dimanche 27 mars 2022

Qui veut se connaître, qu'il ouvre un livre


 

Un livre peut être détruit ou brûlé dans le but de censurer un ouvrage ou un auteur, mais les idées ne peuvent être brûlées comme disait un vers de l'Imam Ibn Hazm lui même victime de cette destruction:

Si vous brûlez le papier,

Vous ne brûlez pas son contenu,

Que je porte dans mon coeur.

L'héritage andalous dans la culture méditerranéenne est le moment fondateur d'un possible mélange. L'occasion historique où les deux rives ont été réunies en un seul lieu. Ce lieu inaugurale où les incompatibilités de culture entre Europe et Islam ont été dépassées. Avec ses règles, ses limites, ses conflits, ses dominations, les échanges culturels ont bien eu lieu dans la civilisation d'Al Andalous et ceci depuis la conquête en 711. Les fractures de civilisation sont les lignes de front de l'avenir, Aujourd'hui, il ne s'agit pas bâtir des chateaux et des palais en Espagne mais simplement de préserver le savoir et les trésors de nos anciens. Un des moyens qui doit nous occulter ceci, ni la dimension politique, ni la dimension économique et sociale c'est la culture et le savoir. Y-a til un modèle Andalous nous donne à connaître et à comprendre la civilisation d'Al Andalous et reconnaître son apport? Certainement pas à travers la musique Andalouse; limiter l'apport Andalous à cette musique apparaît inutilement réducteur et cette vision unilatérale condamne d'avantage l'hétitage Andalous. Ce dernier était là bien avant, il intervenait pour assouplir, affiner l'intélligence Gréco-Latine et aider à la création d'une nouvelle patrie spirituelle dont notre mer serait "érudition"

Après la conquête de l'Andalousie, la pocéssions de quelques manuscrits chrétiens était perçu comme butin de guerre. Le conquérant, Tarik Ibn Ziad s'appropria 22 précieux manuscrits en particulier des évangiles mais aussi des livres de botanique et d'alchimie. Ces livres ont été envoyé comme cadeau au Calife de Damas Al Walid pour les ranger dans la bibliothèque royale. Evidemment, de nombreux livres latins des chrétiens de a péninsule ont subi le procéssus de l'arabisation. Des historiens chrétiens Andalous rapportent que les jeunes chrétiens lisent et étudient avec zèle les livres arabes et consacrent d'énormes dépenses à former de grandes bibliothèques en proclamant leur admiration à cette littératures. Des textes religieux ont été aussi traduits à l'arabe comme des évangiles sortis de leur contexte latino-visigothique.

Les échanges entre Constantinople et Baghdad centrés sur la transmission Gréco-Arabe de diverses matières telles que les mathématiques, l'astronomie, la medecine et les sciences naturelles furent reçues directement de l'orient arabe en Andalousie au IXème siècle, surtout grâce à l'élan impulsé à ces échanges par l'émir Abdel Rahman II (822-852): "L'émir a envoyé en Iraq avec une grosse somme d'argent le savant d'Algéciras Abbas Ibn Nasih pour chercher et copier des livres des anciens"

Objet de diffusion culturelle et de commerce, le livre andalous fut un symbole de l'appropriation du pouvoir et de la culture arabisée Maghrébines des Almoravides, Almohades qui dominneront l'andalousie un certain temps, puis après eux les Zianides, Mérinides et Hafsides en Afrique du nord. Les échanges de pocéssion de livres était aussi le symbole du transfert culturel réalisé non seulement par les réquésitions ou les achats officiels mais encore par le commerce, par des initiatives privées et par l'installation des nombreux andalous au Maghreb.


Six cent mille volumes manuscrits ont été conservés dans la bibliothèque El Marwana à Cordoue durant la période du calife El Hakam II (961-976). Alors que ce dernier possédait quatre cent mille volumes dans la colossale bibliothèque de son palais. El Hakam II était l'un des hommes les plus savants et instruits de son temps. Selon les historiens, il existait plus de livres dans les bibliothèques privées musulmanes que dans toutes les bibliothèques de l’Europe occidentale. Que reste-t-il des beaux jours de la glorieuse bibliothèque d’El Hakam II ? Un seul manuscrit original qui y figurait nous est parvenu, retrouvé par Lévi-Provençal dans une bibliothèque de mosquée à Fès en 1934, et on a pu reconstituer l’identité d’une cinquantaine de livres, au mieux, ayant appartenu à cette collection.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

الجزائر بـ «قبر الهجمات - Alger « tombeau des attaques »

 La côte d'Alger a souvent été surnommée le « tombeau des attaques » en raison des échecs répétés des grandes puissances européennes à s...