jeudi 10 novembre 2016

Abou Abd Allah (Boabdil), dernier roi de Grenade N'A JAMAIS été enterré à Tlemcen.
C'est une émission proposée chaque vendredi à la radio de Tlemcen qui m'a poussé à écrire cet article afin de remettre les pendules à l'heure si j'ose dire et replacer les faits historiques à leurs places. En effet, en écoutant un court passage de cette émission, le chroniqueur a déclaré que Tlemcen était le refuge de nombreux andalous et notamment celui du dernier roi de Grenade Abou Abd Allah (Boabdil). C'est vrai, comme pour d'autres villes du Maghreb, Tlemcen était un terre d'accueil des andalous qui ont directement participé à sa prospérité à tous les niveaux, mais elle n'a jamais été la dernière demeure du dernier roi de Grenade Abou Abd Allah (Boabdil), il s'agit d'une supercherie historique. Il n'est pas le seul à apporter faussement un tel événement d'une importance majeure dans l'histoire du monde, mais aujourd'hui nous possédons de nouveaux moyens de recherches et, il convient naturellement de remettre en questions certains faits historiques afin de cerner leurs exactitudes et leurs justesses en particulier lorsqu'il s'agit de documentations issues ou influensées par l'idéologie coloniale. Nous devons d'une part arrêter de les rapporter « tels qu’ils sont » et d'autre part de les juger et les évaluer car l'histoire en fin de compte, est une enquête sur le passé humain, visant à établir les faits (ce qui a eu lieu) et à les rendre compréhensibles. Qu'est-ce qui justifie l'affirmation que Boabdil a été enterré à Tlemcen? Pas grand-chose, seulement le récit de M. Charles Brosselard ancien préfet d'Oran durant la période coloniale de l'Algérie, car même l'épitaphe du roi Nasride a mystérieusement disparu lors de l'exposition universelle de Paris en 1878.
Bref, J'ai déjà abordé cette question lors d'un précédent article toujours accessible sur le groupe, que j'ai publié le 29 décembre 2013. Dans cet article et preuve à l'appui, j'ai démontré que M. Charles Brosselard (1816-1889), s'est trompé dans l'interprétation de l'épitaphe d'un roi Nasride de Grenade trouvé à Tlemcen. Lui même s'intérrogeait, je le cite dans la page 185 de son livre : Mémoire épigraphique et historique sur les tombeaux des émirs Beni-Zeiyan, et de Boabdil dernier roi de Grenade "...Mais si nous nous étions trompé, si notre lecture a été fautive sur ces deux points d'âge et d'affiliation, l'épitaphe pourrait-elle s'appliquer à Zaghal (l'oncle de Boabdil) aussi bien qu'à Boabdil ? Oui assurément..." En réalité, les deux personnages ont été pris l'un pour l'autre par M. Charles Brosselard, ils ont été confondus dans les récits puis dans les relations écritels en se basant uniquement sur le travail de M. Brosselard. Je rappelle aussi que ce dernier était nécessairement d’un pays, d’une époque, il avait une langue particulière, il appartenait à une certaine culture ; il abordait le passé à partir du présent qui est le sien, et avec les idées (et les préjugés) de son temps.
Vous ne me croyez-pas lorsque j'ai abordé cette confusion dans les noms et cette rapide interprétation par M. Brosselard ? En voici la preuve présentée en bonne et due forme : Le document attaché à cet article, publié lors de la séance du 13 Avril 1881 par l'Académie des inscriptions et belles-lettres (France) confime mes dires et classifie définitivement ce dossier de Boabdil. Le document cité a été publié de son vivant, et M. Brosselard n'a jamais émis une objection à l'encontre de cette conclusion. Certe, je ne suis pas historien et je ne possède aucune formation académique dans ce domaine mais ma démarche n'est pas différente de celle des historiens confirmés, déjà nous avons au moins deux points communs : On n’est jamais en présence des faits, donc on n’a jamais accès à un « fait brut » et c’est notre intérêt pour le présent qui détermine notre intérêt pour le passé.
En recherche scientifique ou historique la démarche rationnelle est absolument similaire, seulement qu'en science, la recherche des causes doit pouvoir conduire à une généralisation et à la formulation d’une loi qui permet de rendre compte du type de phénomène étudié. Mais en histoire, une telle généralisation paraît difficile, voire impossible.
Pour finir, je me contenterai de vous faire souvenir, que mon devoir, et celui de chacun de vous, est de chercher les moyens de distinguer la vérité de l’erreur ou encore distinguer la vérité du mensonge, et pas qu'en Histoire.


PS: EL Zaghal est l'oncle d'Abou Abd Allah (Boabdil) et non pas son père. El Zaghal a gouverné brièvement Grenade avant d'être chassé par Boabdil avec l'aide de Ferdinand et Isabella. El Maqqari El Tlemceni rapporte qu'en 1486, El Zaghal traverse la méditerrannée en direction de Tlemcen via le port d'Oran. Alors que Boabdil a pris la direction de Fès avec sa famille où il fut accueilli par le sultan.

أبو عبد الله محمد الزَّغَل هو أبو عبد الله محمد بن سعد المعروف بالزَّغَل أى الشجاع الباسل، ويعرف أيضًا بمحمد الثانى عشر؛ للتفريق بينه وبين أبى عبد الله محمد بن على المعروف بأبى عبد الله الصغير، أحد ملوك الأندلس وآخرهم فى آخر عهدها بالحكم العربى الإسلامى.


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