ET S'IL Y AVAIT UNE AUTRE TLEMCEN ?!
Nous connaissons tous Tlemcen, la perle du Maghreb, capitale des Zianides, le haut lieu de l'islam, la ville lumière, des savants et des sciences. Tlemcen, dont les habitants se vantent élogieusement de leur passé lointain, terre des civilisations, refuge des andalous, destinée des savants et qui s'accordent tous pour prêcher la prospérité de son commerce, son eau, son air, le voile de ses femmes et sa tenue nuptiale, héritage commun de l'humanité.
Ville fortement Influencée par les architectes andalous de Cordoue et de Grenade, par les hydrauliciens sahariens, les Almoravides, Almohades, Zianides, Mérinides grands bâtisseurs, qui donnèrent à la ville l'aspect d'une capitale du Maghreb central, siège et « boulevard de l'empire zénatien ». Aux dires des chroniqueurs arabes, c'est une des agglomérations les mieux policées et civilisées du monde musulman, une véritable capitale, « la plus importante du Maghreb »
Tlemcen, fut entourée d'un mur de briques, dès 950, puis d'une
double enceinte en pierre en 967, elle est prise deux fois et détruite,
en 1005, par les Fatimites qui déportent sa population. C'est sur ce point qu'on va s'attarder un petit peu. Contre les Idrissides, une révolte de la tribu zénète des Ifrinides , ils proclament calife leur chef Abou Qurra Al Ifrini, qui s'associe avec les Meghrawas et s’installe à Tlemcen. Idris Ier négocie avec les Maghrawas la remise de la ville de Tlemcen, puis l’un de ses descendants Mohamed Ibn.Soulayman, crée dans la région le «Royaume Soulaymanid », un État faible et fragile qui prend fin sous les Fatimides.
double enceinte en pierre en 967, elle est prise deux fois et détruite,
en 1005, par les Fatimites qui déportent sa population. C'est sur ce point qu'on va s'attarder un petit peu. Contre les Idrissides, une révolte de la tribu zénète des Ifrinides , ils proclament calife leur chef Abou Qurra Al Ifrini, qui s'associe avec les Meghrawas et s’installe à Tlemcen. Idris Ier négocie avec les Maghrawas la remise de la ville de Tlemcen, puis l’un de ses descendants Mohamed Ibn.Soulayman, crée dans la région le «Royaume Soulaymanid », un État faible et fragile qui prend fin sous les Fatimides.
Cette prise de Tlemcen par les Fatimides a été fortement appuyée par la dynastie musulmane Amazighe Sanhadjienne des Zirides dont la capitale était Achir puis par leur descendants les Hammadides dont la capitale était M'ssila et qui déclareront leur indépendance des Zirides. Achir est une ville, à une centaine de kilomètres au sud-est d'Alger. Elle a été construite en 324 de l'hégire (935-936), par Ziri Ibn Menad, prince sanhadjien. Contre les Zénata de l'Ouest algérien, vassaux des Omeyyades de Cordoue, Ziri soutenait les Fatimides d'Ifriqya. Pour le récompenser des services rendus, ces derniers l'ont autorisé à avoir sa propre capitale, ce qui revenait à conférer à sa dynastie naissante le statut d'un royaume autonome. Signalons, cependant, que selon deux auteurs arabes, El Bekri et Ibn al Athir, c'est le fils de Ziri, Bologhin, qui aurait fondé Achir en 974 selon le premier, en 977 selon le second.
Le même Bologhin fondera trois autres villes, El-Djaza'ir (Alger) sur le site de l'antique Icosium, Miliana et Médéa.
Le même Bologhin fondera trois autres villes, El-Djaza'ir (Alger) sur le site de l'antique Icosium, Miliana et Médéa.
Pour peupler sa capitale, Bologhine Ziri a fait venir des gens de Tobna, de M'sila et de Hamza (actuelle Bouira) et, plus tard, de Tlemcen par Youcef Belkin Ibn Ziri Ibn Menad. les Zirides l'ont doté de tous les édifices qui convenaient à une capitale : palais, habitations, mosquées, caravansérails, hammams... La ville prend rapidement de l'importance, devenant un centre économique actif d'échanges entre les régions du Tell et la steppe, mais aussi un centre culturel où vont affluer les juristes, les savants et les artistes.
En 973, lorsque Tlemcen fut conquise et pillée par les Fatimides et leurs alliés, Zirides sous le commandement de Belkin Ibn Ziri, 10.000 tlemceniens furent explusés vers la capitale Ziride Achir. D'après l'historien Ibn Athir dans son livre El Kamel Fi tarikh, الكامل في التاريخ,- l'une des plus sérieuses références historiques et traduite en plusieurs langues -, les 10.000 tlemceniens explusés ont fini par fonder une nouvelle Tlemcen à quelques kilomètres d'Achir. Cette "nouvelle Tlemcen" a vu sa durée de vie réduite car en 1076 pour se venger des Zirides, les Zénètes ont dévasté Achir et ses environs notamment la nouvelle Tlemcen, puis brûlées et réduites en cendres en 1101 par le gouverneur de Tlemcen (l'ancienne).
"فتأهب يوسف وجمع العساكر ليسير إليهم فبينما هو في التجهز أتاه الخبر عن تاهرت أن أهلها قد عصوا وخالفوا وأخرجوا عامله فرحل إلى تاهرت فقاتلها فظفر بأهلها وخرها فأتاه الخبر بها أن زناتة قد نزلوا على تلمسان فرحل إليهم فهربوا منه وأقام على تلمسان فحصرها مدة ثم نزلوا على حكمه فعفا عنهم إلا أنه نقلهم إلى مدينة أشير فبنوا عندها مدينة سموها تلمسان."
Les historiens pensent que cette nouvelle Tlemcen serait "Benia", située non loin de Yachir, dans une petite vallée que surmonte le kef Tisemlail ; mieux située en aplomb au-dessus de la plaine, mieux défendable que sa ville jumelle. On relève dans ce lieu, riche en sources, les traces nombreuses de ruines dont celles d'un vaste mur d'enceinte, d'une mosquée et d'un manar (tour à signaux). Des tessons de poterie d'inspiration orientale on également été mis au jour. Sur le site on y trouve le tracé d'une vaste construction qui porte le nom de "Dar es Sultan". Néanmoins, le lieu restant largement inexploré, des fouilles sérieuses sont à envisager.
Ps: Les photos ci-jointes ont été prises à Achir.
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