L'IMPORTANCE HISTORIQUE DU PORT DE HONAIN, TLEMCEN
La région de Honain était entrée dans la grande histoire avec l’accession d’un de ses fils, Abd-El-Moûmin Ibn Ali, au commandement des Almohades, avec la fondation de sa dynastie et grâce au rôle que ce chef d’empire attribua aux gens de sa tribu, les Koûmiya. Toutefois ce fut le XIIIe siècle qui vit Honaïn prendre son plein développement économique et qui lui conféra une valeur stratégique de premier plan, par le fait qu’elle devint le port de Tlemcen, capitale des Zianides.
Deux jours de navigation suffisaient pour se rendre au port d’Alméria, alors une des villes les plus riches d’Andalousie, fière de ses chantiers de construction navale et de ses ateliers d’industrie textile. Honaïn, où abordaient les voyageurs et où se débarquaient les précieuses cargaisons, était le point de départ d’une des principales routes de pénétration africaine. Cette route nord-sud, passant par Tlemcen, gagnait le Tafilalet et aboutissait au Soudan, à ce fabuleux pays des Noirs, où les pacotilles d’outre-mer s’échangeaient contre les denrées les plus convoitées, l’or, les gommes odorantes et les beaux esclaves.
Et c'est grâce à ce port que Tlemcen et Nedroma ont vu débarquer plusieurs familles andalouses chassées de leurs terres et fuyant le reconquista. C’étaient là les derniers beaux jours d’une vie paisible. Honaïn, suivant la destinée qui entraînait toutes les cités maritimes de l’Algérie turque vers les profits rémunérateurs et méritoires de la piraterie, était devenue elle aussi un nid de corsaires barbaresques. Enrichissant le précieux enseignement que nous fournissent Honaïn, son port, sa citadelle et ses remparts, cette dernière ruine confère à ce beau paysage de la côte algérienne un charme mélancolique. Elle évoque le souvenir d’une aventure héroïque et stérile.
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