lundi 6 octobre 2014

TÊTE DES ORFÈVRES OU RAS-ES-SEYYAGHINES
En 1524, l'explorateur Hacen El Ouezzane (Léon l'africain) a débarqué sur Tlemcen et il a indiqué dans son ouvrage intitulé "Description de l'Afrique" publié à Venise qu'il existe à Tlemcen toute une ruelle dédiée aux artisans de l'orfévrerie. Mais en réalité cette ruelle ne fut pas celle qui a été édifiée à Tlemcen au cours du Xème siècle. Peut importe, les juifs ont concentré leur s travaux de bijouterie au niveau de cette ruelle qui dans le passé arrivait jusqu'au quartier juif qui été placé sous la protection de la citadelle d'El Méchouar.
Jusqu'à la colonisation Française, Tlemcen produisait des merveilles il suffit d'admirer les nombreux monuments de cette ville pour cerner un très grand sentiment artistique chez ses habitants. Malheuresement, il ne reste aucun vestige de ce savoir faire antique procédé certainement de l'art raffiné des andalous de Grenade. De certaines références historiques, les juifs ont été detesté dans cette ville, un proverbe qui disait: "Menteur comme un juif"...Une légende racontait: "Un juif accompagna un arabe depuis longtemps sans que celui-ci ait à se plaindre de lui. En le quittant l'arabe le félicita mais le juif répondit: Je n'ai pu te tromper, mais j'ai marcher sur l'ombre de ta tête"
Que reste-il de cette mythique ruelle? en réalité pas grand chose, seulement un tronçon adossée à la mosquée de Sidi BelHacen subsiste encore aujourd'hui. C'est un coin des plus pittoresques pour les voyageurs car il se ratache à toute l'histoire d ela ville de Tlemcen, d'ailleurs il a été souvent photographié comme le confirme les nombreuses photos et cartes qu'on a eu la chance de les partager avec vous. Durant les sultans Zianides, la coopération des bijoutiers était placée sous la surveillance stricte d'un Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين il était choisi par El Mouhtassib, المحتسب lui même désigné directement par le sultan. Durant les ottomans, Le Caid d'El Bled le présentait et le bey d'Oran le nommait.
Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين était responsable des bijoutiers, c'était lui qui infligeait et récupéré des amendes. Aucun règlement ne forçait les bijourtiers à présenter leur produits au contrôle de l'Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين mais les clients n'achetaient pas les bijoux s'ils n'étaient pas revêtus d'un poinçon. Aussi son intervention était indispensableà chaque transaction, en effet il indiquait le titre des bijoux pour lequel les limites sévères étaient imposées. Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين pour procéder à la vérification des bijoux d'argent, faisait avec un burin une entaille dans le bijou puis le présentait au feu et le jetait dans l'eau. le trat mis à vif par le burin devait devenir noir; s,il rougissait, le bijou était de mauvais aloi. Alors, l'Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين adressait une réprimande au Sayyagh (bijoutier) et le bijou cassé était donné aux pauvres. En cas de récidive, le bijoutier est envoyé devant El Cadi qui ordonnait la bastonnade sur le dos ou sur la plante des pieds avec un certains coups en tenant compte de l'âge et la force du coupable.
D'un autre côté si le bijou est de bonne qualité, de bonne aloi, l'Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين apposait le poinçon rond de la grandeur d'une pièce de 5 centimes d'euro et portant la mention: FADJERA-TLEMCEN avec le millésime de la fabrication du poinçon. Les honoraires du l'Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين étaient de 5 centomes par oukia (once).
Quand un acheteur commandait ou achetait un bijou il le demandait des qualité suivantes:
1- Correspondant aux soltani Kharabchi et Boumeftah pesant 4g dont 1/3 d'or pur.
2- Sotani Bendiki pesant 3g dont 1/3 d'or pur, composé de 3 parties d'or et 1 partie d'argent.
3- Soltani d'Alger El Djedid de 3g dont 1/6 d'or pur, composé de 7 parties 1/2 or et 2 partie de 1/2 d'argent.
4- Ziani ou le dinar d'or Zianide, portant le nom du souvrain et pesant 3g dont 1/3 d'or pur, composé de deux parties d'or et une d'argent.
5- Mahboub, 3g dont 1/2 d'or pur composée de moitiée or et moitiée argent.
6- Soltani anciens d'Alger, pesant 3g dont 1/3 d'or pur, composé de 8 parties d'or et 2 parties d'argent.
Avant le payement, l'Amine des Sayyaghines, أمين الصيّاغين consulté indiqué le titre et le poids. Le prix du bijou était ainsi fixé è l'avance et le titre El Mahboub était le plus bas. Les rares archives ottomans nous ont laissé les noms de certains Amines de Tlemcen, voici leurs noms par ordre chronologique: ORIBI; Abdel Ouahab; Mohammed Boudghen; EL Hadj Mohammed Be Kalfate; Hadj Ahmed Ben Kelfate; Ben Salem Ben Kalfate. Ce dernier a été nommé le 13 octobre 1853 par le gouvernement Français. La majorité des bijoutiers de Tlemcen étaient juifs, ils n'avaient pas de symboles sur leur produits ils marquaient simplement leur initiales. Ils avaient tous des livres car ils affichaient chez eux le tableau des réglements d'usage du gouvernement.
Jadis, des bijoux merveilleux furent faits à Tlemcen sous linfluense de l'art Andalous. Aujourd'hui ils ressemblement beaucoup plus à ceux qu'on trouve partout en Algérie. Il est rare que les juifs entreprennent la fabrication des bijoux émaillés sur or à l'aide de cloisons. Ils se bornent à faire des "Bzaîm" en argent à jours ou pleines découpées en triangle ou en demi cercle ou portant des clous en relief ou avec une bordure de traits grossiers. Ils fabriquent aussi certains "Bzaim" en forme de lettre Oméga majuscule. Il s'agit d'agraffe de Haik qui portent au centre une étoile, de gros clous parallèles. Ce qui se vendait le plus à l'époque ce sont les Kholkhel qu'on a eu l'occasion d'exposer leur historique. Les authentique kholhel de Tlemcen étaient en argent formés d'une bande plate recourbée de 7 à 10mm d'épaisseur portant comme ornementation des lignes géométriques, des V, des étoiles, des ronds, le tout frappé dans la masse à l'extérieur et sur le bord par un poinçon, Tsouitsa. Ces kholkhel portaient de grosses boules à facettes aux extrémités. Ils existaient avec différents calibres même pour les petites filles.
LEs juifs faisaient les bagues, Khouatem avec un disque ou une étoile comme chalon ou des rincceaux sur le cercle; des boucles d'oreilles, Khrass ayant la forme d'un cercle et portant chacune aux extrémités de larges boutons en or flingrané. Des Ouanisse il s'agit de boucles d'oreilles tordues en cercle avec une pierre précieuse aux extrémités. Les Tlemceniennes recherchaient beaucoup les broches, Medaour plus petit qu'à alger. Elles ont tantôt une forme de disque tantôt celle d'une étoile et comme ornemment des roses des arcs mauresques ou des fleurs de fantaisie.
PS: Pour plus de détail je vous invite è consulter une précédente publication sur les bijoux de Tlemcen. Les photos jointes ont été prises au niveau de ce qui reste de Ras Es-Sayyaghines.

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