dimanche 24 août 2014

Mouawya Ibn Abi Soufyan, معاوية بن أبي سفيان: «Ah!!!! Si les flots ne m’avaient arrêté… »
Mouawya, descendant de la prestigieuse tribu arabe des Banou Omayyah, les Omayyades fonda la première grande dynastie arabe qui prend Damas pour capitale. Plusieurs années plutard, et après l'effonderement des Omayyades de Damas, le jeune d'Abdel Rahman 1 ou Saqr Koraich (Foucon de Koraich) fonda une nouvelle dynastie Omayyade en Andalousie. Le jeune Omayyade passa le plus clair de son temps à apaiser les tensions entre tribus arabes d’une part, et d’autre part entre tribus arabes et amazigh. Il fortifia son pouvoir personnel à Cordoue, créa une administration solide inspirée des exemples syro-byzantins expérimentés par ses ancêtres de Damas, léguant à ses successeurs un état fort et structuré.
On nous dit, on nous enseigne avec une belle unanimité depuis des années combien fut fascinante la civilisation musulmane en Espagne et combien instructif peut être l’exemple laissé par cette civilisation, si tolérante. Une tolérance dont l’Europe aurait bien fait de s’inspirer et une civilisation à laquelle elle doit tant.Au VIIe siècle, l’empire byzantin croule par pans entiers sous la poussée des Arabes. Entre les troupes d’Héraclius et les soldats de Mahomet, la bataille décisive s’engage le 20 août 636, dans la vallée du "Yarmouk". Conduites par un chef militaire prestigieux, Mouawya, les troupes arabes écrasent l’armée d’Héraclius, pourtant supérieure en nombre et en moyens militaires. -Allâh et notre prophète Mohamed, s’écrie le fougueux Mouawya, sont les artisans véritables de notre victoire. Nos armes, à elles seules, auraient-elles pu vaincre l’immense empire byzantin ? Non, par Allâh ! Cette victoire, nous la devons, ô mes frères, à la force de notre foi ! Maintenant, le vaste monde est ouvert devant nous ! Plus rien n’arrêtera la marche triomphale de l’islam. Les unes après les autres, en tout cas, les places fortes syriennes sont submergées par la vague déferlante des conquérants arabes : Antioche, Alep, Jérusalem, Gaballah, Césarée, Palmyre, la célèbre capitale de la reine Zénobie.
Sous la conduite énergique de Mouawya, les cavaliers arabes mènent une " Blitzkrieg " (guerre éclair) fantastique, digne des meilleures campagnes d’Alexandre. Les Byzantins, défaits, découragés, stupéfaits par cette irrésistible avance, cherchent refuge derrière la chaîne du Taurus, limite nord de la Syrie, en Cilicie et en Cappadoce. À la même époque, l’empire perse est attaqué à son tour, par les troupes de Khâlid Ibn Al Walid. En 637, dans la plaine de Gadisya, en Mésopotamie, les guerriers de l’islam infligent une lourde défaite aux armées de Iezdedjerd III, empereur de Perse. Ils s’emparent, quelques mois plus tard, de Ctésiphon, « la plus grande et la plus belle cité royale de l’Asie ». Cinq ans après, en 642, à Nehâwend, le vieux monarque perse, qui fuyait de ville en ville depuis la défaite de Gadisya, est de nouveau vaincu. C’est la « victoire des victoires », selon l’historien Ibn Khaldun. Les portes de l’Asie sont désormais ouvertes à la ruée des cavaliers arabes qui vont se lancer vers le Kurdistan, l’Azerbaïdjan et jusqu’au Caucase, à l’Arménie et à la Géorgie. Une autre vague, conduite par Amr ibn el-As, se répand vers l’ouest et s’empare de l’Égypte, entre 639 et 642.
Après ses nombreuses victoires, Mouawya est proclamé gouverneur de la Syrie. Poussé par son irrésistible désir de conquête, il forme une flotte de sept cents vaisseaux et s’élance vers Chypre. Il assiège la capitale de l’île, Constantia, et réclame la reddition sans combat des Chypriotes. Mais ceux-ci refusent, espérant recevoir bientôt des secours de Constantinople. Après une longue résistance, ils finissent par être vaincus. Mouawya s’empare de la ville et ordonne sa destruction. Il s’installe au palais de l’archevêque et reste le maître de l’île pendant quelques mois. Après Chypre, le gouverneur de Syrie, en 649, réussit à conquérir la Crète puis, l’année suivante, l’île de Rhodes. C’est là, dit-on, que Mo’âwya lance son cheval au milieu des flots et s’écrie : "-Si les flots ne m’avaient arrêté, ô Dieu de Mohamed, j’aurais conquis à notre foi les pays les plus lointains.
Tout en menant ces campagnes sur mer et sur terre", l’infatigable Moawya définit et applique, dans sa province syrienne ainsi que dans les autres territoires conquis, une politique fort habile à l’égard des populations qu’il contrôle. Certes, le pouvoir réel est confié à la caste des cavaliers arabes, qui devient l’aristocratie militaire et politique du régime, son épine dorsale. Mais les peuples soumis sont loin d’être opprimés. Ceux qui veulent garder leur religion peuvent le faire, moyennant le paiement d’un impôt spécial. Et les autochtones sont invités à participer à la gestion des affaires publiques. À part l’armée qui reste le domaine réservé des Arabes, toutes les administrations, que Mo’âwya a héritées des Byzantins et préservées, sont ouvertes aux élites syriennes de toutes religions. De nombreux fonctionnaires nommés par les Byzantins sont maintenus en place.
Peu à peu, en l’espace de vingt ans, la province syrienne devient la plus prospère de l’empire arabe naissant, parce que la mieux gérée. En 661, Mouawya reçoit le titre de calife, « successeur de Mohamed, l’envoyé d’Allâh », et fonde la dynastie des Omeyyades qui va régner presque un siècle à Damas, devenue la capitale d’un empire brillant. Dès lors, les conquêtes reprennent. À partir de l’Égypte conquise, les Arabes lancent une offensive vers les rivages nord-africains. Progressant comme l’éclair, le long du littoral tripolitain, ils s’emparent de Barcah, de Tripoli et de Gabès, sous la conduite du redoutable Oqba ibn Nafi. Malgré la résistance acharnée des Berbères, la vague arabe traverse la Tunisie, prenant soin, toutefois, de contourner la Carthage byzantine, solidement fortifiée.
Arrivé dans le centre du pays, Oqba y fonde, en 670, une place d’armes islamique, la ville de Kairouan, et y fait construire une mosquée qui sera une des plus célèbres du monde musulman. Après quoi, il reprend sa marche, traverse l’Algérie et atteint, dit-on, les rivages de l’océan Atlantique. La conquête de la Berbérie ou Ifriqiya ne sera achevée que dans les premières années du VIIIe siècle, après la mort de la reine Amazighe Kahina, tuée en 702, à Tabarka, après avoir combattu les envahisseurs arabes jusqu’au dernier souffle. Une fois les tribus berbères soumises, celles-ci, avec à leur tête un des leurs, Tarik, se lancent à la conquête de l’Espagne, battent en 711 le roi wisigoth Rodéric, qui sera ainsi le dernier souverain de la dynastie wisigothique régnant sur l’Espagne depuis 476 (pour le nord-ouest du pays depuis 585). En 712, le gouverneur arabe de l’Ifriqiya, Moussa ibn Noussayr, vient renforcer la petite armée de Tarik, pour parachever sa conquête. Vingt ans plus tard, les troupes arabes franchissent les Pyrénées, envahissent le sud de la France et parviennent jusqu’à Poitiers. Là, en 732, Charles Martel réussit à arrêter leur expansion.

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