lundi 8 février 2016

VISITE ANNUELLE DU TOMBEAU DE SA SAINTETÉ SIDI ABOU MEDIENE À TLEMCEN.
La charme de l'antique Eubbad, la séduction que ce village excerce sur les visiteurs tient à la variété de sa compagne admirable, à la légèreté et à pureté de son air, à l'abondance de ses eaux courantes alimentées par les cascades d'El Ouerit, à l'immensité de ses horizons qui changent selon les heures du jour et selon les saisons. Mais surtout à la beauté du tombeau de Sidi Abou Mediene, à son admirable architecture et à sa somptueuse décoration hispano-mauresque. Bien qu'il fut interdit aux chrétiens et aux juifs d'y résider, pourtant il n'en faut pas tant pour captiver le visiteur étranger pour peur qu'il aime à goûter la paix de la nature à l'ombre de bosquets virgiliens parmi les mythes et les oliviers séculaires.
Sidi Abou Medine du haut de ce village veille sur Tlemcen, et ses habitant lui accordent une vénération profonde. Chaque année, avant que s'ouvre la période du jeûne sacré du-Ramadan, les habitants de la ville et de la région de Tlemcen se réunissent, pour effectuer en commun une ziara ou pèlerinage au tombeau de Sidi Abou Mediene.
Un cortège bariolé se met en marche où les burnous d'éclatante blancheur se croisaient avec les sedria de drap fin, les ghlila bariolées, les sarouals aux plis amples, les chéchias rouges et les guendoras en poil de chameau émergent, en un moutonnement infini. Les larges tambours, les derbouka à la peau tendue, frappent à cadence d'un refrain que les fidèles lancent aux échos des montagnes. Les pèlerins, graves et sévères se dirigent vers Sidi Abou Mediene et lorsqu'à l'intérieur de la mosquée du saint lieu ils ont invoqué le nom d'Allah le clément, le miséricordieux, ils vont demander à leur saint d'appeler sur eux et leur famille, les bénédictions et les faveurs divines. Les diverses cérémonies rituelles se déroulent et les fidèles se dispersent heureux d'avoir une fois de plus rendu hommage à Sidi Abou Medine, le saint vénéré ? que Dieu répande sur lui ses faveur et ses bénédictions !
Il est de tradition, chez les musulmans, qu'à chacune de leurs réjouissances, les pauvres ne soient pas oubliés. Lorsque ce sont des fêtes familiales les meskines du quartier surtout bénéficient des distributions de mets qui sont préparés en leur honneur ; si ces fêtes ont un caractère national ou religieux, tous les pauvres de la ville sont l'objet, pour celle journée, de la sollicitude de la population entière.
Mais reconnaissons néanmoins que ces fêtes nous marchèrent vers l'apaisement des haines ancestrales. L'islam n'apporte plus qu'une barrière éphémère contre le rapprochement des ethnies qui vivaient à Tlemcen et sur le contient de l'Afrique du Nord. Bientôt peut-être verrons-nous entre tous les humains une amitié plus forte scellée dans la paix pour le plus grand bien du progrès et de la civilisation.


















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