LA CIRCONCISION À TLEMCEN
La circoncision appelée El Khitane, الختان en arabe est un rite religieux commun aux musulmans et aux juifs, Au Maghreb et notamment à Tlemcen, le jour d'Achoura, la nuit du destin (Laylate El Kadr) et le jour du Mouloud (l'anniversaire de la naissance du prophète) sont des occasions pour organiser des circoncisions d'enfants, individuellement ou en groupe. À l'époque on circoncisait les enfants musulmans à partir de 6 ans seulement; grâce à Al Makkari, on sait que les Califes andalous ont imposé la circoncision à tout les habitants de l'andalousie et quelque soit leur appartenance religieuse. On sait aussi que ce rituel religieux se pratiquait dès que l'enfant graçon atteint l'âge de 5 ou 6 ans. Cependant, on ne possède aucun récit où les petites filles andalouses subissaient la circoncision. On peut souligner ici qu'encore une fois des coutumes Andalouses et Maghrébines qui se soutiennent mutuellement. Cependant au Maghreb, lorsqu'il y a plusieurs graçons dans la famille, on n'attend l'âge de 6 ans pour l'ainé, et on circoncit au même temps ceux qui ont deux ans accomplis. Ce rituel est une célébration festive et spéctaculaire, pour les musulmans la circoncision constitue une recommandation islamique, un lien avec lequel on signe notre appartence religieuse et par lequel, les jeunes enfants deviendront des "grands hommes".
Traditionellement elle se fait l'été pour rendre l'opération plus confortable pour l'enfant, la veille du grand jour, on amène l'enfant au bain, Hammam là il est lavé, parfumé, on teint ses cheveux, on rougit au henné ses mains et ses pieds. Le soir commenceront les fêtes qui durent sept jours. Le lendemain matin l'enfant est revêtu de ses plus beaux habits, on peut envisager une tenue composée d'une chachia et un gilet brodés au fil d'or ou travaillé au Fetla, un Séroual assez large ou une petite djellaba et enfin des babouche au pieds et un petit Burnous. On parait aussi l'enfant d'une amulette ou une Khemssa contre le mauvais oeuil et on promenait l'enfant à travers les grands artères de la ville sur un mullet superbement harnaché et escorté par les membres de sa fmille portants des bougies et des cièrges allummés. Au retour, le père conduit l'enfant dans la chambre où il doit subir l'opération par le "Tahhar", à l'époque "El Hajjam", celui qui pratiquait les saignées s'en chargeait dela circoncision (aujourd'hui il a été remplacé par le medecin) accompagné d'un assistant qui porte une petit coffret qui contient les instruments nécéssaires.
Après une courte prière, il ouvre le coffret, en tire une paire de ciseaux très longs et très aiguisés. Pendant ce temps, on a déshabillé l'enfant, qui crie à fendre l'âme. On le porte sur le lit de parade, où les personnes chargées de le maintenir immobile s'emparent de lui. L'opération ne dure qu'une seconde et elle est faite sans aucune précaution chirurgicale, on dit à l'enfant "regarde en haut un oiseau" "شوف زاوش" et dès que l'enfant lève les yeux vers le ciel, à instant même le Tahar fait usage de ses ciseaux. La plaie reste à l'air ; on n'y touche pas jusqu'à ce que l'hémorragie s'arrête d'elle-même. Alors le Tahar la lave avec de l'eau froide et l'enduit d'un onguent où il entre de la cire vierge et une poudre de bois contenant du tannin. La partie du prépuce enlevée est ensuite enveloppée d'un papier et enterrée dans une mosquée.
Les invités font des cadeaux et don en argent à l'enfant pour le consoler et le distraire. Parfois on lui apporte une chaussette bourrée de sang, en lui disant qu'on a coupé le pied du tahar. Mais., la pauvre il souffre toujours et même le plaisir de la vengeance ne peut arrêter ses plaintes. La douleur qu'il ressent est une cuisson qui dure plusieurs heures. Les femmes tiennent un linge étendu au-dessus de lui; elles l'agitent de temps en temps pour rafraichir l'endroit blessé, en évitant de toucher la plaie, qui reste toujours à découvert.
Quand les hommes ont quitté la maison, les femmes se précipitent dans la chambre, poussant des cris et d'interminables You-You accompagnés de chants et la musique de T'bal et la Ghayta et souhaitant à l'opéré toutes sortes de bonheurs. La nuit venue, la fête se termine par l'illumination de la chambre et des chants religieux, l'enfant dort malgrè tout. Ce jour là aussi il est coutume d'organiser un grand festin où on sacrifie un mouton.
Les fêtes ne prennent fin que le septième jour, Sabâa. Le Tahar soigne l'enfant jusqu'à guérison complète de la plaie, ce qui arrive d'ordinaire rapidement. Une fois guéri on le conduit à la Mosquée.
Les fêtes ne prennent fin que le septième jour, Sabâa. Le Tahar soigne l'enfant jusqu'à guérison complète de la plaie, ce qui arrive d'ordinaire rapidement. Une fois guéri on le conduit à la Mosquée.
Naturellement, avec l'âge le souvenir de la douleur n'est plus que de bonheur et comme on dit : "Le bonheur ne vient pas à ceux qui l'attendent assis"
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