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La maison tlemcenienne musulmane resta une demeure à patio, dérivée de la maison Andalouse. Les cours de grandes dimensions (plus ou moins) furent toujours bordées de colonnades. Même dans des maisons plus modestes, deux des côtés du patio étaient occupés par des galeries sur colonnes. J'aimerai dire qu'il est souvent difficile de faire le départ entre les caractères communs des arts de Tlemcen et les traits proprement Andalous. Mais il est des formes et des tendances qui ne peuvent s'expliquer que par la persistance et parfois la reviviscence des traditions locales.
La maison tlemcenienne est ce que l'on a appelé la maison arabe ou maison maurèsque. De forme carrée ou rectangulaire, la maison est extérieurement très simple : quatre murs, plus ou moins plans ou de forme bombée, forment les quatre faces et sont blanchis à la chaux. On ne voit pas de fenêtres donnant sur l'extérieur ; s'il y en a de très rares, ce sont de simples lucarnes percées le plus haut possible, pour éviter que lesregards indiscrets des passants vinssent fouiller l'intérieur. Une large porte en bois, parfois surmontée d'un auvent et de consolettes d'un gracieux effet, ferme l'entrée de la maison. Un couloir, coudé à angle droit, donne accès de la porte d'entrée dans une cour intérieure, de sorte que si la porte est ouverte, le passant ne peut voir dans la cour. A droite et à gauche, dans le couloir, sont des bancs de pierre, taillés dans la muraille, sur lesquels le visiteur s'assied, en attendant que le maître de la maison ait « fait le chemin, يدير الطريق », c'est-à-dire qu'il ait fait disparaître de la cour les femmes qui pouvaient s'y trouver ; car aucun étranger, même ami de la famille, n'a le droit de voir les femmes ; cette règle est strictement observée à Tlemcen.
Les chambres donnent sur les quatre faces de la cour intérieure carrée ou rectangulaire, généralement ombragée par un arbre fruitier ou des ceps de vigne formant tonnelle. Dans la cour se trouve d'ordinaire un puits ou une pompe sur les côtés, ou bien c'est au milieu, un jet d'eau qui retombe dans une vasque de marbre.
La façade des chambres du côté de la cour intérieure est percée de portes et de fenêtres pour permettre à l'air et à la lumière de pénétrer.
Pour se chauffer pendant la rigueur de l'hiver les Tlemceniens utilisaient le brasero (مجمر) placé au milieu de la pièce. Les intérieurs des maisons des tlemceniens aisés sont assez richement meublés. Dans les chambres, des tapis de laine, des matelas étendus par terre, des couvertures, des étoffes aux brillantes couleurs, recouvrent le sol et les murs décorés de mosaïques. Des armoires à glace,
des lits de fer, de grands buffets, des chaises jurent à côté des nattes et des petits matelas, des grands coffres en bois ouvragé et peint, des tables basses (ميدة et طيفور) et des théières (البرّاد) sur de grands plateaux en cuivre, des étagères en bois peint, des cadres ouvragés renfermant des versets du Coran ou des peintures de Bourâq, البراق, la jument ailée du Prophète (PSSL). Un double rideau plus ou moins riche sert de portière aux chambres des femmes et masque au regard l'intérieur de la pièce.
La cuisine se fait généralement dans la cour ou sous le péristyle ; mais, dans beaucoup de maisons tlemceniennes, une petite pièce sert de cuisine ; elle est uniquement meublée de casseroles en terre ou en fer et de quelques fourneaux portatifs en terre (بو جوال). Les latrines, ménagées dans presque toutes les maisons dans un coin de la cour sont souvent dans le voisinage du puits, ce qui n'est pas très hygiénique.
Chez les pauvres le mobilier est des plus sommaires, il est réduit au strict nécessaire. L'usage du balai classique est peu répandu dans les maisons tlemceniennes ; on se sert généralement d'un petit balai en feuilles de palmier nain et sans manche. Le balai joue du reste un certain rôle dans les croyances populaires à Tlemcen. Quelques lettrés tlemceniens ont des livres qu'ils entassent d'ordinaire dans un coin de la chambre, parce que bien peu d'entre eux ont des armoires-bibliothèques ou des étagères à livres. Une main grossièrement peinte en couleur dans le voisinage de la porte, ou un fer à cheval cloué au-dessus de l'entrée de la maison ou de la chambre servent à protéger l'intérieur contre le mauvais oeil.
Le tlemcenien qui a des chaises ne s'en sert guère que pour y faire asseoir les européens qu'il reçoit chez lui ; il préfère, quant à lui, s'asseoir par terre sur des tapis, même pour prendre ses repas. L'usage de la fourchette pour manger commence à se répandre dans quelques très rares familles tlemceniennes ; mais d'ordinaire on ne se sert pour manger que de la cuiller en bois (المعيلقة).
L'usage du couteau de table est également peu répandu et la viande est découpée avec les doigts pour être mangée ; elle est d'ailleurs toujours très cuite et se détache facilement par morceaux . Les tlemceniens qui ont des lits à l'européenne (le lit en bois se nomme kâtri, كتري, le lit en fer, némousiya, ناموسية) y couchent quelquefois, mais la plupart préfèrent coucher par terre sur les matelas arabes.
La maison tlemcenienne musulmane resta une demeure à patio, dérivée de la maison Andalouse. Les cours de grandes dimensions (plus ou moins) furent toujours bordées de colonnades. Même dans des maisons plus modestes, deux des côtés du patio étaient occupés par des galeries sur colonnes. J'aimerai dire qu'il est souvent difficile de faire le départ entre les caractères communs des arts de Tlemcen et les traits proprement Andalous. Mais il est des formes et des tendances qui ne peuvent s'expliquer que par la persistance et parfois la reviviscence des traditions locales.
La maison tlemcenienne est ce que l'on a appelé la maison arabe ou maison maurèsque. De forme carrée ou rectangulaire, la maison est extérieurement très simple : quatre murs, plus ou moins plans ou de forme bombée, forment les quatre faces et sont blanchis à la chaux. On ne voit pas de fenêtres donnant sur l'extérieur ; s'il y en a de très rares, ce sont de simples lucarnes percées le plus haut possible, pour éviter que lesregards indiscrets des passants vinssent fouiller l'intérieur. Une large porte en bois, parfois surmontée d'un auvent et de consolettes d'un gracieux effet, ferme l'entrée de la maison. Un couloir, coudé à angle droit, donne accès de la porte d'entrée dans une cour intérieure, de sorte que si la porte est ouverte, le passant ne peut voir dans la cour. A droite et à gauche, dans le couloir, sont des bancs de pierre, taillés dans la muraille, sur lesquels le visiteur s'assied, en attendant que le maître de la maison ait « fait le chemin, يدير الطريق », c'est-à-dire qu'il ait fait disparaître de la cour les femmes qui pouvaient s'y trouver ; car aucun étranger, même ami de la famille, n'a le droit de voir les femmes ; cette règle est strictement observée à Tlemcen.
Les chambres donnent sur les quatre faces de la cour intérieure carrée ou rectangulaire, généralement ombragée par un arbre fruitier ou des ceps de vigne formant tonnelle. Dans la cour se trouve d'ordinaire un puits ou une pompe sur les côtés, ou bien c'est au milieu, un jet d'eau qui retombe dans une vasque de marbre.
La façade des chambres du côté de la cour intérieure est percée de portes et de fenêtres pour permettre à l'air et à la lumière de pénétrer.
Pour se chauffer pendant la rigueur de l'hiver les Tlemceniens utilisaient le brasero (مجمر) placé au milieu de la pièce. Les intérieurs des maisons des tlemceniens aisés sont assez richement meublés. Dans les chambres, des tapis de laine, des matelas étendus par terre, des couvertures, des étoffes aux brillantes couleurs, recouvrent le sol et les murs décorés de mosaïques. Des armoires à glace,
des lits de fer, de grands buffets, des chaises jurent à côté des nattes et des petits matelas, des grands coffres en bois ouvragé et peint, des tables basses (ميدة et طيفور) et des théières (البرّاد) sur de grands plateaux en cuivre, des étagères en bois peint, des cadres ouvragés renfermant des versets du Coran ou des peintures de Bourâq, البراق, la jument ailée du Prophète (PSSL). Un double rideau plus ou moins riche sert de portière aux chambres des femmes et masque au regard l'intérieur de la pièce.
La cuisine se fait généralement dans la cour ou sous le péristyle ; mais, dans beaucoup de maisons tlemceniennes, une petite pièce sert de cuisine ; elle est uniquement meublée de casseroles en terre ou en fer et de quelques fourneaux portatifs en terre (بو جوال). Les latrines, ménagées dans presque toutes les maisons dans un coin de la cour sont souvent dans le voisinage du puits, ce qui n'est pas très hygiénique.
Chez les pauvres le mobilier est des plus sommaires, il est réduit au strict nécessaire. L'usage du balai classique est peu répandu dans les maisons tlemceniennes ; on se sert généralement d'un petit balai en feuilles de palmier nain et sans manche. Le balai joue du reste un certain rôle dans les croyances populaires à Tlemcen. Quelques lettrés tlemceniens ont des livres qu'ils entassent d'ordinaire dans un coin de la chambre, parce que bien peu d'entre eux ont des armoires-bibliothèques ou des étagères à livres. Une main grossièrement peinte en couleur dans le voisinage de la porte, ou un fer à cheval cloué au-dessus de l'entrée de la maison ou de la chambre servent à protéger l'intérieur contre le mauvais oeil.
Le tlemcenien qui a des chaises ne s'en sert guère que pour y faire asseoir les européens qu'il reçoit chez lui ; il préfère, quant à lui, s'asseoir par terre sur des tapis, même pour prendre ses repas. L'usage de la fourchette pour manger commence à se répandre dans quelques très rares familles tlemceniennes ; mais d'ordinaire on ne se sert pour manger que de la cuiller en bois (المعيلقة).
L'usage du couteau de table est également peu répandu et la viande est découpée avec les doigts pour être mangée ; elle est d'ailleurs toujours très cuite et se détache facilement par morceaux . Les tlemceniens qui ont des lits à l'européenne (le lit en bois se nomme kâtri, كتري, le lit en fer, némousiya, ناموسية) y couchent quelquefois, mais la plupart préfèrent coucher par terre sur les matelas arabes.


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