samedi 15 novembre 2014

TÉNÈS, CARREFOUR DES CIVILISATIONS SOUTENUE PAR LA BELLE ANDALOUSIE
L'histoire de cette petite ville située à une cinquantaine de kilomètres de Chlef n'est pas différente des autres villes du nord d'Afrique. Ténès est fort ancienne, il est évident que ses premiers habitants sont issus des tribus originnelles Amazighes essentiellement les Meghraoua, mais grâce à sa situation géographique stratégique, cette ville va être convoitée par de nombreuses civilisations, les Phéniciens par exemple eux ils ont choisi de fonder un petit port qui donne sur la méditerranée, il s'agit surtout d'un comptoir d'échange commerciale avec les tribus Amazighes. Puis, elle va été occupée succéssivement par les Romains, les Vandales, les re-Amazighes, jusqu'à son islamisation par le compagnon du prophète (PSL) Abou El Mouhajir Dinar. La suite est classique si j'ose dire, Ténès est passée sous les mains de plusieurs dynasties musulmanes jusqu'aux Zianides et enfin elle fut capturée par Kheir Eddine Barberousse et demeura sous le domination ottomane jusqu'à la colonisation Française.
la ville de Ténès s'appelait "kartennas", du phénicien "kart" ville et du nom du lieu ennas , on a longtemps cru que c'était le nom de la rivière , la racine "ns" voulant exprimer en amazigh ancien l'idée de passer la nuit dans un endroit, bivouaquer...le nom kartennas voulant dire 'la ville du bivouac' car les phéniciens au début de leurs conquête ne passaient que la nuit au nord du plateau de Ténès, car craignant la navigation nocturne et ses dangers, et s'approvisionnaient en eau potable dans les nombreuses sources de ce nouveau comptoir. C'est un carrefour des civilisations mais aussi des religions, la légende dit qu'au temps de Moise (le prophète Moussa PSL) raconte-t-on ; les gens de Ténès étaient des sorciers renommés. « Le Pharaon » d’Egypte en aurait fait venir quelques uns parmi les plus habiles pour les opposer à un thaumaturge israélite (le prophète Moussa PSL) qui battait les magiciens du bord du Nil.
D'après le géographe El Bekri, "le vieux Ténès" appelée ainsi par les voyageurs Français fut établie par des Andalous entre 875-876. Comme la ville d'Oran qu'on a eu l'occasion de retracer son histoire, deux marins Andalous de Cordoue qui venaient de passer l'hiver au port de Ténès ont décidé sa reconstruction. La ville a été habitée particulièrement d'Andalous venus de la ville d'Elvira dans la province de Grenade et de Murcia (Todmir). Ténès dans son esprit, dans son urbanisme et dans le quotidien de ceux qui y vivaient était assurément une ville universitaire. D'ailleurs, Tlemcen et Ténès avaient continuellement des échanges culturels, commerciaux, militaires intenses. En 1299 lors du siège de Tlemcen par les Mérinides, Ténès mal protégée, ses remparts n'ont pas résistée très vite elle passe sous la domination des Béni-Mérine malgrè l'appuit du sultan Zianide de Tlemcen.
Tlemcen a été la qibla de plusieurs érudits ténèssiens; Sidi Ahmed ben Daoud El-Andaloucy un jour interrogé sur un savant naquît à Tlemcen mais originaire de Ténès a dit: "La science est l'apanage d'El Tenessy, la piété caractérise El Sénouci, et c'est à Ibn Zekri qu'appartient l'excellence du professorat"; en parlant d'El Djalil Ténèssy connu sous le nom d'El Hafidh El Ténèssy (une école primaire vers le quartier des cerisiers porte son nom), il a été l'un des plus grands, des plus illustres et des plus profonds savants de la ville de Tlemcen. On peut citer aussi le respectable Abou Ishaq Ibn Yakhlef Ibn Abdel Salem ET-Tenessy comme son nom l'indique est originaire de Ténès, il s'agissait de l'un des savants les plus infuents à la cour des Zianides de Tlemcen, sa puissance se manifesta de son vivant et après sa mort. La science lui doit de nombreux ouvrages, et après son pélérinage, il revient à Tlemcen oú il mourrut, il a été enterré au niveau d'El Eubbad, son tombeau se voit encore.
Il semblerai que la mosquée de Lalla Azziza du vieux Ténès soit lié à une légende connue d'une princesse dénommée Azziza. Le Roi de Ténès avait, dit-on, une fille unique prénommée Azziza qui était de santé fragile. Elle tombait souvent malade suite à la persistance d'un vent violent venant de l'Est. Un jour, elle demanda à son père la permission de s'installer plus au sud de la ville de Ténès, sur un plateau protégé des vents. Son père ayant répondu à sa requête, la jeune fille s'installa dans sa nouvelle demeure suivie de ses courtisans. Ainsi, une ville émergea qui porte le nom de « Tnes El hdhar » ou « Ténès des civilisés ». Cette partie est désignée par les Français sous le nom de « Vieux Ténès ». Il se dit aussi que lors de l'enterrement de Azziza sur la placette, son père que l'on dit être Sidi Marwane, a fait enterrer près de sa tête une jarre pleine de pièces d'or, et a ses pieds une autre jarre pleine de pièces d'argent. Ces jarres ont été retrouvées, pour la première contenant l'or, semble-t-il durant la colonisation, et pour la seconde, il y a environ une quinzaine d'années et se trouverait vraisemblablement au Musée national à Alger.
Ténès, une ville entourée de remparts renfermait plusieurs mosquées et bazars. Sa muraille était perforée de deux portes de la ville s’ouvrant sur la mer (Bab El Bahar) actuel et l’autre composée de Bab Ibn Nasseh et de Bab El Khoukha « la porte au guichet » (service de la réception des droits d’entrée et des impôts) qui sont orientées vers l’Est ou bien vers l’Orient (Bab El Kebla)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

En 1904, le mariage du célèbre prisonnier politique, le Prince d'Annam, à Alger

 En 1904, le mariage du célèbre prisonnier politique, le Prince d'Annam, à Alger : Le 2 août 1884, à l'âge de 13 ans, le jeune Ham N...