dimanche 14 novembre 2021

LA FIN TRAGIQUE D'UN AVENTURIER, LE POÈTE VIZIR IBN AMMÂR


 

On peut dire que les règnes des rois andalous plus particulièrement des Taîfas n'étaient pas une allée persemée de rose et jasmin: Ils se débattaient en permanance dans un contexte troublé et il ne pouvait y avoir de paix durable puisque la survie de chacun exigeait sinon la disparition des autres. Pourquoi cette paix était-elle impossible entre les souverains des Taîfas? tout simplement, elle ne peut exister car chacun pour défendre son bon droit, renforcer sa légitimité et rendre viable sa Taîfa, devait s'agrandir au détriment des autres. Evidemment, il y a eu des équilibres mais précaires, occasionés par des trêves. Finalement, chacun a voulu imposer cette paix par la force et les armes et ils ont déclaré "le Djihad" contre eux. Et si on se retourne vers l'afrique on pourra constater qu'une copie conforme a été éditée entre les dynasties Amazigho-musulmanes après que l'unité Maghrébine a volé en éclat et sur les décombres des Almohades.
Dans le contexte, un personnage profitant de l'amitié qui l'unissait avec El Mûtamid Ibn Abbad le puissant monarque de Séville a réussi à imposer son ambition et son intélligence comme un interlocuteur et négociateur incontournable avec Alphose VI, puis comme souverain de Murcia:
Certains récits prétendent qu’Ibn Ammâr est né à São Brás d’Alportel, d’autres dans la petite ville d’Estombar, mais tous s’accordent pour dire que c’était dans les environs de Silves (شلب lorsqu’elle était musulmane), en 1031. Aventurier et vagabond, il part, après avoir mémorisé le Coran à la petite école de son village, vers Cordoba, la capitale intellectuelle de l’al-Andalous où il étudie le droit, la grammaire et la langue arabe, bien que sa passion soit devenue la poésie, une branche littéraire très appréciée à cette époque par la jeunesse urbaine qui faisait des vers pour le simple plaisir de la langue.
C’est ainsi que pour combler sa pauvreté, Ibn Ammâr voyageait dans les terres de l’al-Andalous en quête d’un mécène. En 1053, le destin le conduit à la cour d’al-Mutadid Ibn Abbad qui, conquis par ses éloges panégyriques, n’a pas hésité à le récompenser grassement et à lui réserver une place de choix à la cour. C’est alors qu’il se lie d’amitié avec le prince El-Mutamid qui l’a accompagné en 1063 à Silves, où les deux amis se sont laissés séduire par des nuits arrosées de musique, et par de belles dames, au Palácio das Varandas (palais des Balcons), aujourd’hui disparu.
Son père, Al-Mûtadid Ibn Abbad voyant la mauvaise influence que le poète avait sur le prince héritier, l’exclut du royaume de Séville, mais devenu roi de Séville en 1069, après la mort de son père, Al-Mûtamid nomme aussitôt son ami Ibn Ammâr gouverneur de Silves. Cependant, et même si c’est à la tête d’un grand cortège qu’il rentre dans la ville,  Ibn Ammâr ne conservera pas longtemps le poste de gouverneur de Silves, tellement il a hâte de retourner à la vie de bohème, auprès de son ami, le roi de Séville.
On raconte qu’Ibn Ammâr était un jouer d’échecs hoirs pair et sans nul autre pareil à son époque et que c’est après avoir battu Alfonse VI de Castille qu’il aurait convaincu le souverain d’abandonner la ville de Séville.
Aussi valeureux guerrier qu’excellent poète, Ibn Ammâr conquit la ville de Murcia mais, au lieu de retourner auprès de son ami le roi pour célébrer sa victoire, il s’est autoproclamé indépendant decevant par la même occasion, son ami de longue date, Al-Mûtamid, roi de Séville.
Puis, trahi à son tour par ses compagnons,  il s’est vu expulser de Murcia et a fini par trouver refuge à Saragosse avant d’échouer dans une prison du château de Segura puis d’être conduit devant celui qui lui avait auparavant offert son amitié, le roi Al Mûtamid devant lequel Ibn Ammâr aurait chanté des éloges panégyriques et des vers émouvants qui pourtant n’ont pas été suffisants pour lui sauver la vie, puisque le roi s’est fait justice de ses propres mains. 
Pour supplier El Mûtamid de le liberer, il écrivit ces vers de poésie:
سجاياك إن عافيتَ أندى وأسجحُ و...عذرك إن عاقبتَ أجلى وأوضحُ
وإن كان بين الخطتين مزيّةٌ... فأنت إلى الأدنى من الله أجنحُ  
Pour injurier El Mûtamid et son père, il écrivit ces vers de poésie qui deviendront celèbres pour illustrer la bassesse et l'infériorité des Mouluk Tawaif:
مما يزهدني في أرض أندلـس... أسـمـاء معتضـد فيها ومعتـمـد
ألقاب مملكة في غير موضعها... كالهر يحكي انتفاخا صولة الأسد 
Pour finir, On peut dire que les hommes de ce temps avaient en commun un rapport à la guerre, à la justice, à Dieu et à la mort qui ne les distingue guère. Ils étaient d'abord d'un temps avant d'être d'une culture.


1 commentaire:

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