jeudi 22 novembre 2018

Leçon des principes et méthodes de restauration des monuments historiques, Exemple de l'Andalousie :
En lisant l'article du journal espagnol El Pais espagnol (cité en bas), j'ai trouvé une énième inspration pour écrire ces quelques lignes sur l'ancien palais Zianide d'El Méchouar à Tlemcen. Je l'avoue son specte me hante particulièrement lorsque je pense à ce qui a été fait non pas sur ses vestiges authentiques mais plutôt sur les vestiges d'une grande civilisation et les traces d'un passé glorieux gravé dans notre mémoire.
Revenons aux principes fondamentaux, d'abord l'architecte, il est le producteur ou l'homme qui conçoit des formes dans son imagination et en assure l'exécution matérielle. Il est effectivement l'artiste, alors que l'entrepreneur ou le bâtisseur est le commerçant qui reçoit les tâches de l'architecte et qui lui obéit aveuglement. Mais une différence demeure entre frapper le sol du passé et celui du présent, et on n'est pas obligé de faire toujours des oeuvres complètes à l'image d'un architecte "restaurateur" peu respectueux voire violent parfois vis-à-vis des monuments.
Soudain, ici je pense à cette fable ancienne, plusieurs fois répétée, d'un architecte qui a vendu son âme contre un plan merveilleux. Il triche et trompe, commence l'oeuvre, qu'il laisse inachevée et meurt oublié.
Alors éthique ou esthétique ou politique?
Rappelons que « La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. »
Sur la photo ci-jointe vous pouvez voir une restauration d'une ancienne citadelle musulmane El Castillo de Matrera située dans la région de Cadix (قادس), construite au cours du IXe par Omar Ibn Hafsun (عمر بن حَفْصُون), un fervent résisitant de l'Émirat Omeyade de Cordoue en Andalousie que le calife magnifique Abdel Rahman III va détruire en 917. Ce projet de restauration a été mené par l'architecte Carlos Quevedo, qui avait été ridiculisé et sévèrement critiqué par les groupes espagnols de préservation du patrimoine pour les raisons suivantes:
- Les paysages et les aspects historiques du site ont été pervers», a déclaré Carlos Morenés, vice-président de Hispania Nostra, une association à but non lucratif qui œuvre pour la défense du patrimoine naturel et culturel espagnol.
- Le travail a été comparé à la restauration de l'Ecce Homo of Borja par Cecilia Giménez en 2012», note Morenés, faisant allusion à la restauration ratée d'une vieille dame d'une peinture religieuse qui est devenue une blague internationale.
"Cela fait honte à l'Espagne", ajoute-t-il. «La presse internationale l’a qualifiée de pire restauration au monde. La législation de restauration rendant obligatoire la distinction claire des pièces d'origine des nouvelles a été poussée à l'extrême et la zone a été endommagée par cet énorme objet blanc. Cela va à l'encontre de toutes les réglementations existantes, y compris de la loi sur le patrimoine andalou. ”
Quel est le problème?
Quevedo explique qu'en plus de soutenir les murs, les ouvriers ont restauré le volume de la tour en utilisant les restes de matériaux de construction d'origine, puis en le recouvrant d'une couche de badigeon pour distinguer les anciennes parties des nouvelles.
"Il s'agit d'un revêtement similaire à celui d'origine qui recouvrait la tour", ajoute-t-il.
L'archéologue municipal, José María Gutiérrez, soutient également les travaux de restauration et affirme qu'ils répondent à toutes les exigences de la réglementation contemporaine.
Entre-temps, le département du patrimoine du gouvernement andalou a déclaré n'avoir reçu aucune plainte à ce jour.


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