies et d'hommes de lettres. Dès avant la mort de son père il fit venir des orientaux cultivés, notamment de Bagdad dont le prestige était immense et aussi de Syrie, d'Egypte. Ils venaient volontiers car Al Hakam était généreux pour tous.
Dans un mouvement inverse, Al Hakam envoyait des Cordouans dans tout le monde arabe pour acheter des manuscrits, et à Bagdad des scribes copiaient des œuvres originales. La bibliothèque d'Al Hakam ne contenait pas moins de quarante mille ouvrages. Elle était installée dans l'Alcazar de Cordoue, et était organisée méthodiquement avec un catalogue. Des traducteurs et des copistes travaillaient à l'enrichir. La formation d'une bibliothèque aussi considérable et les transformations somptueuses de la Grande Mosquée suffisent à justifier la renommée d'Al Hakam.
(Bulletin de la Société de géographie de Toulouse, 1963. Page 3)


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