SAINTS GUÉRISSEURS DE TLEMCEN
Tout le monde le sait qu'un grand nombre de tlemceniens reconnaissent un pouvoir illimité aux saints enterrés dans leur ville. Ce pouvoir est tellement étendu que les saints ont une faculté merveilleuse "Baraka" auprès de Dieu pour guérir des maladies. Chaque saint de Tlemcen est ainsi investi du pouvoir de guérir une maladie spéciale, son pouvoir thérapeutique est personnel. Les tlemceniens divisaient les maladies en deux grande catégories:
I) Les maladies physiques: Elle concerne les maladies dont il peuvent s'expliquer la nature: Fièvre, migraine, ophtalmie..ect
II) Les maladies morales: Elle concerne celles dont ils ignorent au contraire la cause: Névralgie, paralysie, hystérie...ect
Donc les maladies physiques sont dues à des causes faciles à diagnostiquer en général. alors que les maladies morales sont pour eux l'oeuvre "des Djnoun" Ainsi les patients sont considérés comme des personnes possédés. Pour traiter les maladies physiques, un pélérinage s'impose auprès du saint qui possède la spécialité de guérir la maladie en question. Voci quelques exemples:
1- OPHTALMIE: Pour se soigner de cette maladie les tlemcenien se rendaient au mausolée de Sidi Yâacoub, سيدي يعقوب dans l'antique quartier d'Agadir. pour se soigner, les pélerins et les malades doivent avaler un certain nombre de fruits provenant de l'olivier sauvage planté depuis des siècles pas loin de sa koubah. La maladie qui est cause de ce pélérinage disparait aussitôt après.
2- MIGRAINE: Le guérisseur est le saint Sidi Bouras, سيدي بوراس enterré dans les environs de Tlemcen. La malade doit acheter une tête de mouton, le faire cuire chez lui et la manger immédiatement dans la Koubah de ce saint en ayant soin d'y laisser les os. La personne ou les personnes qui accompagnent le malade dans cette visite doivent s'abstenir de rentrer avec lui dans la koubah pour éviter toute contamination. C'est la première personne qui rentre après le malade dans la Koubah de Sidi Bouras qui recueille cette maladie.
3- FIÈVRE: Celui qui est atteint de la fièvre doit faire un pélérinage chez Sidi El Kissi, سيدي القيسي, dont le mausolée se trouve à une cinquantaine de mètres de la porte de Bâb El Djiyad pendant trois jours. Ces trois visites doivent avoir lieu avant le lever du soleil ou après le coucher. Et après chaque visite le malade doit prendre quelques feuilles tombées sur la koubah du saint, les faire brûler dans sa chambre et se parfumer avec la fumée qui provient de cette combustion sacrée.
4- COLIQUES: Quand les enfants en bas âge ont des coliques leurs parents vont chercher dans le tombeau de Sidi El Medjassi, سيدي المجّاسي une pierre qui doivent placer sur la route de Sidi abou Mediene (je vous renvois vers la publication sur ce saint et sa mosquée dont il ne reste que le minaret sur le chemin qui mène vers le mausolée de Sidi Abou Mediene) pendant trois nuits consécutives sous l'oreiller de l'enfant malade. On remet le quatrième jour la pierre à sa place et les coliques qui font souffrir l'enfant disparaitraient ainsi.
5- STÉRILITÉ: Les femmes stériles doivent pour devenir fécondes faire pendant sept semaines consécutives un pélérinage à la Koubah de Sidi Daoudi, سيدي الدّاودي, dont le mausolée se trouve pas loin de la mosquée d'Agadir. Ces sept visites doivent avoir lieu le jour du mercredi.
En ce qui concerne les maladie morales, les saints de Tlemcen qui sont considérés comme ayant une grand einfluense sur les Djnoun sont: Sidi Yâacoub, سيدي يعقوب, Sidi Ali Ben Meguim سيدي على بن مقيم, et Sidi Kanoun, سيدي كانون. Les personnes atteintes de maladie morale doivent avant ne rien entreprendre consulter "le Taleb" qui jouit de la réputation de tirer des pronostics. Cette consultation a pour but de révéler au malade le nom du saint qui a les rapport secrets avec les Djnoun qui l'ont rendu malade, après lui avoir préparé quelques amulettes moyennant quelques pièces de monnaie, le genre de volaille ou de bétail qui doit faire sacrifié au cours de son pélérinage au saint, ainsi que le jour et l'heure approximatifs de ce pélérinage. Le Taleb doit révéler même la couleur de l'animal car on suppose que chaque Djinn a sa couleur préférée. Les animaux les plus sacrifiés sont; le boeuf, le mouton, le bouc, le coq et la poule. Dans ce sens je vous renvois vers ma publication sur Beiyt Er-riche.
Avec le temps, ces pratiques superstitieuses qui n'ont aucun fondement religieux et dont l'islam s'oppose formellement à ces pratiques ont largement disparues. Néanmoins, la religion musulmane nous recommande de vénérer les saint et les vertueux qui les traite avec bonnheur et gloire. Mais, elle leur enlève tout pouvoir absolu et les considère comme de simples mortels. Finalement les tlemceniens aujourd'hui préfèrent aller chez le médecin dont la réputation du savoir est incontestable plutôt que d'aller chercher leur remèdes ches les saints ou de faire usage des amulettes de leurs Tolbas.
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