samedi 17 mai 2014

"LES NOUVEAUX CHRÉTIENS" DES ÎLES CANARIES
Les attaques des musulmans contre l'occident furent couronnées de plus de succès. Le nord de l'Afrique avait été conquis au VIIe par Okbah Ibn Nafi Al Fihri. Il avait conduit ses armées triamphantes jusqu'au Maroc, poussant alors son cheval dans la mer Atlantique vis à vis les îles Canaries et il s'était crié: "Oh! mon Dieu, pourquoi ces ondes m'arrêttent-elles? Je voulais annoncer jusqu'aux royaumes inconnus de l'occident que tu es le seul Dieu et que Mohamed (PSL) est votre prophète. Je voulais faire tomber sous l'épée tous ces rebelles qui adorent un autre Dieu que vous"
Les îles Canaries volcaniques sont situées à 1000km de la péninsule Ibérique en juste enface du Royaume Marocain. L'archipel Canarien comprend sept îles et six îlots éparpillés sur 500km de l'Ouest à l'Est. On oublie souvent le pied marin des amazighes et des arabes du nord d'Afrique, pourtant plusieurs communauté musulmanes vinrent s'implanter sur ces îles. Des études génétique menées au début des années 2000 ont démontré que l'origine de la population de ces îles est Amazighe du nord d'Afrique. On oublie aussi que l'épisode raconté par le grand géographe Al Idrissi prouve une permanance de liens entre le continent Africain et celle qu'il surnommait: "Al Djazira Al Khalidâh" (les îles heureuses ou éternelles). Vers le XIIe plusieurs andalous partirent de la péninsule Ibérique pour reconnaître "la mer tenebreuse". Ils faits prisonniers sur l'une des îles et furent questionnés en arabe sur leurs intentions de avant d'être relachés les yeux bandés sur un bateau qui les ramena à bon port.
On oubli aussi qu'il y a eu des épisodes d'inquisitions, de persécutions des Morisques sur ces îles qu'il faudrait parler, car il n'existait pas, dans ces îles lointaines, de Morisques au sens péninsulaire du terme (c'est-à-dire de Nouveaux-Chrétiens issus d'Andalous), mais bien des moros et des moriscos originaires du nord de l'Afrique. L'inquisition fut établie dans les îles en 1504, elle fait fuire nombreux de musulmans Il s'agit dans la plupart des cas d'esclaves ayant réussi à regagner les rivages d'Afrique en soudoyant un passeur ou en s'emparant par la force ou la ruse d'un petit navire. Mais on est loin d'une répression religieuse et politique massive
comparable à celle que durent subir les Morisques péninsulaires.
Les rapports mentionnent qu'au cours du XVIIe seulement deux aventuriers que les hasards de l'expulsion et de la course barbaresque
firent tomber entre les mains de la justice royale. Le premier fut jugé
en 1626. Il s'appelait Juan, ou Ali, était né à Tolède, il était issu d'une famille de Grenadins expulsés après la défaite dans les Alpujarras où il avait épousé une Morisque expulsée comme lui. Le second se nommait
Juan Gómez, alias Ahmed, et comparut en 1629. Né à Ecija, il vivait à Salé depuis dix. Les Morisques canariens ne furent pas concernés par la mesure d'expulsion. Ainsi, nous ne trouvons pas, dans les îles Canaries, de ces grands procès de foi où les inculpés décrivent tout un ensemble
de pratiques demeurées vivantes et fondamentales, où se laisse entrevoir toute une société aux racines culturelles vivaces. Point d'assemblées du vendredi, point de lectures du Coran, point de circoncision, de toilette des défunts. Aucun alfaqui ne fut poursuivi, aucun écrit en langue arabe
saisi. Ceci a de quoi nous étonner, car l'islam était bel et bien présent sur les îles.
Entre 1580 et 1615, les Morisques poursuivis ne furent ni les plus riches ni les plus dangereux d'un point de vue religieux. Leur histoire, triste
et monotone, est celle d'un vieux rêve de liberté, vieux comme le monde, où l'islam n'a somme toute que peu de part.


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