Si la guerre est un fléau pour l'humanité, malheuresement je pense qu'il n'est pas possible d'espérer que ce fléau finisse. C'est une maladie inhérente à la nature humaine, les négociations et la philosophie ne nous en guériront pas, puisque la religion n'a pu le faire...Drôle équation qui demeure non résolue, un incohérent théorème.
On a souvent cité, écrit, photographié des soldats-résistants Maghrébins. Sur ces personnages peuplades et bédouins, on a rarement écrit en particulier sur l'idée exacte de la guerre chez eux. Pourtant pour ceci il faut d'abord se reporter simplement à leur mode de vie et leur existance journalière.
Les gens issus d'Amazighes forment certainement un peuple de pasteurs et nomades, ils errent dans les vastes solitudes des Hauts-Plateaux : mais la houlette de ces bergers est un fusil. Pour garder ces animaux, l'Arabe est tantôt à pied, tantôt à cheval. Sa bête peut être étique, mal soignée, mal nourrie, mal ferrée jour et nuit, elle marche la route d'un pas d'amble résigné. Un spéctacle impréssionant où la logique n'a pas raison d'être.
L'Arabe est toujours sur le qui-vive. pour une course à travers le pays, il emporte avec lui son fusil, un peu d'orge pour sa monture, et, drapé dans ses burnous, le voilà en route. Il va, son moukahla en travers de la selle, ou bien suspendu à son cou et rejeté en arrière sur les épaules. C'est dans des fêtes et des waâda qu'il faut aller chercher l'image du guérrier arabe, l'image des rencontres telles qu'elles ont pu se produire sur les champs de bataille: La Fantasia, un mot français qui désigne le jeu des chevaux, لعب الخيل ou le jeu de Baroud-La poudre-, لعب البارود.
Ce jeu produit l'image de la lutte entre deux partis ennemis telle qu'elle a lieu chez les Arabes. Mais cet exercice militaire n'a lieu qu'en certaines circonstances : célébration d'un mariage, fête religieuse ou tout autre évênement heureux.
Le spectateur est là fasciné, intimidé car ce jeu équestre exprime en même temps la joie, une joie exultante, où la poudre fait ricaner l'âme des fusils. Comme chez tous les peuples, le bruit est un indice de réjouissance.
Des cavaliers se détachent successivement de la ligne des fourrageurs, le fusil déjà en main, occupés à garnir l'intérieur de poudre qu'ils prennent dans une poire suspendue à leur ceinture. Avec une baguette en fer, ils bourrent au moyen d'un morceau de chiffon bu d'étoupe. Arrivés à une distance raisonnable, ils font demi-tour, puis s'égaillent brusquement à quelques mètres d'intervalle, ils s'élancent en tenant leurs rênes suspendues à leur cou, l'arme dans les deux mains et dirigée en avant, le canon effleurant les oreilles du cheval. Quand ils sont arrivés à quelque vingt mètres des gens sur lesquels ils doivent fondre, une salve générale enveloppe dans un nuage de fumée les dernières foulées des chevaux. Ceux-ci précipitent leurs dernières battues; puis, à quatre ou cinq mètres de l'adversaire, les naseaux encore gonflés, les flancs tout en émoi, ils s'arrêtent brusquement et la même scène recommence, les premiers acteurs étant remplacés par d'autres. Quand le coup de fusil est parti, toute l'adresse consiste à jeter l'arme dans les airs en la faisant tournoyer par un habile mouvement des doigts. Le plus adroit est celui qui la lance avec le plus de grâce et saisit le canon au vol quand il semble devoir lui échapper.
Telle est la fantasia, telle est la façon générale de combattre des Arabes, méthode qui ne variera jamais : un galop de fourrageurs coïncidant avec un tir rapide au moment de l'abordage. Ceux qui n'ont pas assisté à de pareilles démonstrations guerrières douteront peut-être de l'efficacité du tir à cheval. La raison en est que ce genre de combat n'est pas ailleurs. Les meilleurs chasseurs de battue seraient en peine de montrer pareil talent, surtout s'il leur fallait monter un barbe frétillant comme un ver. Le gentleman Arabe excelle dans ce genre de tir; il le prouve à la chasse à courre, où il ne manque presque jamais son but.
Ceci est une éducation, notre sport à nous, une recommandation religieuse du prophète de l'islam (PSSL) pour laquelle les occidentaux professent une sorte de respect et d'idéal.
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