L'AUTHENTIQUE "DAKHLA" DU MARIÉ À TLEMCEN
Voici le témoignage publié en 1858 d'un visiteur Français qui a assisté à un mariage tlemcenien:
"Les dieux s'en vont !"
Ce cri désolé, qui sortit il y a dix-sept siècles des temples déserts, est le soupir qui s'échappe aujourd'hui comme toujours de la poitrine des amis du passé, quand ils voient un usage qui s'éteint, un costume qui s'altère, une tradition qui s'efface, une coutume qui s'évanouit. On regrette, bizares ou naives, ces moeurs à qui le passé a laissé, comme une consécration ses lointains prestiges; ces solennités qui furent les fêtes de notre enfance, ces vieilles coutumes que le souvenir éclaire de son rayonnement; comme le soleil dore les ruines, éveillent partout de sympathiques regrets; c'est un ami important qui disparaît, tous ses défauts sont oubliés, on lui trouve mille vertus, que l'on avait méconnues jusqu'alors.
Oh! les beaux jours de la jeunesse, les douces ivresses, les belles fêtes, c'est le soupir de tous les vieillards de tout ce qui passe: homme ou société. Vous l'entendez partout...En France comme en Afrique, il suffit qu'un usage disparaisse pour qu'on le trouve divin. Ainsi n'est-ce qu'avec la plus religieuse émotion qu'en Algérie, tous les vieux Arabes parlent de la cérémonie nuptiale qui disparait plus complètement chaque années des moeurs moresques et arabes. Il n y a même plus que Tlemcen, oú elle se célèbre encore. C'est une promenade que la mari fait le soir de ses noces dans les rues de la ville, au bruit des instruments et à l'éclat des lumières. Il se tient à cheval, les yeux bandés ou le visage voilé par son burnous. Deux amis conduisent sa monture; ils sont précédés par une troupe de musiciens guidés par un homme portant un arbre de feuilles et de fleurs chargé de bougies; ils sont suivits par le reste des conviés, dont un autre porte luminaire ferme la marche. Le mari est ainsi conduit à la porte de l'appartement oú l'attend sa jeune femme dont pour la première fois, il va voir les traits

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire