mardi 30 avril 2019

EMIRAT DE SICILE (إمارة صقلية) OU L'ITALIE MUSULMANE

Personne ne songerait à nier la conquête de la Sicile par les Musulmans ni leur domination sur l'île pendant plus de deux siècles. En effet, au IXème siècle, les musulmans Amazighs, Arabes et Andalous guidés par le Cadi de Tunisie "Assâd Ibn Fourâte Ibn Sinân", أسد بن فرات en arabe conquirent la Sicile, conquérant Palerme en 831 puis toute l'île en 965. Les gouverneurs musulmans Aghlabides, الأغالبة firent de Palerme ou Al-Madinah Balharm en arabe, la capitale de la Sicile.

Pendant la domination musulmane Palerme elle était une importante ville commerciale et culturelle. Ce fut une époque de prospérité et de tolérance : les chrétiens et les juifs n’étaient pas persécutés. Ces années confortèrent l’ascension de Palerme et sa supériorité sur les autres villes de Sicile. La Sicile, siège d'un puissant émirat, grâce à la capacité administrative des Kaglebiti (إمارة بني كلب), devient une terre riche et florissante, où les coutumes musulmanes influencent la langue, la culture et les constructions architecturales, (voir les photos attachées).

L'art arabo-normand est à la Sicile ce que l'art mudejar est à l'Espagne. Ses traces survivent même dans les monuments qui constituent le centre de la ville ancienne, avec ses cinq quartiers : le Kasr dans la pointe du Paleopolis ; le quartier de la grande Mosquée ; la Kalsa siège des émirs sur le rivage ; la zone des Schiavoni, traversée par le fleuve Papireto ; et le Moascher, quartier des soldats et ancien siège des émirs. Le moine Théodose soutenait même qu'environ 300 mosquées étaient construites sur le territoire palermitain où l'instruction était confiée à trois cents maîtres pour une population de plus de 300.000 personnes.

Divisée en trois vallées (Val de Mazara, de Val Démon, et de Val de Connu), le territoire de la Sicile était contrôlé par un pouvoir confié aux Kaid. Au début, les Arabes oprimèrent les Chrétiens, mais comme dans la grande partie de l'empire musulman, ils leur laissèrent ensuite leur liberté de culte en les faisant payer la gìzia, maintenant la pacification permettant un commerce florissant. Les habitants de l'île parlaient l'arabe Sicilien, c'était un un arabe proche de celui qu'on parlait en Tunisie, appelé en arabe siqili ou sqili (de Siqiliya, nom arabe de l'île), il fait avec le maltais, dont il était très proche, partie des langues dites siculo-arabes. La puissance musulmane fut cependant rongée par des batailles intestines à l'Emirat. En 1072, après quatre ans de siège, le conte Roger d'Altavilla (HauteVille), le Normand, vainquit Palerme.




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